Dossier d’œuvre architecture IA60005334 | Réalisé par
Chamignon Lucile (Rédacteur)
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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  • inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
L'habitat de la commune d'Oursel-Maison
Œuvre repérée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
  • Commune Oursel-Maison
  • Dénominations
    maison, ferme

Si les usages liés à l’habitat ont évolué (les activités artisanales et agricoles ont disparu au profit de la vocation strictement résidentielle), les formes des bâtiments ont été conservées. Il est possible d’en identifier plusieurs types.

 

Les types d’habitat

 

Une majorité de logis sur rue avec entrée charretière

 

Cette forme d’habitat est liée à l’artisanat textile à domicile largement pratiqué dans les villages de l’ancien canton de Crèvecœur au XIXe siècle. Le logis est directement aligné sur la rue et prolongé ou percé d’une entrée charretière permettant de pénétrer dans la cour. D’autres bâtiments destinés aux activités artisanales et agricoles complètent l’ensemble. De tels exemples bordent la Neuve-Rue (n°46, n°34, n°32, n°14, n°20, tous en illustration).

 

Quelques fermes picardes : grange sur rue et logis en fond de cour

 

Ce type d’habitat est caractéristique des villages du plateau picard et davantage tourné vers l’agriculture. La disposition de la grange sur la rue permet de facilement engranger les moissons et affiche l'aisance du cultivateur propriétaire qui pouvait être un simple ménager rémunéré en gerbes de blé. Le logis se trouve en fond de cour. Derrière, le potager s’étend jusqu’au sentier du tour de ville, accessible grâce à un portillon.

Les fermes de ce type relevées dans la commune sont de taille modeste. Elles ne comprennent qu’une entrée charretière fermée par une porte à deux battants. La grange sur rue est percée d’une ou plusieurs portes à engranger (aux numéros 8 (ill.), 10 et 30 (ill.) de la Neuve-Rue).

Au n°44 (ill.), une ouverture allongée renvoie certainement à la présence d’un atelier d’artisan. En effet, un peigneur ou fileur de laine, un maréchal-ferrant ou un charretier pouvaient également habiter ce type de petite ferme vivrière.

 

Les fermes à cour

 

Sièges des plus importantes exploitations agricoles du village, elles peuvent avoir une origine seigneuriale ou bien s’être constituées lors du premier exode rural à la fin du XIXe siècle, profitant de la disparition des petites fermes. Elles s’organisent autour d’une vaste cour autour de laquelle sont distribués les bâtiments agricoles. Leur disposition reprend parfois le plan de la ferme picarde (ancienne ferme à l’emplacement du foyer Saint-Nicolas au n°35 avec son imposante grange en brique sur la rue). Un portail permet d’accéder à la cour de la ferme située au n°15 de la Neuve-Rue. Enfin, la ferme du n°45 (Neuve-Rue) semble avoir également une origine seigneuriale compte tenu de la présence d’un ancien pigeonnier dans la cour (ill.). Elle fait l’objet d’un dossier spécifique.

Deux fermes importantes se situent à Oursel-Maison : l’une rue du Presbytère (ill.), au nord de l’agglomération ; l’autre au nord de l’église est une ancienne gentilhommière faisant l'objet d'un dossier spécifique.

 

Évolution dans l’emploi des matériaux de construction

 

Oursel-Maison compte de nombreuses habitations construites en pan de bois et torchis qui sont les matériaux anciens traditionnels des villages du plateau picard. Plusieurs logis alignés sur la rue ont leurs poutres apparentes (exemple de l’alignement de logis entre les n°30 et n°34 de la Neuve-Rue (ill.)).

La grange sur rue au n°8 (Neuve-Rue, ill.) est surmontée d’un surcroît dont le clayonnage (lattes de bois permettant de maintenir le torchis).

À l’exception de l’ancienne école, entièrement construire en pierre de taille, l’absence de ce matériau dans la région a poussé les habitants à privilégier le torchis et le pan de bois. Des blocs de calcaire sont toutefois mis en place dans les solins aux retombées des poteaux. Ils sont associés à la brique. Le moellon de silex, pierre présente localement, est employé dans quelques murs de pignon (n°18 et n°18bis de la Neuve-Rue (ill.)).

La brique a connu une large diffusion à partir de la seconde moitié du XIXe siècle dans tout le plateau picard. À Oursel-Maison, si les habitations en pan de bois et torchis sont encore majoritaires, les fermes les plus importantes ont entièrement été reconstruites en brique à cette période. Tel est le cas des fermes à cour du village (rue du Presbytère (ill.) et, à la Neuve-Rue, les fermes au n°35 (ill.), construite en 1872 (date portée sur la façade), et au n° 15). Des habitations de plus petite taille ont également été réédifiées en brique dans le premier quart du XXe siècle comme les logis aux n°21 et au n°44 (ill.) de la Neuve-Rue.

Enfin, les maisons du lotissement Paul Vasselle, édifiées dans le dernier quart du XXe siècle, ont toutes été construites en béton (ill.).

Les couvertures des toits des habitations d’Oursel-Maison sont en ardoise à l’exception de quelques toitures qui sont en tuile. Les recensements de population permettent de suivre l’évolution des matériaux des toits. En 1831, sur les 105 maisons du village, 103 sont en chaume. Ce taux baisse très lentement contrairement aux villages situés dans les cantons de Froissy et Breteuil. Ainsi, en 1861, il y a toujours trois quarts des maisons en chaume en dépit des arrêtés préfectoraux qui incitent à supprimer ce matériau des toits en raison du risque d’incendie. L’ardoise s’impose toutefois au cours du XXe siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle, 3e quart 19e siècle
    • Principale : 20e siècle
  • Dates
    • 1872, porte la date

Documents figurés

  • Oursel-Maison. Cadastre rénové, section AC, feuille unique, 1951 (coll. communale).

  • Oursel-Maison. Cadastre rénové, section AH, feuille unique, 1951 (coll. communale).

  • Oursel-Maison. Cadastre rénové, section AK, feuille unique, 1951 (coll. communale).

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Chamignon Lucile
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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