Dossier d’œuvre architecture IA60005330 | Réalisé par
Chamignon Lucile (Rédacteur)
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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  • inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
L'habitat du village de Noyers-Saint-Martin
Œuvre repérée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
  • Commune Noyers-Saint-Martin
  • Dénominations
    maison, ferme, magasin de commerce

Les types d’habitat

 

                              Un village constitué essentiellement de fermes

 

                                            La ferme « picarde » : le type d’habitat majoritaire

 

Implanté en zone de plaine cultivée, l’habitat du village s’est structuré autour de l’exploitation des terres labourables. Les habitants vivent sur de petites exploitations agricoles et complètent leur revenu l’hiver grâce à l’artisanat textile à domicile (fileur, peigneur, serger). Afin d’empiéter le moins possible sur les terres fertiles, les parcelles prennent la forme de fines lanières juxtaposées. Elles sont loties de fermes dites picardes comprenant une grange sur la rue et un logis en fond de cour. Les bâtiments d’élevage sont implantés sur les côtés.

Ces petites fermes se retrouvent surtout le long des rues des Acacias et des Bouleaux. La grange alignée sur la rue est percée de grands portes à deux battants permettant de pénétrer dans la cour (n°292 rue des Bouleaux, n°485 rue des Acacias). Une porte à engranger peut également la compléter (n°313 rue des Bouleaux, nos 217, 262, 451 rue des Acacias et n°209 rue des Sorbiers).

La taille des fermes varie. Si le domaine de petite taille est majoritaire, quelques fermes sont de taille plus importante d’après les dimensions de la grange alignée sur la rue qui comprend parfois l’entrée charretière et l’entrée de la grange proprement dite. Deux grands portes sont ainsi visibles au n°160 rue des Cytises, au n°384 rue des Marronniers ou au n°287 rue des Acacias.

Bien souvent, la ferme (sur laquelle vivent aussi bien des cultivateurs que des ménagers, journaliers ou ouvriers agricoles) et la maison de l’artisan se confondent. Il est plus aisé de repérer cette dernière lorsque la grange alignée sur la rue comprend une fenêtre d’atelier reconnaissable à sa forme allongée. Des exemples sont relevés au n°292 de la rue des Bouleaux ou encore dans la rue des Acacias et la rue des Cytises (n°201).

              

                                            Quelques fermes à cour

 

Elles sont le siège des exploitations les plus importantes du village. Quatre ont été repérées même si elles étaient plus nombreuses au début du XXe siècle. Le cadastre de 1939 en figure plusieurs qui n’existent plus aujourd’hui. Le logis au n°219 rue des Marronniers semble ainsi appartenir à une ancienne ferme dont les bâtiments agricoles ont disparu.

Ce type de ferme se caractérise par des bâtiments agricoles et un logis distribués autour d’une vaste cour fermée accessible par un portail. La ferme la plus importante est certainement celle de la famille Matrot située au n°331 rue des Marronniers. Les premières arracheuses à betterave conçues en 1959 ont été fabriquées dans les bâtiments de la ferme, toujours en place. Elle comprend un logis aligné sur la rue, une vaste grange en retour, des hangars agricoles en fond de cour et un pigeonnier du côté nord de la parcelle.

De même, l’ancien « chef-lieu » du fief Montier visible sur deux plans terriers du XVIIe et du XVIIIe siècle se trouvait à l’emplacement d’un important domaine agricole dans la rue des Cornouillers (n°36). Il en reste aujourd’hui le logis aligné sur la rue ainsi qu’un bâtiment implanté côté sud-est.

Au n°425 de la rue des Acacias, le logis est également aligné sur la rue et la cour accessible par un portail. Remise agricole et grange sont implantées en fond de cour.

L’ancienne ferme située au n°56 de la rue des Cytises offre un dernier exemple de ce type avec un logis aligné sur la rue une entrée charretière et un ancien bâtiment d’élevage. Un vaste hangar agricole a été édifié en fond de cour autour des années 2000.

 

                              Différents types de logis sur rue

 

                                            Maisons d’artisans et commerçants

 

Présents en nombre beaucoup moins important que les fermes picardes, les logis alignés sur la rue constituent le second type d’habitat le plus représenté dans le village. Ces maisons étaient le plus souvent habitées par des artisans ou des commerçants. Dans la rue des Cytises, les n°86 et 102 sont représentatifs de ce type d’habitat. Le logis à étage est ouvert sur la rue et percée par une entrée charretière à deux battants. Celle-ci permet de pénétrer dans la cour autour de laquelle peuvent être distribués de petits bâtiments agricoles ou de service.

Les anciens cafés identifiés entrent également dans cette catégorie. Le Café des Sports, toujours en activité, au n°170 de la rue des Acacias, ou ceux aujourd’hui fermés situés aux nos 520 et 603 de la même rue et au n°245 de la rue des Bouleaux, comprennent un logis à étage sur rue. Le premier niveau correspondait au commerce tandis que le logement se trouvait à l’étage. En revanche, le n°581 rue des Hêtres consiste en un logis à un seul niveau prolongé d’une entrée charretière.

 

                                            Logements d’ouvriers

 

Deux ensembles de logements d’ouvriers ont pu être repérés dans le village dans la rue des Bouleaux. D’après leur architecture, ils semblent avoir été construits aux alentours de 1900. Le premier se situe au n°322. Il comprenait trois logements comme l’indique le parcellaire visible sur le cadastre de 1939. Chacun était constitué de trois travées : une porte et une fenêtre de chaque côté de celle-ci. L’ensemble a ensuite été regroupé en une seule habitation.

Le second ensemble de logements se trouve au n°216. Il comptait lui aussi trois habitations qui s’ouvraient sur un petit jardin. Chacune comprend une porte associée à une fenêtre par un linteau métallique et une fenêtre séparée. Aujourd’hui cet ensemble est regroupé en deux logements.

 

Les évolutions de l’emploi des matériaux de construction

 

               Un bâti ancien essentiellement en torchis et pan de bois

 

La pierre est particulièrement rare dans les maçonneries des habitations du village. Elle se trouve très rarement dans les murs-pignons des maisons alors qu’elle est plus fréquente dans les communes voisines. Des pierres de taille sont cependant employées dans les solins des granges alignées sur la rue au niveau des retombées des poteaux du pan de bois (exemples dans la rue des Acacias au n°282 ou dans la rue des Sorbiers au n°67).

Plusieurs exemples de bâtiments en pans de bois et torchis sont encore en place même s’ils ne sont plus aussi nombreux qu’au XIXe siècle. Le presbytère (n°8 rue des Acacias) est édifié ainsi. Les colombages apparents en partie supérieure de la façade sont faits d’une alternance de poteaux verticaux et de croix de saint André. Le n°380 de la rue des Acacias est également édifié en pan de bois et torchis. Plusieurs logis en fond de cour pourraient également être cités comme le n°147 de la rue des Sorbiers, aux tournisses et poteaux de décharges irréguliers. Le torchis est quelquefois visible comme au n°176 de la rue des Bouleaux où la structure apparente permet de reconnaitre le clayonnage composé de fines lattes en bois clouées horizontalement. Elles maintiennent le torchis.

Afin de protéger les maçonneries en pans de bois, il existait deux techniques : un enduit (idéalement au lait de chaux) pouvait être appliqué (n°176 de la rue des Bouleaux) ; un essentage de planches (n°179 rue des Cytises, n°384 rue des Marronniers, n°485 rue des Acacias) et, plus récemment, de tôle ondulée.

 

               La généralisation de la brique au XIXe siècle

 

L’existence d’une briqueterie à Noyers-Saint-Martin dès le XVIIIe siècle a permis une diffusion de ce matériau plus précoce que dans les villages voisins. Ainsi, les murs-pignons des édifices sont essentiellement en brique et à partir du milieu du XIXe siècle, les bâtiments sont majoritairement construits avec ce matériau. Les fermes les plus importantes reconstruisent alors leurs bâtiments agricoles et leur logis. C’est le cas des fermes à cour citées ci-dessus et de plusieurs granges alignées sur la rue (n°160 rue des Acacias dont le porche est souligné par un arc en anse de panier en pierre de taille, la grange de la rue des Pommiers ou encore celle au n°384 de la rue des Marronniers).

Les logements des ouvriers sont également construits en brique aux alentours de 1900 et plusieurs maisons de ville sont édifiées au début du XXe siècle dans ce matériau (ensemble de deux logements aux n°183 et 191 de la rue des Sorbiers, au n°414 de la rue des Acacias).

 

               L’emploi du béton dans les constructions de la seconde moitié du XXe siècle

 

Les pavillons qui s’installent sur les parcelles vides après la Seconde Guerre mondiale ainsi que les programmes de lotissement initiés à partir des années 1980 illustrent la généralisation du béton dans les constructions du dernier tiers du XXe siècle (lotissements de la rue des Lauriers, des Tilleuls, des Platanes et pavillons de la rue des Prunus autour de l’ancienne gare).

  • Période(s)
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle

Documents figurés

  • Noyers-Saint-Martin : plan du territoire de Noyers-Saint-Martin indiquant le nom des tenanciers, [17e siècle], (AD Oise ; plan 754/1).

    AD Oise : plan 754/1
  • Noyers-Saint-Martin : plan de la seigneurie de Noyers indiquant le nom des tenanciers, [18e siècle], (AD Oise ; plan 750).

    AD Oise : plan 750
  • Noyers-Saint-Martin : plan de la seigneurie de Noyers indiquant le nom des tenanciers, [18e siècle], (AD Oise ; plan 751).

    AD Oise : plan 751
  • Noyers-Saint-Martin. Cadastre rénové, section H, feuille 1, 1939, (AD Oise ; 1964 W 129).

    AD Oise : 1964W129
  • Noyers-Saint-Martin. Cadastre rénové, section H, feuille 2, 1939, (AD Oise ; 1964 W 129).

    AD Oise : 1964W129
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Chamignon Lucile
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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