Dossier d’œuvre architecture IA60005261 | Réalisé par
Fournier Bertrand (Rédacteur)
Fournier Bertrand

Chercheur de l'Inventaire du patrimoine - Région Hauts-de-France

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  • enquête thématique régionale, La première Reconstruction
  • patrimoine de la Reconstruction
Ancienne gare de Senlis
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes Senlis Sud Oise - Senlis
  • Commune Senlis
  • Adresse place de la Gare
  • Cadastre 2021 AY 185

La première gare de Senlis est construite en 1861 pour la ligne Chantilly-Senlis décidée à partir de 1857 par la Compagnie des Chemins de fer du Nord et inaugurée en 1862. Les deux bâtiments, construits à la même époque, sont identiques et sont l’œuvre de l’ingénieur Lejeune.

Dès le début de la guerre, à l'été 1914, les troupes allemandes envahissent le nord de la France et menacent Paris. Ils font une entrée spectaculaire dans la ville de Senlis le 2 septembre 1914. Mais le verrou ne cède pas et les Allemands sont maintenus à une soixantaine de kilomètres de la capitale. En représailles de la virulence de l'opposition rencontrée, et notamment des tireurs français embusqués qui occasionnent d'importantes pertes côté allemand, la gare de Senlis est incendiée.

Après-guerre, Gustave Umbdenstock (1866-1940), architecte de la Compagnie des chemins de fer du Nord, est chargé de la direction du chantier de reconstruction de la gare. Il est associé à l’architecte Urbain Cassan (1890-1979). Ensemble, ils proposent de ne pas reconstruire la gare telle qu'elle était mais de construire un nouvel édifice dans un style néo-régionaliste.

L'Architecture usuelle consacre en 1923 un article élogieux sur "la gare artistique de Senlis" : "Ces formes simples seront peut-être incomprises de certains, cependant, elles sont fortes parce que raisonnées ; on ne parle pas à la foule avec de grands mots. La sobriété n'exclut pas l'élégance et la beauté d'un édifice réside avant tout dans la pureté et l'expression des lignes, dans l'équilibre des masses, dans le rapport harmonieux des vides et des pleins. Dans l'étude de cette construction, les architectes ont réalisé une composition qui se rapporte et s'accorde d'une façon parfaite au milieu local, au climat, aux coutumes, aux mœurs de la contrée pour laquelle elle est destinée. L'édifice convenablement coiffé, comme il sied en région forestière du nord de la France, nous fait songer à la curieuse façade située rue Cour-de-Gand, à Bruges, l'un des derniers spécimens de l'architecture en "charpenterie"."

Dès 1938, le service voyageur entre Chantilly et Senlis est arrêté, suivi en 1950 du trafic voyageur entre Senlis et Crépy-en-Valois. À partir de 1971, la ligne est complètement désaffectée. L'édifice sert alors de gare routière avant d'être racheté par la ville de Senlis en 2004. La gare s'inscrit alors au cœur du projet d'écoquartier de la Gare et intègre un pôle multi-modal. En 2007, l’ancienne gare accueille une maison de l’emploi.

L'édifice est inscrit Monument historique en 2001 (arrêté du 17 août 2001).

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1922, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Cassan Urbain
      Cassan Urbain

      Né à Narbonne en 1890. Mort à Paris (XIV) en 1979. Architecte polytechnicien. Après des études à l'École nationale supérieure des Beaux-Arts et à l'École polytechnique (promotion 1911), Urbain Cassan commence sa carrière à la Compagnie des chemins de fer du Nord. Il participe à la reconstruction du réseau après la Première Guerre mondiale avec l'ingénieur en chef Raoul Dautry. Ce dernier en fait son conseiller Celui-ci en fera son conseiller lors de son passage au ministère de l'Armement en 1939. En 1944, Raoul Dautry le nomme directeur général de la construction au ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme. Il est architecte-conseil pour Électricité de France entre 1946 et 1955 et est nommé architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux en 1953. Il est élu à l'Académie des beaux-arts en 1965 en remplacement de Paul Tournon. Il a présidé l'ordre des architectes.

      Urbain Cassan est à l'initiative d'une enquête lancée en 1941 (appelée « chantier intellectuel 1425 ») sur l'architecture rurale en France menée par Georges-Henri Rivière dans le cadre du Musée national des arts et traditions populaires.

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      architecte de l'entreprise attribution par source
    • Auteur :
      Umbdenstock Gustave
      Umbdenstock Gustave

      Né à Colmar en 1866. Mort à Paris (VII) en 1940. Architecte français. Élève de Julien Guadet à l'École des Beaux-Arts à partir de 1885, il est diplômé en 1893. Il est premier second grand Prix de Rome en 1896. Architecte de la Compagnie des chemins de fer du Nord, il participe à la reconstruction des gares du réseau Nord, après la Première Guerre mondiale. Il consacre l'essentiel de sa carrière à l'enseignement : enseignant à l'École polytechnique, il devient chef d'atelier en 1909 à l'École des Beaux-Arts et le reste jusqu'à sa mort. En 1935, il succède à Henri-Paul Nénot (1853-1934) au fauteuil 5 de l'Académie des Beaux-Arts, section III, Architecture. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur le 14 août 1900 à l'occasion de l'exposition universelle de 1900 puis officier le 11 juillet 1918.

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      architecte de l'entreprise attribution par source

La gare de Senlis est construite en maçonnerie mixte (brique et pierre). Elle est couverte d'un toit en ardoise, à longs pans et croupes. Sa partie centrale est dotée d'une flèche centrale abritant l'horloge de la maison Vérité, de Beauvais. L'ensemble est accompagné d'une tour carrée sans clocher coiffée d'un toit en pavillon.

Un large fronton triangulaire occupe la partie centrale des façades longitudinales, cantonné par deux lucarnes imitant le style flamand. Cette partie est ornée des armes de la ville et de sa devise adoptée en 1920.

À l'intérieur, le plancher est en ciment armé, sur cave. Le décor est en menuiserie et en mosaïque de carrelage et verroterie.

Les inscriptions principales sont en grès cérame, la plaque commémorative en comblanchien (pierre calcaire). Les lanternes en fer forgé et le lustre sont un travail du ferronnier Lerolle.

  • Murs
    • brique appareil mixte
    • pierre moyen appareil
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
    • toit en pavillon
    • flèche carrée
  • Typologies
  • Précision représentations

    Sur la façade se détachent les armes de la ville (De gueules au pal d'or, plastronné de la croix de guerre) et de la devise adoptée en 1920 : « Par le feu et par mon sang, j’ai engendré la victoire » en référence au « martyre » de la ville du 2 septembre 1914.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 2001/08/17
  • Précisions sur la protection

    Inscrit MH par arrêté du 17 août 2021 : La gare ; le bâtiment de consigne-annexe, de toilettes et lampisterie, à droite de la gare ; le bâtiment d'annexe à gauche de la gare (cad. AY 15).

  • Référence MH

Le service de l'Inventaire du patrimoine culturel de la Région Hauts-de-France a étudié en 2021 la gare de Senlis dans le cadre de l'étude portant sur le patrimoine de la Première Reconstruction. Le dossier mis en ligne n'est cependant que le fruit d'un travail documentaire et n'a pas donné lieu à des recherches approfondies dans les archives.

Périodiques

  • UMBENSTOCK, Gustave ; CASSAN, Urbain. La Gare artistique de Senlis (Oise). L'Architecture usuelle. Dourdan : E. Thézard & fils, 1923.

    pp. 201-208.
Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2021, 2023
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Fournier Bertrand
Fournier Bertrand

Chercheur de l'Inventaire du patrimoine - Région Hauts-de-France

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