Les typologies d'habitat
Plusieurs formes d’habitations sont visibles au Gallet. Elles représentent des époques et des usages différents. Le bâti ancien est rare, principalement en brique et de la seconde moitié du 19e siècle. Les témoignages restants ont connu des transformations. L’incendie des années 1950 a pu faire disparaitre plusieurs édifices anciens.
La difficile identification des maisons des sergers
Les habitations liées à la fabrication de serges, activité particulièrement vivace dans les villages de l’ancien canton de Crèvecoeur, sont difficiles à identifier. Il faut en effet avoir conscience que cette activité textile à domicile constituait rarement la seule activité du ménage qui complétait ces travaux par ceux des champs. Ces familles pouvaient donc également habiter une ferme, petite ou moyenne. En revanche, les habitations de ces travailleurs en sergetterie sont à associer avec plus de certitude au type de la maison à façade sur rue, parfois prolongée par un passage charretier (n°14 et 15 rue du Pressoir, n°20 (ill.) rue de la Sablonnière). Cette forme d’habitat correspond souvent aux logements des artisans et commerçants. Les activités textiles n'ont pas le monopole de cette typologie et au n°7, rue de la Sablonnière, se trouvait un ancien café, visible sur les cartes postales du début du 20e siècle.
Les fermes
Le second type d’habitat, plus aisément identifiable, regroupe les fermes. Comme évoqué ci-dessus, un simple ménager, serger ou fileur pouvait vivre sur une petite ferme. Celles qui ont pu être relevées ont des bâtiments agricoles bien identifiés et sont parfois de grande taille, siège d'un propriétaire exploitant dont l'agriculture était l'unique activité. Ces fermes, systématiquement à cours fermées, se découpent en deux types : les fermes à grange sur rue et logis en fond de cour (les "fermes picardes"), et les fermes avec logis sur rue et entrée charretière.
Dans le premier cas, nombreux sont les spécimens qui ont perdu leur grange sur rue, surtout lorsqu’elles étaient en torchis (logis n°4 et 5 rue du Pressoir, 17 rue de la Sablonnière). Quelques fermes de ce type conservent toutefois leurs granges (n°3 (ill.), 10 (ill.), 15 (ill.) et n°25 (ill.) rue de la Sablonnière). Les granges, comme d'autres bâtiments agricoles; sont souvent reconstruites en brique dans la seconde moitié du 19e siècle (n°1 (ill.), 7 rue du Pressoir (ill.) et n°32 rue de la Sablonnière).
Dans le second cas, le logis est aligné sur la rue et prolongé par une entrée charretière. Les bâtiments agricoles sont relégués en fond de cour et sur les parties latérales (n°6 et 20 rue du Pressoir). L'importance de la parcelle et des bâtiments agricoles laissent penser que les propriétaires étaient fermiers et cultivateurs plutôt que sergers.
Dans la seconde moitié du 20e siècle, une extension du village et des reconstructions
L'incendie des années 1950 a entrainé la reconstruction de plusieurs habitations, en particulier dans la rue du Pressoir. À cette époque, les fermes disparaissent pour laisser place à un habitat à la vocation strictement résidentielle. Ainsi, des pavillons modernes intègrent le parcellaire (n°1 et 18 rue de la Sablonnière).
Les matériaux de construction
Au Gallet, les quelques édifices en pan de bois et torchis toujours en place sont surtout des logis d’anciennes fermes. La brique est très présente, que ce soit sur les solins des constructions en pan de bois et torchis ou à la suite des reconstructions de logis ou bâtiments agricoles (n°7 (ill.) rue du Pressoir où logis et bâtiments agricoles sont reconstruits en brique). Elle est également privilégiée lors de nouvelles constructions de maisons au cours du 20e siècle (exemple de la maison n°32 (ill.) rue du Pressoir). Les pavillons résidentiels construits dans la seconde moitié du 20e siècle sont en béton.
En ce qui concerne les couvertures, le chaume a reculé à partir de la seconde moitié du 19e siècle, cédant peu à peu sa place à l’ardoise, matériau majoritaire sur les toits des villages de la vallée de la Selle. Les pannes flamandes et les tuiles sont rares. L’ardoise se retrouve également en essentage sur les pignons ou les façades des édifices en pan de bois et torchis, leur offrant une protection contre les intempéries (n°20 (ill.) rue de la Sablonnière). Le fibrociment est également employé à cette fin à partir du 20e siècle.
Photographe au service de l'Inventaire du patrimoine culturel de la région Hauts-de-France (2023).