Origines
"Fresnerus" est mentionné en 1136 dans les titres de l'évêché de Beauvais (É. Lambert, 1982). Au 17e siècle, le seigneur de Fresneaux, Paris de La Brosse, y construit la chapelle Saint-Nicolas. D’après un plan terrier du prieuré de Wariville (1682) une ferme seigneuriale (certainement un manoir associé à une exploitation agricole) existait à cette époque. D’après L. Graves, ce domaine était fortifié et relié à des souterrains-refuges. Un témoignage oral situe cet édifice dans la prairie juste au nord de la chapelle.
Rattaché à la paroisse de Bucamps durant l’Ancien Régime, Fresneaux devient une commune autonome de 1795 à 1828. Alors que ses habitants se faisaient précédemment enterrer dans le cimetière autour de l’église de Bucamps, c’est au cours de cette période d’indépendance qu’un nouveau lieu d’inhumation est implanté. Toujours en place, il se situe au sud, à l’écart des habitations.
Évolution de la morphologie et du parcellaire
Fresneaux est constitué d’une unique rue, flanquée d’habitations réparties de manière discontinue côté est, et de manière plus agglomérée côté ouest. D’après le cadastre napoléonien (1808), le bâti se développait jusqu’à l’intersection de la route menant à Bucamps. Aujourd’hui, il ne reste que quelques habitations et fermes, entre la chapelle et l’intersection vers Montreuil-sur-Brêche.
Sur le cadastre napoléonien, le parcellaire prenait la forme de lanières juxtaposées, perpendiculaires à la rue, adaptées à la typologie des petites fermes picardes à granges sur rue. Toutefois, à la suite de l’exode rural qui a provoqué des remembrements parcellaires et des agrandissements de certaines fermes, le nombre d’habitations diminue à partir du 3e quart du 19e siècle. La majorité de ces fermes disparaissent même si quelques-unes de ces exploitations (figurées sur le cadastre de 1936) sont encore visibles aujourd’hui.
Lieux partagés et structurants
La chapelle Saint-Nicolas est l’édifice le plus ancien de Fresneaux. Une école mixte, aujourd'hui disparue, se trouvait juste au sud de la chapelle. Elle a été construite en 1880 par l'entrepreneur Élisée Dessoille de Mouy (AD Oise ; série O).
La gestion de l'eau en zone de plateau suppose toujours des aménagements spécifiques. Comme l’attestent les cadastres de 1808 et 1936, une mare existait au n°6, rue Sainte-Philomène. Après 1936, elle est déplacée juste au sud de l’intersection où elle se trouve actuellement. Pour prévenir les dégâts du feu, une remise des pompes à incendie est édifiée en 1891 (AD Oise ; série O).
Deux croix matérialisent les limites du hameau. Une première croix se trouve au nord de Fresneaux, à l’intersection des routes de Bucamps et Thieux, dans les bois, légèrement en retrait de la route. L'inscription indique qu'elle a été érigée "par l’abbé Josselin Clément et par ses parents Clément-Pillon en souvenir de son sacerdoce", et "a été béni[e] le 17 septembre 1911 par Mr le chanoine Béjot curé doyen de Froissy, Mr l'abbé Jumel étant curé de Montreuil-sur-Brêche et desesrvant Froissy". La seconde croix est implantée au sud du hameau à l’intersection de la route vers Montreuil-sur-Brêche et du sentier qui menait à l’origine au cimetière.
Entrepreneur de maçonnerie domicilié à Mouy (Oise) et actif dans la 2e moitié du 19e siècle.