En 1865 M. Ségard fait construire une verrerie (pour la production de verres à vitre et à bouteille), à l'extrémité ouest d'une vaste parcelle de terre, le Long-Boyau, située entre l'Oise et le chemin de fer. C'est la première usine à s'installer dans ce secteur. Une maison d'habitation est également construite à côté des bâtiments de production. Le sable, une des matières premières utilisées, provient d'une carrière située au Plessis-Pommeraye ouverte en 1875.
La verrerie est reprise en février 1876 par Ulysse Mantrant qui effectue des améliorations sur le site : il installe une locomobile, une machine à écraser et fait construire un séchoir de grande dimension, des fours fumivores et une cheminée de trente mètres. Des bureaux et des logements sont également construits. Entre 1877 et 1887, la verrerie est dirigée par Claude Péroche.
Mise en liquidation, elle est reprise en 1888 par Alfred Boissière et Henri Rommel qui transfèrent à Creil leur verrerie de Gast, dans l'Orne. Les pièces produites sont destinées à la fabrication d'objets de chimie et de laboratoires de pharmacie. Les ouvriers, originaires pour la plupart de l'Orne, effectuent le soufflage à la bouche pour le travail courant ou au moyen d'une soufflerie pour les grosses pièces.
En 1905, la verrerie est reprise par Bénilan et Cie. De nouveaux bâtiments sont alors construits le long de la clôture est. Une plaque tournante (toujours visible) est réalisée l'année suivante par les établissements Calvet de la Plaine-Saint-Denis pour raccorder la voie de la nouvelle usine à l'ancienne voie de l'usine Boissière et Rommel. Des enfants apprentis verriers sont employés dans l'usine à la même époque. La verrerie est reprise au début des années 1910 par Paul Tissier qui possède à la fin de la décennie quatre établissements de ce type : à Creil et à Méru dans l'Oise, à Quinquengrogne dans l'Aisne et à Paris. La verrerie ferme en 1930.
La société Somenor (Société Métallurgique du Nord) s'installe dans les bâtiments de l'ancienne verrerie en 1948. Le site comprend alors l'usine proprement dite jouxtant l'usine de la Vieille-Montagne et une cité ouvrière. La société fabrique des machines pour le travail de la tôle (cisailles, machines à profiler). Elle comprend trois halles de fabrication orientées nord-sud (un atelier de travail des métaux, un atelier de chaudronnerie-tôlerie et un atelier d'application de peinture) desservies par un embranchement ferroviaire ; une construction en rez-de-chaussée le long de la clôture est abritant les bâtiments sociaux et administratifs ; un bâtiment édifié le long du mur nord pour les services administratifs, technico-commerciaux et le bureau d'études et de dessin. Des aménagements du site sont réalisés entre 1960 et 1971 (pont-roulant de dix tonnes). À la charnière des années 1960 et 1970, Somenor entre dans le groupe des filiales Usinor-Vallourec. Afin de rationaliser la production des trois filiales du groupe (Somenor, établissements Dujardin à Lille et Ateliers de Montbard), le site ferme au cours de l'année 1972. Une friche industrielle occupe aujourd'hui (2006) les lieux.
Équipement industriel et machines
En 1865, la verrerie est équipée de trois fours, d'un broyeur, d'une forge et d'une machine à vapeur. En 1930, un réservoir de 250 m3 est installé sur le site. Il est destiné à alimenter en combustible (fuel) les fours de la verrerie. L'alimentation du réservoir s'effectue au moyen de wagons citernes par l'embranchement particulier ferroviaire ou par bateaux citernes amarrés au bord de l'Oise.
Approche sociale et évolution des effectifs :
La verrerie emploie 300 ouvriers en 1898 et 120 en 1914. L'usine de construction mécanique Somenor compte 29 ouvriers en 1951 et 220 personnes à sa fermeture en 1972 (140 personnes à la fabrication, 40 au bureau d'études et de dessin et 40 dans les services administratifs).
Photographe au Service régional de l'Inventaire des Hauts-de-France (2023).