Le site, exploité par la minoterie Deloingce, est voué à l'industrie depuis le Moyen Age. Idéalement situé au coeur de la ville, entre la rivière du Thérain et un important bras de dérivation, il forme à cet époque un îlot sur lequel sont installés plusieurs moulins à foulons et à blé. Tous sont alimentés en énergie hydraulique par un réseau de biefs transversaux reliant les deux bras de rivière. Au début du 19e siècle, on y dénombre cinq établissements : deux à blé et trois à foulon. Mais en 1815, les deux moulins à blé situés au centre de cet îlot, appartenant à Léger-Leroy et à Hubert Horoy sont convertis en filature de laine. A son tour, le moulin à foulon possédé par Léger-Leclerc, à l'extrémité sud de la parcelle, est converti en filature avant 1832. Dans cet intervalle, la partie centrale est profondément remaniée et voit la construction de nouveaux bâtiments davantage en rapport avec l'usage, et surtout se développant sur toute la largeur de la parcelle. Avant le milieu du 19e siècle toutes les usines sont à usage de filature et le resteront jusqu'à la fin du 19e siècle. En 1913, Edmond Deloingce, meunier à Ully-Saint-Georges, installe sa minoterie dans les bâtiments des anciennes filatures de Mouy. Aimé Deloingce prend la succession de son père en 1932. Il décide de moderniser les machines et transforme une partie des bâtiments. Après la Seconde Guerre mondiale, la minoterie s'étend sur la propriété voisine (ancienne filature Bonnat) pour le stockage en vrac et en sacs de farine. A la fin des années 1960, Claude Deloingce, petit-fils d´Edmond assure la pérennité de l´entreprise familiale, en renouvellant l'équipement de la minoterie en 1971. A partir de 1973, l'entreprise devient la S.A. Moulins Deloingce. Claude Deloingce, qui avait participé à la création de Unimie Banette en 1980, décède accidentellement en 1982. Son épouse, Ingeborg prend alors la succession. En 1988, l'entreprise s'étend sur 1200 mètres carrés supplémentaires, permettant l'installation d'un pont bascule de 40 tonnes et l'aménagement d'un parking pour les camions de l'entreprise.

Au début du 19e siècle, toutes les usines sont équipées de roues par dessous, réglementées par ordonnance royale du 18 février 1835. Mais à partir de du milieu du 19e siècle, leur besoin en énergie les pousse à installer des machines à vapeur qui complètent la force hydraulique initiale. En 1854, Christian Bonnat, exploitant l'usine la plus au nord, remplace sa roue hydraulique par une turbine. En 1959, Léger-Leroy installe une machine à vapeur de la force de 6 chevaux. L'usine actuelle a conservé une roue hydraulique de 5,40 m de diamètre qui n'est plus utilisée. Dans la salle des machines attenante, il existe également un moteur à gaz pauvre Duvant (étudié) mis en place après la rénovation de la minoterie. En 1932, la modernisation technique développée avec l´appui des établissements Scheider et Jacquet permet à la minoterie d´atteindre un traitement de 180 quintaux par jour. Après une nouvelle modernisation de l´outil de production en 1971, l´usine parvient à traiter 540 quintaux par jour. En 1988, la production est multipliée par huit et atteint 4.380 quintaux par jour, soit une production annuelle de 99.145 quintaux. L´usine est alors au quatrième rang départemental des minoteries. L'équipement de la minoterie est entièrement modernisé en 1971, notamment par l'ajout d'appareils à cylindres et le changement des planchisters. La capacité de production est alors portée à 540 quintaux par jour. C'est à cette époque que le site a été électrifié. La modernisation est poursuivie en 1978, par l'automatisation du moulin, puis en 2000 où la capacité de production atteint 800 quintaux par jour. Enfin, une fosse de réception à blé ainsi que quatre boisseaux de stockage en réception sont aménagés en 2003.