1. Le contexte de l’étude
L’inventaire des églises paroissiales construites et reconstruites entre 1945 et 2000 est issu d’une thèse soutenue en 2005 par Céline Frémaux à l’université de Rennes 2 : Construire des églises en France dans la seconde moitié du XXe siècle. De la commande à la réalisation. Nord-Pas de Calais (1945-2000).
En 2005, dans le cadre d’une vacation de trois mois au service de l’inventaire général du patrimoine culturel de la DRAC Nord-Pas de Calais, Céline Frémaux a créé un dossier pour chacune des 191 églises étudiées. L'ensemble de ces dossier a ensuite été versé dans la base Mérimée du Ministère de la Culture.
Aujourd’hui décentralisé au Conseil régional du Nord-Pas de Calais, le service de l’inventaire a repris ces dossiers pour les verser dans la nouvelle base de données GERTRUDE. Une campagne photographique a été menée en 2014 et 2015 pour illustrer chacun des dossiers.
2. Le contexte scientifique et l'objectif de l’étude
La région Nord-Pas de Calais s’avère particulièrement riche pour l’étude des églises construites depuis 1945. En effet, d’une part la région a beaucoup souffert des dommages de la Seconde Guerre mondiale et de nombreuses églises détruites ont dû être reconstruites. D’autre part, l’explosion démographique de l’après-guerre dans les villes moyennes de la région a rendu nécessaire la construction de nouvelles églises.
Si les constructions religieuses de la première moitié du siècle font l’objet de nombreuses études, il est loin d’en être de même pour celles de la seconde moitié. Les exemples célèbres d’églises construites en France après 1945 (Assy, Audincourt, Vence, Ronchamp, Royan, Nevers) sont mis en exergue pour leur caractère d’exception et non pour leur représentativité et sont loin de refléter l’ampleur et la diversité des débats de la période sur l’architecture religieuse. L’étude exhaustive des constructions d’églises paroissiales d’une région telle que le Nord-Pas de Calais permet d’avoir une vision plus juste des mutations de l’architecture religieuse et d’analyser les débats et les facteurs qui ont affecté l’image que l’Eglise-institution a voulu donner d’elle-même à la société française à partir de 1945 par le médium de l’église-bâtiment.
L’inventaire thématique des églises du Nord-Pas de Calais construites à partir de 1945 permet d’étudier l’évolution de l’architecture religieuse de 1945 à 2010.
3. La méthodologie
Délimitation du corpus
Le corpus de l’étude se limite aux églises paroissiales telles que les définit le droit canonique. Les édifices dénommés chapelle désignent des églises paroissiales de taille réduite.
L’objectif étant d’étudier l’évolution de l’architecture religieuse, les églises sélectionnées ont été entièrement reconstruites ou construites ex nihilo, ou ont fait l’objet de reconstructions partielles qui ont affecté leur forme primitive.
Ont donc été écartées du corpus :
- Les églises et les chapelles privées, car le fonds d’archive est différent de celui étudié.
- Les églises protégées au titre des Monuments Historiques avant 1945, car leur restauration a été menée par le service des Monuments Historiques qui a des méthodes et des moyens spécifiques, différents des églises non protégées. (Seules les églises de Bergues (IA59002576) et de Courrière (IA62001274), protégées partiellement au titre des Monuments Historiques, ont été étudiées car leur reconstruction a affecté leur forme primitive).
- Les églises reconstruites à l’identique et celles ayant fait l’objet d’une restauration discrète car elles ne présentent pas d’intérêt du point de vue de l’évolution de l’architecture.
L’étude des réalisations plastiques et décoratives rencontrées dans les édifices du corpus a été menée quand leur réalisation était en lien direct avec l’architecture, que ces œuvres aient été dessinées par l’architecte lui-même ou sous sa direction. Cependant aucun dossier d'objet n’a été réalisé.
Sources et méthode
Le travail a été mené en trois phases distinctes : l’étude de terrain, le dépouillement des archives et le travail d’analyse et de synthèse.
Plusieurs fonds d’archives ont été étudiés :
- Les archives conservées dans les communes et la paroisse (quand cela a été possible, les archives des petites communes étant souvent non classées).
- La série W sur la Reconstruction et la série J pour les fonds d’agences d’architecture aux Archives Départementales.
- Les archives diocésaines qui conservent des fonds permettant de rendre compte des débats tenus entre les services de l’évêché, le curé affectataire, voire la communauté paroissiale, le maître d’ouvrage et le maître d’œuvre.
- Les archives du Centre des archives nationales contemporaines de Fontainebleau, les fonds concernant le Reconstruction, son organisation, ses cadres, l’agrément des architectes et les fonds de coopératives de reconstruction d’églises.
- Les archives de l’ordre régional des architectes
- Les archives nationales de l’Institut français d’architecture
- Les archives du Centre historique minier de Lewarde, les fonds sur les constructions élevées par les anciennes Sociétés houillères des bassins du Nord et du Pas-de-Calais
Certaines revues spécialisées d’architecture ou d’art sacré ont été dépouillées pour l’ensemble de la période :
- Arts
- L’architecture d’aujourd’hui
- L’architecture française
- Techniques et architecture
- Art chrétien
- Art d’église
- Art sacré
- Espace
- Chronique d’art sacré
Photographe de l'Inventaire général du patrimoine culturel.