L'usine appelée à Odomez "la soierie Kuhlmann" produit depuis sa création de la soie artificielle : rayonne et fibranne.
L'usine est construite dans les années 1927-1928 pour répondre aux besoins de la Société des Textiles Chimiques du Nord et de l'Est (la S.T.C.N.E.). L'installation des machines a lieu en 1929 et la fabrication commence en 1930. Elle est rachetée par la société Kuhlmann, peu avant la seconde guerre mondiale.
A l'origine, l'usine occupe une superficie de plus de dix huit hectares, auxquels il faut ajouter la cité ouvrière, située à proximité immédiate du site de production. Elle comprend alors 11 bâtiments : 5 pour la fabrication : la préparation, la filature, le façonnage, le moulinage, le blanchissage et triage ; 6 pour les services et prestataires : les services administratifs et le laboratoire ; les bureaux, la bibliothèque, l'infirmerie, le bureau de dessin, les réfectoires ; la salle des fêtes ; la centrale et la chaufferie ; le magasin général et les ateliers mécaniques et électriques ; la menuiserie. Sur le pourtour de l'usine, entièrement clôturée, prennent place trois maisons de garde-concierge (dont il ne subsiste plus qu'une à l'heure actuelle). La cité ouvrière comprend à l'époque 8 groupes de deux maisons Avenue Donnat, destinées aux contremaîtres ; 80 maisons ouvrières rue Kuhlmann, Dolfus et Escaut. Trois groupes de maisons jumelles affectées aux ingénieurs sont au Sarteau, sur la route de Vieux-Condé. Les maisons jumelles, réservées au directeur et sous-directeur sont situées rue Pierre Delcourt. La voie ferrée, aujourd'hui désaffectée et quasiment disparue.
Le 30 juin 1965, la concurrence et les évolutions techniques entraînent la fermeture de l'usine, vendue en 1978, aux établissements Collot et Crombez. Depuis 1984, la Communauté des Compagnons du Hainaut occupe les locaux.
Avant la seconde guerre l'effectif de l'usine était de 1200 ouvriers, comprenant une majorité de femmes ; il chute cependant à 350 personnes lors des dernières années de production.
Photographe au service régional de l'Inventaire général du patrimoine culturel.