La Glacerie de Boussois, filiale de la Glacerie de Charleroi, est construite par Jules Hénin en 1899. Les grands bureaux sont construits en 1900. En 1908, l'usine de Boussois fusionne avec celle de Jeumont, fondée en 1858 par Hector Despret, devenant la Réunion des glaces et verres spéciaux du Nord de la France.

L'usine est construite d'après des plans de M. Devreux, entrepreneur général des bâtiments. Le directeur, Georges Despret, souhaite être à la pointe de la technologie et installe un outillage perfectionné permettant de produire des glaces polies : des fours Siemens, chauffés au gaz et pouvant contenir 16 pots ; 48 carcaisses (fours de recuisson) et une plate-forme à polir. En 1912 sont installés un stracou (nouveau procédé de recuisson continue, produisant des verres de 30 m²) et une nouvelle galerie de 120 m de long.

Pendant la Première Guerre mondiale, l'usine est vidée de son matériel. En 1919, la remise en état et la reprise de l'activité se font rapidement, aux dépens de celles de Jeumont et de Recquignies. En 1921 est installé un appareil de douci poli continu, dont Georges Despret est l'inventeur en 1897. Un hall d'expédition de 30 m de long, à charpente en bois, est construit en 1935. Après la Seconde Guerre mondiale, lors de la reconstruction de l'usine, une seconde halle lui est adjointe, à charpente métallique. Elle regroupe la production de verre poli et des verres spéciaux des usines de Jeumont et de La Longueville non reconstruites. L'usine fusionne à plusieurs reprises et se modernise en même temps. En 1955, la société, devenue Glaces de Boussois, installe le tween (adoucissant des deux faces du verre) puis devient Boussois-Souchon-Neuvesel en 1966. À ce moment, l'entreprise remplace le tween par un float-glass, adjoint d'un second en 1979, ce qui met fin à la fabrication du verre en pot. En 1982, Boussois devient une filiale de Pittsburgh Plate Glass. Puis l'usine fusionne avec le groupe Glaverbel en 1998.

En 2020, l'usine initiale, en partie disparue, est occupée par la division commerciale de l'entreprise Desvres. La partie la plus moderne, à l'ouest, appartient à la société AGC Glass Europe. Confrontée à un recul de la demande en verre, sa direction a arrêté un des deux fours float du site.