L'hôpital général de Douai fut fondé par lettres patentes du mois de juin 1752, lesquelles réunirent à la nouvelle institution vingt trois anciens établissements charitables situés dans la ville de Douai ou dans sa proximité immédiate, avec tous les biens qui en dépendaient. Intervint ensuite l'arrêt du Parlement de Flandre du 16 mai 1753 qui permit la vente des biens de tous ces établissements afin de pourvoir au financement du chantier de construction du nouvel édifice. Les plans en furent dressés par l'architecte Michel-François Playez, et les travaux adjugés à Georges-Joseph Durand, entrepreneur des fortifications. La première pierre fut posée le 22 juillet 1756 et le gros oeuvre était achevé en 1761 hormis le corps de bâtiment devant être élevé en front de rue et clore ainsi la cour d'honneur sur l'avant. Le sculpteur Philippe Bra sculpta les armoiries du roi et celles de la ville de Douai dans le tympan du fronton couronnant l'avant-corps du bâtiment de l'administration, situé alors en façade, actuellement au fond de la cour d'honneur.
En avril 1786 l'administration hospitalière obtint une ordonnance royale visant à reprendre la campagne de travaux et fit dresser par l'architecte Voisin, dans cette intention, de nouveaux plans relatifs aux parties de l'édifice restant encore à construire. Puis, par lettres patentes de mai 1787, elle reçut la permission de faire l'acquisition d'une série de maisons donnant sur la rue de Canteleu pour y édifier un corps de bâtiment prévu dès l'origine, destiné à abriter les infirmeries, locaux dévolus à l'accueil des pensionnaires malades. Le gouvernement royal venait en effet d'arrêter que désormais les personnes tombées malades dans l'hôpital général de Paris seraient traitées sur place et non envoyées à l'hôtel-Dieu ; or cette mesure qui concernait au départ uniquement la capitale du royaume, paraît avoir eu tendance à être appliquée également en province. L'administration fit abattre, en janvier 1788 , cet ensemble de maisons sur la rue de Canteleu et l'on procéda à la pose de la première pierre du nouveau corps de logis le 6 mars 1788. Cependant les travaux de construction en furent bientôt suspendus en raison d'une conjoncture politique et financière défavorable liée aux évènements révolutionnaires. La suppression des privilèges par l'assemblée constituante affecta en effet le budget des établissements d'assistance dont les revenus se trouvèrent fortement diminués. Compte tenu de mesures législatives enjoignant de détruire les emblèmes de la féodalité, les armoiries du roi et celle de la ville ornant le fronton du bâtiment au fond de la cour d'honneur, furent bûchées en 1792. Les travaux ne reprirent qu'en 1804 et le bâtiment des infirmeries fut achevé en 1806.
Ce ne fut que bien plus tard que le sculpteur douaisien Théophile Bra fut chargé de la réalisation du décor sculpté en haut relief devant orner le fronton couronnant l'avant-corps central de la façade du bâtiment des infirmeries donnant sur la rue de Canteleu ; il y représenta une allégorie de la Charité et termina son oeuvre en 1835. Entre 1830 et 1839, furent ajoutées, sous la conduite de l'architecte Mallet, diverses dépendances disposées chacune autour d'une cour : d'abord au sud une série d'ateliers, puis au nord des bâtiments abritant le service des bains. Certaines parties de l'édifice furent fort endommagées lors des bombardements du 11 août 1944, mais celles endommagées appartenant au corps de logis principal furent restaurées à l'identique au lendemain de la guerre, tandis que les dépendances étaient toutes détruites pour étendre la voirie urbaine ou créer des espaces vert. Cet établissement qui hébergeait encore quelques dizaines de vieillards au début de l'année 2011, se trouva totalement désaffecté à la fin de cette même année et, en janvier 2012, il fut acquis par la communauté d'agglomération du Douaisis dans l'intention d'y aménager un centre des affaires comprenant en autre un hôtel de luxe.
En 1843, peu après l'ajout des dernières dépendances, la population des pensionnaires se montait à 480 individus, mais l'effectif atteignit 673 individus, dans les années 1816-1817, ce qui correspondait à une période de grande misère liée à une crise frumentaire. Diverses dépendances, détruites à la suite des bombardements de 1944 et non reconstruites, étaient agencées autour de trois autres cours de forme irrégulière : au sud, sur l'avant, la cour des ateliers où se trouvait notamment la boulangerie, mais aussi les bureaux de l'administration ; au nord, sur l'avant, la cour des bains sur laquelle donnait les salles de bains, la grange et l'écurie ; au nord, sur l'arrière le quartier des insensés dit de la Bastille où s'alignaient, sur un des côtés de la cour, les loges des fous.
Né en 1950 en Algérie. Titulaire d’un doctorat en médecine - thèse soutenue en 1995 : « Histoire et architecture des amphithéâtres d’anatomie et des salles de dissection à Paris sous l’Ancien Régime » -, d’un certificat de médecine tropicale-santé dans le monde, d’une licence de langue et civilisation arabe, enfin d’un D.E.A. d’histoire de l’art soutenu en 1999 : « Histoire des locaux destinés à l’enseignement de l’anatomie dans les institutions parisiennes : de la création de l’École de santé de Paris à la construction du premier institut d’anatomie (1794-1832) ».
Après sa réussite au concours de conservateur du patrimoine en juin 1985, Pierre-Louis Laget a occupé de 1985 à 2017 un poste de chercheur dans le service de l’Inventaire de la Région Nord-Pas-de-Calais (puis Hauts-de-France).