Dossier d’œuvre architecture IA59000346 | Réalisé par ;
Laget Pierre-Louis (Rédacteur)
Laget Pierre-Louis

Né en 1950 en Algérie. Titulaire d’un doctorat en médecine - thèse soutenue en 1995 : « Histoire et architecture des amphithéâtres d’anatomie et des salles de dissection à Paris sous l’Ancien Régime » -, d’un certificat de médecine tropicale-santé dans le monde, d’une licence de langue et civilisation arabe, enfin d’un D.E.A. d’histoire de l’art soutenu en 1999 : « Histoire des locaux destinés à l’enseignement de l’anatomie dans les institutions parisiennes : de la création de l’École de santé de Paris à la construction du premier institut d’anatomie (1794-1832) ».

Après sa réussite au concours de conservateur du patrimoine en juin 1985, Pierre-Louis Laget a occupé de 1985 à 2017 un poste de chercheur dans le service de l’Inventaire de la Région Nord-Pas-de-Calais (puis Hauts-de-France).

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  • enquête thématique régionale, patrimoine hospitalier du Nord - Pas-de-Calais
  • patrimoine hospitalier
Ancien hospice Saint-Jean-Baptiste, dit hospice Gantois
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Métropole européenne de Lille - Lille-Sud-Est
  • Commune Lille
  • Lieu-dit Saint-Sauveur
  • Adresse 224 rue de Paris
  • Cadastre 1981 HT 232
  • Dénominations
    hospice
  • Vocables
    Saint-Jean-Baptiste
  • Appellations
    hospice Gantois
  • Destinations
    hospice, hôtel de voyageurs

L'hospice fut fondé en 1462 par Jean de Lecambe (ou Delcambe) dit Gantois, riche commerçant et magistrat lillois. Par son testament daté du 22 novembre 1466, il conforta cette fondation par un acte authentique et lui donna le règlement de son organisation intérieure. Ce fut très probablement dès cette époque que fut bâtie la grande salle des malades qui servit de réfectoire à la suite des agrandissements importants entrepris à partir de la seconde moitié du 17e siècle. Cet hospice accueillait hommes et femmes âgés indigents, ainsi que des invalides, et était desservi par des sœurs augustines. Les pensionnaires étaient vraisemblablement logés à l'origine dans la grande salle des malades, dont la haute toiture était surmontée d'un clocher, qui disparut en 1557. L'entrée principale primitive était située rue Malpart à côté du bâtiment Saint-François. L'édifice fut considérablement agrandi aux 17e et 18e siècles : adjonction d'une chapelle dans le prolongement de la salle des malades, construction de maisons en front de rue destinées à être louées pour apporter un complément de revenu à l'institution (dates portées : 1651 et 1664), ainsi que d'un bâtiment pour abriter la communauté des religieuses. Après ces divers agrandissements, les divers corps de bâtiments composant l'édifice se distribuaient, comme encore aujourd'hui, autour de quatre cours intérieures dont la cour d'honneur au nord de la salle des malades, la cour dite de la Glycine dite aussi cour des sœurs sur l'arrière de la cour d'honneur, et la cour de service au sud de la salle des malades. La cour d'honneur est bordée de bâtiments dont l'un porte à la fois la date de 1664 et celle de 1729, lesquelles correspondraient à la construction respectivement du rez-de-chaussée et du premier étage.

Au 19e siècle l'établissement fut encore l'objet de quelques travaux, avec notamment aménagement de nouveaux dortoirs. Les sœurs desservantes qui avaient été contraintes de quitter l'établissement sous la Révolution, y revinrent en 1815 et furent présentes jusqu'en 1975. L'établissement cessa définitivement son activité hospitalière en 1995 et fut cédé par bail emphytéotique à une chaine hôtelière qui l'aménagea en un hôtel de luxe, baptisé Hermitage Gantois, qui ouvrit ses portes en 2003. Ces importants travaux furent mis à profit pour rétablir certaines dispositions originelles de la façade sur rue et, à cette occasion, on fit disparaître les ouvertures percées après coup dans cette façade : furent alors obturées les six ouvertures rectangulaires qui ajouraient la partie inférieure du mur-pignon de la grande salle des malades tandis que la fenêtre axiale en arc brisée se voyait concomitamment prolongée vers le bas pour retrouver l'ampleur de son envergure primitive. Afin de ménager un vaste salon d'accueil, la cour de service a été entièrement couverte d'une verrière.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 15e siècle
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
  • Dates
    • 1651, porte la date, daté par source
    • 1664, porte la date
    • 1729, porte la date

Le soubassement des murs ainsi que l'encadrement des portes sont en grès. L'encadrement des baies des façades sur rue et sur cour ainsi que la totalité des murs de façade et des murs gouttereaux de l'ancienne salle des malades sont en pierre de taille calcaire. Tout le reste du parement des murs est en brique.

L'ancienne salle des malades, ensuite convertie en réfectoire, est couverte d'un berceau lambrissé ; ses murs sont ornés d'une suite de niches surmontées d'un gable (10) et, dans ces murs, sont aménagées des armoires murales (17) destinées à l'usage des pensionnaires, lesquelles sont revêtues de carreaux en faïence.

La chapelle est couverte d'une fausse voûte en anse de panier et un chemin de croix est peint sur ses parois.

La communauté religieuse logeait au premier étage : les sœurs étaient réparties dans des cellules et elles disposaient d'un oratoire ouvrant sur la chapelle.

Le réfectoire des sœurs présente des parois recouvertes d'un lambris de revêtement avec une suite de toiles peintes insérées à la partie supérieure de ce lambris. La salle, dite dortoir Saint-François, est couverte de voûtes d'ogives renforcées par des tirants métalliques. Dans le bureau de la supérieure, la cheminée est revêtue de carreaux de faïence.

  • Murs
    • calcaire
    • brique
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, 1 étage carré, étage de comble, 1 vaisseau
  • Couvrements
    • lambris de couvrement
    • voûte d'ogives
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon découvert
  • Escaliers
    • escalier en vis
  • Techniques
    • sculpture
    • menuiserie
    • peinture
  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Protections
    1923/08/08 classé M.H., 1923/08/08
    1967/07/31 classé M.H., 1967/07/31
  • Précisions sur la protection

    228, 230, 232 rue de Paris, maisons de louage façades et toitures

Bibliographie

  • DUTHIE, J. L'hospice Gantois. Grand Hebdomadaire illustré du nord de la France, 1920.

  • PARENT, Paul. L'architecture civile à Lille au 17e siècle. Lille : éditions Raoust, 1925.

    Page 148
  • BEAUCAMP, Fernand. BOUCHERY, Omer. Au pays des maisons-Dieu. Lille : Émile Raoust, 1928.

  • SAINT-LÉGER, Alexandre de. Histoire de Lille des origines à 1789. Lille : éditions Raoust, 1942.

  • ROGIER, Nicole. L'hospice Gantois. Mémoire de maîtrise d'histoire, Lille III, 1959.

  • SAINT-JEAN, Béatrice de. L'hôpital Gantois de 1462 à 1730. Mémoire de maîtrise d'histoire, Lille III, 1984.

  • REMUHS, F. L'hospice Gantois de Lille au 19e siècle. Aspect de l'organisation de la commission administrative des hospices et de la vie des personnes âgées de l'établissement. Thèse pour le doctorat en médecine, Lille, 1986.

Documents figurés

  • Plan au sol de Lille en 1745 (copie réalisée au 19e siècle), 18e feuille (AC Lille).

  • Hospice Gantois. Plan de distribution générale du 1er étage, avec légende, 1898 (Centre hospitalier universitaire, direction des services techniques ; non côté).

  • Hospice Gantois. Infirmerie. Elévation antérieure. Projet non réalisé, dessin aquarellé, anonyme, [fin du 19e siècle].

  • Hospice Gantois : coupe longitudinale générale passant par la cour d'honneur et prenant en enfilade le bâtiment bordant le côté nord de la cour dite de la Glycine, dessin à l'encre sur papier, non daté (Centre hospitalier régional universitaire, direction des services techniques, Lille).

Date(s) d'enquête : 1994; Date(s) de rédaction : 1995, 2016
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Laget Pierre-Louis
Laget Pierre-Louis

Né en 1950 en Algérie. Titulaire d’un doctorat en médecine - thèse soutenue en 1995 : « Histoire et architecture des amphithéâtres d’anatomie et des salles de dissection à Paris sous l’Ancien Régime » -, d’un certificat de médecine tropicale-santé dans le monde, d’une licence de langue et civilisation arabe, enfin d’un D.E.A. d’histoire de l’art soutenu en 1999 : « Histoire des locaux destinés à l’enseignement de l’anatomie dans les institutions parisiennes : de la création de l’École de santé de Paris à la construction du premier institut d’anatomie (1794-1832) ».

Après sa réussite au concours de conservateur du patrimoine en juin 1985, Pierre-Louis Laget a occupé de 1985 à 2017 un poste de chercheur dans le service de l’Inventaire de la Région Nord-Pas-de-Calais (puis Hauts-de-France).

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