Chercheur au service régional de l'Inventaire de 1985 à 1992, en charge du recensement du patrimoine industriel.
- patrimoine industriel, la communauté d'agglomération de Saint-Quentin
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Communauté d'agglomération et ville de Saint-Quentin
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Saint-Quentinois - Saint-Quentin
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Commune
Saint-Quentin
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Lieu-dit
Ville close
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Adresse
12 rue des Cordeliers
,
52 rue Michelet
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Cadastre
2004
AD 127, 272, 273, 274, 275, 276, 277, 278, 279, 280, 281, 282, 283, 284
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Dénominationscouvent, usine de bonneterie, usine d'apprêt des étoffes, filature, tissage, usine de broderie mécanique, bains publics
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Précision dénominationfilature de coton, tissage de coton
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AppellationsHamilton, Hamilton Museux, Guilbert et Watteau, Watteau et Aubert, Grands Bains Modernes
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Destinationsimmeuble
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Parties constituantes non étudiéescour, jardin, logement d'ouvriers
Sur ce site est fondé vers 1222 un couvent de Cordeliers, agrandi au cours du 14e siècle, puis amputé d'une partie de son enclos après le siège de 1557, pour l'édification de nouvelles fortifications. Dans les années 1770-1790, les religieux sont au nombre de sept. Lors d'un inventaire des biens mobiliers réalisés en octobre 1790, des équipements brassicoles sont répertoriés (un fourneau, deux cuves de bois et deux chaudrons de cuivre).
Vers 1800-1805, un anglais, M. Hamilton, implante dans les anciens bâtiments monastiques une fabrique de bas anglais. Un établissement d'apprêt des étoffes est attesté dans les années 1820, propriété de Pierre Museux et de M. Hamilton, puis d'Honoré-Eloi Museux, vendu en 1826 à Alexandre Leroy-Lecaisne. Ce dernier implante dans les anciens bâtiments conventuels (l'église est détruite avant 1826) une filature de coton, puis vers 1851, il crée un tissage de tissus de coton, procédant alors à de nouvelles constructions. L'usine est reprise avant 1855 par la société Guilbert et Watteau, fabricant de tissus à Saint-Quentin depuis 1832, qui posséde une maison de négoce à Paris, rue Saint-Fiacre. Les tissus fabriqués sont alors en pure laine et en mélange de soie, pour teinture et impression, ou tissés en couleur. Les raisons sociales se succèdent : Louis Guilbert et Charles Testart vers 1860, Testart Frères en 1869 (Charles et Edmond). Le tissage stoppe toute activité peu avant 1880 : les frères Testart créent un nouveau tissage, dans le faubourg d'Isle, rue de la Croix-Saint-Claude. En 1881, le site est repris par la société Paul Watteau et Paul Aubert, société fondée en 1874 à Saint-Quentin, et spécialisée dans la fabrication de broderie et lingerie. A partir de 1893, l'usine de broderie mécanique et de lingerie est dirigée par Paul Aubert seul, puis à partir de 1913 par sa veuve associée à leur fils, lui-même prénommé Paul. Les ateliers ferment peu avant 1931. A cette date les locaux sont repris par un établissement de bains publics, Les Grands Bains Modernes, dirigés successivement par MM. Paillard et Grumbach et encore en activité au milieu des années 1950. Une partie des anciens ateliers ont été restaurés et reconvertis en logements en 2005.
La fabrique de bas est dotée de 25 métiers vers 1806. Initialement, l'établissement est doté d'un manège à cheval ; une machine à vapeur est attestée en 1847, ainsi qu'une forge, 16 métiers et 3500 broches. En 1875, la société Testart Frères fait installer une machine à vapeur verticale de 10 ch., du constructeur parisien Hermann Lachapelle. Dans les années 1870, les frères Testart déclarent une quarantaine de métiers à tisser dans leurs ateliers, dont seulement la moitié sont dits mécaniques.
55 ouvriers travaillent dans les ateliers Leroy-Lecaisne en 1847, dont 20 femmes et 15 enfants. En 1855, la société Guilbert et Watteau déclare employer 150 ouvriers en ateliers, et 1500 à l'extérieur. Le nombre d'ouvriers en atelier varie entre 125 et 200 dans les années 1875-1878. Dans les années 1900, les ateliers de broderie et de confection emploient une centaine de personnes.
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Période(s)
- Principale : 3e quart 19e siècle
- Secondaire : 2e quart 18e siècle
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Dates
- 1743, porte la date
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Auteur(s)
- Personnalité : commanditaire
- Personnalité : commanditaire
Le bâtiment bordant la rue Michelet, datant peut-être des années 1850, est construit en brique. Il se compose d'un étage carré, couvert d'un toit à longs pans en ardoise. Perpendiculaire à la rue, s'élève un bâtiment avec étage carré et étage de comble, construit en brique. Sa façade sud porte au rez-de-chaussée trois ancrages chronogrammes, indiquant la date de [1]743. Cette façade porte de nombreuses traces de modification. Les baies des deux niveaux ont visiblement été réduites de hauteur. L'enduit partiel laisse apparaître des maçonneries en moellons de calcaire. Les modillons de la corniche, en pierre de taille en calcaire, sont parfois manquants. Le pignon est, sur rue, est couvert d'une demi-croupe. Le pignon opposé, sans baie, partiellement enduit, couvert d'une simple croupe, laisse apparaître des assises en moellon de calcaire, et une corniche à modillons, non plus en pierre, mais en brique. Sur la façade nord, qui devait surplomber le cloître du couvent, la corniche est formée de simples assises de briques. Là encore, apparaissent quelques éléments de maçonnerie en moellons équarris. Les linteaux métalliques en profilés métalliques couvrant les baies de l'étage indiquent un réaménagement tardif. Cet étage correspond certainement à l'étage des cellules des moines (9 durant la dernière décennie du 18e siècle), reconverties au 19e siècle en atelier. Des assises de briques en ressaut, entre les deux niveaux de cette façade nord, pourraient correspondre à l'appui de la galerie sud du cloître. De l'autre côté de la cour, parallèle au bâtiment précédent, s'élève un petit édifice en brique, couvert en appentis, dont le mur gouttereau sud a été détruit en 2005. La cour est aujourd'hui close d'un mur de brique, à l'ouest, approximativement sur les limites de la galerie ouest du cloître. A l'ouest, dans le prolongement du bâtiment précédent, est implanté un édifice, en brique et calcaire en pierre de taille pour les chaînages et encadrements de baies (non visité). Sans étage, il est couvert d'un toit à longs pans en fibrociment. Perpendiculaire à cette construction, s'élèvent des garages. L'accès à la cour ainsi délimitée se fait par un portail, encadré de deux piliers massifs, en calcaire en pierre de taille, qui font face à la partie ouest de la rue des Cordeliers. Ce portail correspond à l'ancienne entrée du couvent, derrière laquelle se dressait l'église du couvent.
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Murs
- calcaire
- brique
- enduit partiel
- moellon
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Toitsardoise, ciment en couverture
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Étages1 étage carré, étage de comble
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Couvertures
- toit à longs pans
- croupe
- demi-croupe
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Énergies
- énergie animale
- énergie thermique
- produite sur place
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État de conservationétablissement industriel désaffecté
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Statut de la propriétépropriété privée
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Communauté d'agglomération et ville de Saint-Quentin
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- (c) Département de l'Aisne
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Documents d'archives
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AC Saint-Quentin. Série D ; 3 D 85. Correspondance générale - Travail des enfants dans les manufactures - Arrondissement de Saint-Quentin. Liste des manufactures, usines, ateliers et fabriques soumis à la loi du 22 mars 1841. [1869].
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AC Saint-Quentin. Série F ; 3 F 4. Statistiques.
Années 1877, 1878 -
AC Saint-Quentin. Série F ; 3 F 5. Statistiques.
Années 1874, 1876, 1882 -
AC Saint-Quentin. Série F ; 7 F 12. Conseil des Prudhommes - Liste des électeurs : patrons et ouvriers, 1883 à 1886.
Paul Aubert (né le 29-04-1851), Paul Watteau (né le 5-10-1850), Testart Edmond (né le 7-04-1827) -
AC Saint-Quentin. Série F ; 7 F 16 et 17. Conseil des Prudhommes - Listes électorales : Patrons, 1908 à 1927.
Paul Aubert -
AC Saint-Quentin. Série G ; 1 G 24 à 93. Matrices des contributions personnelles et des patentes. 1864-1914.
années 1868 (1 G 25), 1877 (1 G 26), 1907 (1 G 74/75), 1914 (1 G 89/90) -
AC Saint-Quentin. Série G ; 1 G 50 à 53. Registres des patentes pour les années 1861, 1862 et 1863.
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AC Saint-Quentin. Série G ; 1 G 54 à 59. Contributions et patentes : réclamations, avis, conclusions, décisions définitives.
1880 - Testart -
AC Saint-Quentin. Série G ; 1 G 61. Matrice des propriétés baties [1842-1846].
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AC Saint-Quentin. Série I ; 5 I 2-1. Rapport de l'ingénieur des ponts-et-chaussées contenant diverses observations sur le résultat de la visite qu'il a faite des appareils à vapeur en activité dans les usines de l'arrondissement de Saint-Quentin. Rapport expédié le 25-11-1850 par la sous-préfecture au maire de Saint-Quentin.
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AC Saint-Quentin. Série I ; 5 I 2. Hygiène et salubrités - Etablissements insalubres et dangereux - [1836-1877].
29-09-1875 - Installation d'une machine à vapeur Hermann Lachapelle dans la manufacture de tissus Testart Frères -
AC Saint-Quentin. Série P ; 1 P 1. Etablissements religieux supprimés - Hommes. 1790-1791.
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AD Aisne. Série P ; 4 P 691/10. Matrices des propriétés mixtes et non bâties - Première série (1827-1883).
registre des augmentations et des diminutions - Années 1854 (Leroy-Lecaisne) et 1863 (Louis Guilbert) -
AD Aisne. Série P ; 4 P 691/11 à 19. Matrices des propriétés mixtes et non bâties - Première série (1827-1883).
Leroy-Lecaisne - folio 2331 ; Guilbert-Mismaque - folio 810 -
AD Aisne. Série R ; 15 R 1160. Dommages de guerre. Dossier n° 5116. Paul Aubert.
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AD Aisne. Série U ; 289 U 126. Tribunal de commerce de Saint-Quentin - Dépôt des actes de sociétés - Registres d'enregistrement.
1881 - Prorogation de la société Paul Watteaux et Paul Aubert -
AD Aisne. Série U ; 289 U 127. Tribunal de Commerce de Saint-Quentin - Dépôt des actes de sociétés - Registres d'enregistrement.
1893 - Dissolution de la société P. Watteaux et P. Aubert -
AD Aisne. Série U ; 289 U 130. Tribunal de Commerce de Saint-Quentin - Dépôt des actes de sociétés - Registres d'enregistrement.
1913 - Création de la société Paul Aubert et Cie -
AD Aisne. Série U ; 289 U 134. Tribunal de Commerce de Saint-Quentin - Dépôt des actes de sociétés - Registres d'enregistrement.
1923 - Modification des statuts de la société Paul Aubert et Cie -
AD Aisne. Série U ; 255 U 182. Justice de Paix de Saint-Quentin - Actes de sociétés - Constitutions - Statuts - Dissolutions.
1923 - Modification des statuts de la société Paul Aubert et Cie -
BM Saint-Quentin. Fonds local. GL 445. [Recueil de pièces relatives à la préparation de l'Exposition Universelle de 1855]. Gomart, Charles. 665 pièces, [4] p. 37 cm.
pièces 386 à 389 (Guilbert et Watteau) -
BM Saint-Quentin. Fonds local. Annuaires et almanachs.
années 1834 à 1954
Bibliographie
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COLLART, Jean-Luc. Saint-Quentin. Revue archéologique de Picardie, n° spécial 16 (Archéologie des villes - Démarches et exemples en Picardie), 1999.
pp. 99, 112 -
[DELAFONS, Quentin]. Extraits originaux d'un manuscrit de Quentin De La Fons intitulé Histoire particulière de l'Eglise de Saint-Quentin. Première partie. Saint-Quentin : Doloy, 1856. Tome II.
pp. 252-260 -
GUILBERT. Le tissage à la main - Tissus de laine peignée et mélangés. In L´exposition universelle de 1867 étudiée au point de vue des intérêts du département de l´Aisne. Laon : Imprimerie de H. de Coquet et G. Stenger, 1868. pp.379-386.
-
Le Journal de la ville de Saint-Quentin et des communes environnantes.
n°370, 17-09-1826, p. 7 -
PICARD, Charles. Saint-Quentin de son commerce et de ses industries (1789-1866). Jules Moureau, 1867. Tome 2.
p. 34 -
Rapports du jury mixte international publiés sous la dir. de S.A.I. le Prince Napoléon, président de la commission impériale. Paris : Imprimerie Nationale, 1856.
p. 1017 -
Statistique de la France publiée par le Ministre de l'Agriculture et du Commerce. Paris : Imprimerie Royale, 1847.
p. 164
Périodiques
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[Extrait du 20 juin 1850]. Le Journal de la ville de Saint-Quentin et de l'Arrondissement, p. 4.
n° 370, 17-09-1826, pp. 1-4 et n°378, 12-11-1826, pp. 10-11
Documents figurés
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Plan de la ville de Saint-Quentin en 1700 d'après un plan du cabinet de M. Le Serrurier. Plan, ms, coul., 118 x 129 cm, [19e siècle]. (Musée Antoine Lecuyer).
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Testart Frères - Manufacture de tissus. Papier à en-tête, [1875] (AC Saint-Quentin. Série F ; 3 F 5).
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Paul Aubert et Cie. Papier à en-tête, 14-01-1921 (AD Aisne. Série R ; 15 R 1160).
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Plan de la ville de Saint-Quentin. Plan, ms, coul., avec retombe, éch : 200 toises, 58 x 43 cm, 1716, par Legouthait. (Musée Antoine Lecuyer).
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Etat des dommages de guerre de M. Paul Aubert industriel - 12 rue des Cordeliers - St-Quentin. Plan, encre et mine de plomb, 21 x 27 cm, [1919-1921] (AD Aisne. Série R ; 15 R 1160).
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[Plan du rez-de-chaussée des ateliers en 1914]. Plan, 27-09-1919 (AD Aisne. Série R ; 15 R 1160).
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[Plan du 1er étage des ateliers en 1914]. Plan, 27-09-1919 (AD Aisne. Série R ; 15 R 1160).
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[Plan des combles des ateliers en 1914]. Plan, 27-09-1919 (AD Aisne. Série R ; 15 R 1160).
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[La rue Michelet dans les années 1950]. Photogr. neg., n. et b., [195?]. Pigeon, Henri (photographe) (BM Saint-Quentin. Fonds Pigeon : HP000016).
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[Vue aérienne du site vers 1989]. Photogr. pos., coul., n° 90, 17,5 x 24,5 cm, [1989] (BM Saint-Quentin. Fonds local : photographies aériennes).
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[Vue aérienne du site vers 1989]. Photogr. pos., coul., n° 151, 17,5 x 24,5 cm, [1989] (BM Saint-Quentin. Fonds local : photographies aériennes).
Annexes
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Inventaire des biens mobiliers du couvent des Cordeliers de Saint-Quentin en 1790
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Vente de l'apprêt Museux en 1826
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Equipements principaux des ateliers Paul Aubert et Cie à la veille de la Première Guerre mondiale
Chercheur au service régional de l'Inventaire de 1985 à 1992, en charge du recensement du patrimoine industriel.
Chercheur associé.