L´existence d'un village sur la rive gauche de l'Ailette au pied du Chemin des Dames est attestée dans les textes dès 858 (Cavinionus, Chavignion en 1310, et Chavignon en 1572). Son étymologie fait l'objet de multiples hypothèses : celle-ci se rattacherait à la présence d´une chaussée gallo-romaine reliant Soissons à Laon qui le traversait ou dériverait du terme signifiant tête de vigne associé au nom du ruisseau prenant naissance au pied de la colline de la Malmaison, le Vignon : Caput Vignonis. Il existait à Chavignon une forteresse au 4e siècle, maintes fois anéantie et reconstruite. Charles le Chauve en fit don à l´abbaye Notre-Dame de Soissons. Au 12e siècle, les riches propriétaires de Laon y possédaient des vignobles qui jouirent d´une forte réputation jusqu'au 19e siècle, période à laquelle le gel, la pluie et le phylloxera eurent raison de la culture vinicole. En 1914, l'ancien Chavignon possédait trois moulins, deux lavoirs et une scierie mécanique. Il comptait alors 825 habitants (essentiellement des ouvriers et cultivateurs dont certains étaient de gros propriétaires) ; ils n'étaient plus que 460 au recensement de 1921 (seulement 60 en 1919 et 629 actuellement) : la commune perdit 5 à 9 % de sa population entre 1914 et 1918. Le hameau des Bruyères, bordant Chavignon, possédait au 19e siècle quatre ou cinq cabanes modestes. La population s´est peu à peu accrue pour atteindre 116 habitants en 1881. Le lavoir, très endommagé en 1914-1918, fut entièrement reconstruit. Le lieu-dit est aujourd´hui constitué d'une seule et unique rue. Les actuels travaux de la RN2 (2002-2005) entre Laon et Soissons ont mis au jour deux carrières, dont une allemande, ainsi que plusieurs blockhaus. Mais rapidement remblayés par les services de la DDE, les sites n'ont pu être étudiés.