Le premier cimetière de Jeantes était situé originellement autour de l'église paroissiale. Il est transporté à cet emplacement, légèrement à l'écart du village, au cours du 3e quart du 19e siècle. La date de 1872 sur l'un des piliers du portail correspond vraisemblablement à la date d'inauguration du nouveau site. Les tombeaux, chapelles funéraires et autres monuments funéraires en pierre bleue datent de la fin du 19e siècle et du 20e siècle, les signatures des marbriers sont celles des principaux fabricants actifs en Thiérache au cours de cette période, principalement d'Hirson (la dynastie Gobeaux, F. Laffineur), un seul marbrier, Baudry, provient du département du Nord (Etroeungt) . Certains monuments funéraires, comportant une clôture ou des éléments en fonte (croix), portent la marque du fondeur L. Divry d'Arras. Outre une croix de cimetière mise en place en 1902, le cimetière abrite des monuments de style néo-classique, néo-roman et Art déco. Une chapelle comporte une structure en fonte et un revêtement de verre dépoli, typologie assez rare dans le canton d'Aubenton. Au pied de la croix de cimetière, se trouve le tombeau du prêtre desservant de la paroisse de Jeantes, Pierre Suasso de Lima de Prado (1915-1991), à l'origine de la mise en place du décor monumental de Charles Eyck dans l'église de Jeantes en 1962. Ce tombeau, une simple dalle en fonte portant, outre ses dates de naissance, la mention "Mensch" (l'homme en néerlandais), est l'oeuvre de son neveu, l'artiste et sculpteur Hans Suasso de Lima de Prado qui réalisa ce singulier monument en 1991.