Le corps de bâtiment élevé le long de la rue du Général-Deville constitue le dernière élévation encore en place de la ferme élevée au début du 19e siècle. Elle porte la date de 1808 en fer d'ancrage sur la façade sur rue. Un manteau de cheminée daté 1809 permet de fixer la date d'achèvement des travaux. Un linteau de porte placé sur la façade postérieure porte un décor de feuilles d'acanthe provenant probablement d'un chapiteau de pilastre retaillé et utilisé ici en remploi.

Ce curieux vestige (la date de construction de la maison, la qualité inhabituelle des matériaux utilisés pour le gros-oeuvre) laisse penser que ce logis de ferme a été construit avec les vestiges de l'abbatiale prémontrée de Thenailles toute proche, démolie et vendue pierre par pierre en 1805-1806.

Dans le 4e quart du 19e siècle, la ferme est acquise par la municipalité. En 1893, elle est aménagée pour servir de station aux étalons de l’État. Le corps de bâtiment de 1808 est alors intégralement aménagé en logements pour palefreniers. A cette occasion, des fenêtres sont ouvertes dans la partie orientale originellement destinée à l'étable.

Après une dizaine d'années d'hésitations, la commune arrête en 1893 l'établissement d'un abattoir public sur le site. Les premiers plans dressés en 1893-94 par l'architecte départemental Georges Dupont sont modifiés en 1896 par son fils Gustave-Eugène, architecte à Valenciennes, et approuvés en 1898. La réception des travaux a lieu en 1901. L'abattoir est fermé depuis 1984.

Les bâtiments ont alors été convertis en locaux techniques pour les services municipaux. L'ancien corps de ferme est actuellement divisé en 4 logements sociaux.