Chercheur au service régional de l'Inventaire de 1985 à 1992, en charge du recensement du patrimoine industriel.
- patrimoine industriel, Somme
- inventaire topographique, Amiens métropole
-
Lefébure ThierryLefébure Thierry
Photographe du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.
- (c) Ministère de la culture - Inventaire général
- (c) AGIR-Pic
Dossier non géolocalisé
-
Aire d'étude et canton
Grand Amiénois - Amiens
-
Hydrographies
bras des Saintes-Claires
-
Commune
Amiens
-
Lieu-dit
Ville Basse
-
Adresse
22 rue des Déportés
,
impasse Sainte-Claires
-
Cadastre
1984
XC
10, 11, 15, 40, 41
-
Dénominationstissage, filature, usine de teinturerie, usine de bonneterie
-
Appellationstissage Morgan et Delahaye , filature Trépagne, Poiret et Neveu , teinturerie Ransinangue , filature Saguez , usine de bonneterie des Saintes-Claires , Barbier et Legendre, puis Legendre Barbier, S.A.R.L. la Maille Picarde, S.A. Mulliez Lestienne, puis les Fils de Louis Mulliez, Phildar
-
Parties constituantes non étudiéescheminée d'usine, atelier de fabrication, chaufferie, bureau, magasin industriel, cour
L'ancien îlot des Clarisses et l'ancien couvent deviennent des lieux de production de l'industrie textile dès le début du 19e siècle avec l'installation du tissage Morgan et Delahaye, au lendemain de la Révolution. Le site est ensuite divisé entre plusieurs propriétaires et plusieurs activités textiles : la filature (filature de lin Harlie et Cie (1826), filatures Pécourt (1842-1854) et Trépagne, Poiret et Neveu (1844-1905) qui possèdent également une usine à Saleux, enfin plus tardivement, la filature de filature de laines peignées A. Saguez (1871-1897), initialement établie rue Mondain) et les peigneries de laine Ausquelle et Roger (1844) et Hutteau (1850), enfin l'apprêt et la teinturerie (teinturerie Benoît (1821-1852), agrandie d'une filature (1844-1852), apprêt d'étoffes de laine et de draps Cottrel (1832), teinturerie Lesueur (1842), également agrandie d'une filature (1844-1852), teinturerie de laine et apprêt, teinturerie de velours d'Utrecht, de laine et soie Ransinangue (1871), teintureries M. Parison (1905) et J. Canaux et Cie (1907). Occupé par la bonneterie Legendre-Barbier, qui emploie 300 ouvriers en 1938-1939, le site est encore en activité à la veille de la seconde guerre mondiale. La reconstruction a permis de relancer l'activité bonnetière après 1945, qui a cessé en 1989.
Documents figurés :
Comme le montrent les cadastres de 1812 et 1851 (doc. 1), l'îlot des Clarisses est desservi par une rue prolongée par un pont donnant accès, à l'ouest, à une île, dite Maucreux ou Molcreux, sur laquelle des bâtiments sont visibles sur le cadastre de 1812 (teinturerie ou blanchisserie). L'ancien couvent des Clarisses est divisé en trois propriétés.
Le cadastre de 1852 montre qu'il y a eu comblement du canal situé à l'ouest de l'îlot des Saintes-Claires et qu'un moulin et des ateliers ont été construits après 1812. Les deux moulins des Saintes-Claires, au sud de l'îlot, ont été détruits.
Un papier à en-tête de 1897, montre la filature de laines peignées A. Saguez, 17 impasse des Saintes-Claires (AD Somme ; M 96 852). Sources :
Les sources conservées aux archives nationales (F 14 6346), indiquent qu'en 1854, le moulin [visible sur le cadastre de 1852] appartient à MM. Pécourt et Objois. Une demande de travaux au moulin est effectuée en 1853 (AD Somme ; S 377 859).
La teinturerie d'A. Benoît est signalée 48 rue des Saintes-Claires, en 1821 (AD Somme ; M 107 687).
En 1842, sont mentionnées, rue des Saintes-Claires, la peignerie de laine Ausquelle et Roger, la filature de laine Pécourt, la teinturerie Eugène Benoît et la teinturerie Lesueur. En 1844, ce sont les filatures de laine Benoist-Duvette, Hyppolite Lesueur et Trépagne (chaussée Saint-Leu) (AD Somme ; M 95 721). En 1852, le nombre d'ouvriers employés dans les usines est indiqué : filatures Lesueur (50), Benoit (30), teinturerie Benoit (16), peignage Hutteau (50) (AD Somme ; M 95 721).
Sont également attestées par différentes sources conservées aux archives départementales :
- La SA des filatures et teintureries de Saint-Epin, dont M. Poiret est président du conseil d'administration [successeur de Trépagne]. Déclaration de deux chaudières à vapeur Veillet et Lescure, 1905 (AD Somme ; M 96 860). 5 impasse des Saintes-Claires :
- La teinturerie M. Parison (déclaration d'une machine à vapeur et apprêts, 1905, AD Somme ; M 96 860) et la teinturerie et apprêts sur tous tissus J. Canaux et Cie (déclaration (sans suite) de transformation de l´usine, ajout de nombreux métiers à cylindres, montage prévu d´une chaudière et d´une machine à vapeur, 1907, AD Somme ; M 96 861). 17 impasse des Saintes-Claires :
- Filature de laines Saguez (également rue Mondain en 1852), qui emploie 40 ouvriers en 1852 (AD Somme ; M 95 721), puis filature, tissage et teinturerie de laines (1894). Déclaration d'une chaudière à vapeur, récipient de 3 cylindres Dehaître (Paris), de 0,225 m3, 1894 (AD Somme ; M 96 849). 19 impasse des Saintes-Claires :
- Legendre-Barbier, qui emploie 300 ouvriers, 1938-1939 (AD Somme ; 1568. Cabinet du préfet. Défense passive 1938-1939). Travaux historiques : H. Dusevel (1825) signale que le couvent est converti en fabrique d'impression sur étoffe.
Selon A. Goze (1854), le couvent des Saintes-Claires, vendu comme bien national en 1793, est converti en fabrique, il s´agit de la filature Trépagne.
Paule Roy (1981) indique que le tissage des industriels Morgan et Delahaye, installé dans le couvent, est visité par le Premier Consul au début du 19e siècle. Elle mentionne également, dans l'impasse, la filature de lin Harlie et Cie (1826), l'apprêt d'étoffes de laine et de draps Cottrel (1832), la teinturerie et impression sur laine et coton Benoît (1832), au n°3 : la filature Poiret frères et Neveu (1871), au n° 5 : la teinturerie de laine et apprêt, teinturerie de velours d´Utrecht, de laine et soie Ransinangue (1871), au n° 17 : la filature Saguez (1871).
Selon le recensement établi en 1986, la filature est établie sur un site hydraulique antérieur à 1566. Il subsiste deux corps de bâtiment dont l'un, daté de 1866, sert de conciergerie, atelier de fabrication et local technique. Le site est ensuite diversifié dans la bonneterie (Barbier et Legendre). Les destructions de la seconde guerre mondiale portent lourdement sur les trois usines. La reconstruction a permis de relancer l'activité bonnetière après 1945 (S.A.R.L. la Maille Picarde, puis S.A. Mulliez Lestienne, puis les Fils de Louis Mulliez, puis Phildar), qui a cessé en 1989.
Equipement industriel et machines :
1870 : mention d'une roue Sagebien.
1945 : installation de matériels tchèque, italien, danois, anglais et américain.
Effectifs :
1852 : 60 ouvriers employés par la filature Trépagne.
1937 : 507 salariés. 1962 : plus de 100 salariés.
Existence d'un fonds d'archives privées.
-
Période(s)
- Principale : 3e quart 19e siècle
- Principale : milieu 20e siècle
-
Dates
- 1866, daté par source
Ateliers de fabrication principaux à un étage carré, murs en brique et en parpaing de béton, toits à longs pans.
Ateliers secondaires en brique, toit à longs pans avec pignon à redents.
Ensemble d'ateliers à l'est de l'usine en sheds.
Cheminée d'usine tronconique en brique englobée dans le bâtiment de 1866.
Surface du site en m2 : 5910.
-
Murs
- brique
- parpaing de béton
- béton armé
-
Toitstuile mécanique, béton en couverture, matériau synthétique en couverture
-
Étagessous-sol, 1 étage carré, étage de comble
-
État de conservationdétruit
-
Statut de la propriétépropriété privée
Ce dossier de repérage du patrimoine industriel établi en 1986 a été mis à jour et enrichi en 2002 dans le cadre de l'inventaire topographique d'Amiens métropole.
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Département de la Somme
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Ministère des finances
- (c) Ministère de la culture - Inventaire général
- (c) AGIR-Pic
- (c) Département de la Somme
- (c) Ministère de la culture - Inventaire général
- (c) AGIR-Pic
- (c) Ministère de la culture - Inventaire général
- (c) AGIR-Pic
- (c) Ministère de la culture - Inventaire général
- (c) AGIR-Pic
- (c) Ministère de la culture - Inventaire général
- (c) AGIR-Pic
Documents d'archives
-
AN. Série F ; F14 6345.
-
AD Somme. Série M ; M 95 721. Etat nominatif des fabricants et industriels de la ville d'Amiens, avec le nombre des ouvriers qu'ils occupent (1852).
-
AD Somme. Série M ; M 96849. Déclarations et autorisations d'appareils à vapeur.
-
AD Somme. Série M ; M 96852. Déclarations et autorisations d'appareils à vapeur.
-
AD Somme. Série M ; M 96860. Déclarations et autorisations d'appareils à vapeur.
-
AD Somme. Série M ; M 96861. Déclarations et autorisations d´appareils à vapeur auxquelles l'administration n'a pas donné suite.
-
AD Somme. Série S ; 99 S 377859. Moulins et usines : Amiens.
Bibliographie
-
DUSEVEL, H., MACHART, R. Notice sur la ville d'Amiens ou description sommaire des rues, places, édifices et monumens les plus remarquables de cette ville ..., par MM. H. D*** et R. M***. Amiens : Allo-Poiré libraire, 1825.
p. 80-81 -
GOZE, Antoine. Histoire des rues d'Amiens. Amiens : Alfred Caron imprimeur éditeur, 1854-1861.
tome 1, p. 19-31 -
ROY, Paule. Chronique des rues d'Amiens : tome 2. Amiens : CRDP de Picardie, 1981.
p. 134-135
Documents figurés
-
Amiens. Plan cadastral. Section LL, dite de la ville, dessin, Grevin géomètre, 1813 (AD Somme ; 3 P 1162).
-
Section G, dite de la ville intra-muros, 2e feuille, dessin par Desroches géomètre, 1851 (DGI).
-
Fabrique de tresses alpaga. Teinture. Filature de laine peignée en tous genres. A. Saguez, vers 1897 (AD Somme ; M 96852).
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.
Chercheur au service régional de l'Inventaire de 1985 à 1992, en charge du recensement du patrimoine industriel.
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.