Sous l'impulsion de l'abbé Bréart, énergique curé de Talmas au début du 20e siècle, d'importantes commandes de statues en plâtre furent lancées pendant l'entre-deux-guerres auprès du statuaire amiénois Emile Delahaye. Ce dernier offrit d'ailleurs en 1924 la statue de saint Christophe qui orne la première travée du collatéral nord. Les autres oeuvres signées par Delahaye sont au nombre de six, mais l'une d'elles (un saint Nicolas placé dans la chapelle sud) paraît par son style antérieure à la série des années 1920 et n'a pas été retenue dans cet ensemble. Chaque statue (sauf saint Victorin) est complétée par un cartel donnant le nom du commanditaire ou d'un défunt qu'on commémore. L'ensemble forme un intéressant témoignage de la production locale durant l'entre-deux-guerres, les commandes s'échelonnant entre 1923 et 1926. L'iconographie est parfois rare, avec notamment la représentation de deux saint fraîchement canonisés : saint Jean-Baptiste de la Salle, le fondateur des Ecoles chrétiennes (canonisé en 1900) et surtout Marie-Madeleine-Sophie Barat, qui ouvrit en 1801 à Amiens la première maison de la Société du Sacré-Coeur de Jésus (canonisée en 1925). Les choix iconographiques sont explicitée par les cartels : ainsi saint Jean-Baptiste de la Salle commémore-t-il le souvenir d'un ancien instituteur de Talmas et sainte Marie Barat, une soeur des écoles. De même saint Ignace de Loyola est associé à la mémoire d'un ancien curé de Talmas, le père Leleu, Jésuite.