La tenture comporte huit pièces représentant des scènes de la vie de saint Paul et de saint Pierre, rapportées par saint Luc et surtout dans les Actes de Apôtres.
La tenture a été tissée vers 1695 à la Manufacture de Beauvais, alors sous la direction de Philippe Behagle, non d'après les cartons de Raphaël conservés au Victoria and Albert Museum comme certains ont pu le penser, mais d'après leur copie commandée en 1665 par Louis XIV.
Elle fut commandée par les vicaires généraux capitulaires de Mornay et Lefebvre d'Ormesson, représentant de l'évêque Toussaint de Forbin-Janson, alors en mission à Rome ; d'après l'abbé Tesson leur emplacement prévu au-dessus des stalles explique leurs dimensions. Les huit pièces furent achetées en 1695 et payées 8216 livres d'après un marché du 29 juillet 1695 ; le paiement s'échelonna jusqu'en 1699, et Monseigneur Toussaint de Forbin-Janson donna la somme de 2000 livres.
Avant la Révolution, elles étaient exposées dans le sanctuaire au-dessus des stalles des chanoines ; les quatre pièces consacrées à saint Pierre étaient à droite, celles consacrées à saint Paul à gauche. En 1791, elles devinrent mobilier national, sept pièces furent transportées à l'ancien évêché, où s'était établie l'administration départementale, et la huitième pris place dans la chapelle du collège de Beauvais. En 1802, le Conseil général résolut de les rendre à la cathédrale mais cette décision ne fut effective qu'en 1811 : elles furent alors restaurées avant d'être remises à leur place initiale.
En 1849, suite à l'arrivée d'un orgue, on décida de toutes les enlever. Elles restèrent 3 ans pliées dans une dépendance de la cathédrale avant d'être à nouveau tendues ; la plupart furent posées sur le mur occidental de la cathédrale, la Pêche miraculeuse étant quant à elle tendue près de l'entrée méridionale. Cette disposition subsista jusqu'en 1940.
Après la Seconde Guerre mondiale et un séjour à Compiègne, elles revinrent à leur place antérieure, mais l'abbé Tesson les fit suspendre un peu plus bas. Après le vol de 1974, elles furent déposées à la Galerie nationale de la Tapisserie à Beauvais.