Dans le devis du 20 août 1933, l´architecte Collin précise que l´aménagement de la salle du conseil et du vestibule comprend un simple lambris de faible hauteur, des lustres en fer et une parure « limitée au strict nécessaire » car cette « dépense n´intéressant pas la conservation de l´édifice, l´administration des Beaux-Arts se trouve également en droit de refuser une subvention ». De même dans le devis du 29 août 1933, ne sont prévus que les travaux nécessaires à l´utilisation des salles du premier étage et du rez-de-chaussée.

En 1942, pour venir en aide aux artistes en chômage, le gouvernement, par le biais de subventions nationales et l´intervention des fonds départementaux et municipaux, permet la réalisation de deux ensembles décoratifs bien différents, celui de la salle du conseil et celui de l´escalier d´honneur. La ville de Noyon donne son accord pour la décoration des murs de la salle du conseil. La société historique de Noyon fait le choix des thèmes à traiter ; tous illustrent les grands moments de l´histoire locale. Ladoue, conservateur du musée d´Art Moderne retient trois artistes. Le premier, Pierre Largeteau, est chargé d´exécuter pour le mur ouest Noviomagus, oppidum gallo-romain et pour le mur nord Saint Médard couronne la première rosière VIe siècle). Le second peintre sélectionné, Gaston Hofman, peint Saint Eloi Cour, fondant un monastère (647), Chilpéric Il est enterré à Noyon et Charlemagne couronné dans la cathédrale (9 octobre 768). Le dernier, Louis-Jean Beaupuy (1896-1976) (l6) est le seul à avoir signé ses toiles : Hugues Capet élu roi (987) et L´évêque Baudry remet aux habitants une charte des libertés.

Ayant connaissance de ces commandes, Joseph-Porphyre Pinchon (l871-1953), peintre et dessinateur, « inventeur » de la célèbre Bécassine, manifeste le souhait de participer à cette décoration. Dans l´impossibilité de lui donner satisfaction, la ville passe commande, en compensation, de deux oeuvres destinées à l´escalier d´honneur. Joseph-Porphyre Pinchon exécute une toile marouflée représentant La remise de la Légion d´honneur à la ville de Noyon (11 juillet 1920), tandis que Pierre Guyenot réalise une composition allégorique Aux champs, le rythme des travaux.