Dossier d’œuvre objet IM02005448 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Plouvier Martine
Plouvier Martine

Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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  • mobilier et objets religieux, la cathédrale de Soissons
Ensemble de l'autel secondaire néogothique du Rosaire (3 degrés d'autel, autel table, tabernacle à dais d'exposition, retable)
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Ministère de la culture - Inventaire général
  • (c) Département de l'Aisne
  • (c) AGIR-Pic

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Soissons Agglomération - Soissons-Sud
  • Commune Soissons
  • Adresse Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais , place Cardinal-Binet
  • Emplacement dans l'édifice croisillon nord du transept
  • Dénominations
    degré d'autel, autel, tabernacle, retable, exposition
  • Titres
  • Appellations
    autel du Rosaire, style néogothique
  • Parties constituantes étudiées

En 1863, l'archiprêtre manifeste le désir d'ériger dans le croisillon nord du transept un autel paroissial consacré à la Vierge, à la place de celui existant qui n'est plus solide ni convenable. Plusieurs fabricants, réputés pour la qualité de leur mobilier religieux, sont sollicités et entrent en compétition : la maison Durieux de Reims, Buisine-Rigot de Lille et Aubry frères de Gespunsart (Ardennes). En avril 1865, après réalisation de nombreux projets maintes fois remaniés, rien n'est encore décidé. En effet, les grands changements demandés par l'archiprêtre et qui doivent être effectués dans le transept et à l'entrée du chœur (destruction du jubé), font comprendre la construction de cet autel dans la masse des travaux à exécuter par l’État sous la direction de l'architecte diocésain Adolphe Lance (1813-1874). Bien que le futur autel ne participe pas à la conservation de l'édifice, l’État est disposé à en autoriser la construction, si le concours financier des fidèles et de la fabrique atteint la moitié du coût. Le projet est finalement autorisé le 8 décembre 1865 et, le 12 mars 1866, le ministre des Cultes approuve les soumissions souscrites par les sieurs Moreau et Louis Villeminot (1826-1893) pour les travaux de maçonnerie et de sculpture compris dans ce projet.

Un rapport d'Adolphe Lance, daté du 15 octobre 1866, précise qu'on est alors en train de travailler aux modèles de l'autel de la Vierge. La soumission de l'orfèvre parisien Jean-Alexandre Chertier, pour l'exécution des ouvrages d'orfèvrerie de l'autel, est acceptée le 12 octobre 1867. Les travaux de sculpture sont achevés vers février 1868, date à laquelle sont approuvés les comptes présentés par Villeminot. Après avoir été rehaussé de peintures décoratives confiées à Alexandre Dominique Denuelle, artiste-peintre et décorateur à Paris, le nouvel autel est consacré par Monseigneur Jean-Jules Dours le jeudi 28 mai 1868, sous l'invocation de Notre-Dame du Très-Saint-Rosaire.

Endommagé par les bombardements de la Première Guerre mondiale, l'ensemble monumental a été restauré, une fois la paix revenue.

L'ensemble de l'autel du Rosaire est réalisé pour l'essentiel en calcaire et en chêne. Il se compose de trois degrés d'autel en calcaire, d'un autel table de plan rectangulaire, également taillé dans la pierre, comme le tabernacle et le retable. Ces éléments sont porteurs d'un décor sculpté en relief dans la masse et entièrement recouverts (sauf les trois degrés) d'une décoration peinte de diverses couleurs intégrant la dorure. La porte du tabernacle est, soit entièrement fabriquée en métal, soit en bois recouvert d'une plaque de métal doré ouvragée et ciselée.

La partie supérieure du retable et l'exposition, sculptées dans le chêne, sont rehaussées d'une ornementation en bas-relief, ajourée et dorée. L'exposition sert aussi de support à des statues en ronde-bosse rapportées.

Cet autel est encadré par deux groupes sculptés, qui sont également présentés dans des expositions en bois doré.

  • Catégories
    taille de pierre, menuiserie, sculpture, orfèvrerie
  • Structures
    • plan, rectangulaire horizontal
  • Matériaux
    • calcaire, en plusieurs éléments taillé, décor en relief, décor dans la masse, peint, polychrome, doré
    • chêne, en plusieurs éléments taillé, ajouré, décor en relief, décor dans la masse, décor rapporté, décor en ronde-bosse, peint, doré
  • Précision dimensions

    Mesures approximatives de l'ensemble, degrés d'autel compris : h = 765 ; la = 602 ; pr = 360. Mesures approximatives de l'ensemble, sans les degrés d'autel : h = 720 ; la = 342 ; pr = 170.

  • Iconographies
  • Précision représentations

    Si l'on écarte les deux groupes de l’Éducation de la Vierge et de saint Joseph avec l'Enfant Jésus, ainsi que la statue de Vierge à l'Enfant qui sont tous trois le sujet d'un dossier particulier, l'autel comprend quatre statues d'anges thuriféraires, qui se détachent aux angles du dais d'exposition et forment une garde céleste autour de la statue de la Vierge.

    Le tabernacle est cantonné par les deux parties du retable, porteuses chacune de trois scènes empruntées à la vie de la Vierge et à l'enfance du Christ. À gauche, se succèdent l'Annonciation, la Visitation et l'Adoration des bergers, traitées dans le respect de la tradition iconographique. Seul détail original, l'étoile de la Nativité est portée par un ange qui sort d'une nuée au-dessus de la crèche. À droite du tabernacle, font suite à ces reliefs l'Adoration des mages, dominée par un ange porteur d'un phylactère, la Purification de la Vierge et la Présentation de l'Enfant Jésus au temple. Les deux derniers sujets, qui constituent souvent le thème d'une unique représentation, ont été ici développés en deux scènes bien distinctes. Sur la première, la Vierge se tient devant un prêtre muni d'un livre. Elle porte dans ses mains une colombe ou tourterelle, offrande des gens pauvres. Derrière elle, saint Joseph porte un panier, rempli sans doute d'autres modestes offrandes. Le visage féminin qu'on distingue à l'arrière-plan est peut-être celui de la prophétesse Anne. Sur le dernier relief, en présence de saint Joseph, la Vierge a placé l'Enfant Jésus debout sur un autel (?) recouvert d'un tissu. En face d'elle, un homme âgé - sans doute le vieillard Siméon - tient une main de l'Enfant.

    Le reste de l'autel est recouvert d'un décor essentiellement architectural et végétal. Le massif de l'autel est orné de croix et de feuillages inscrits dans des quadrilobes bordés de feuilles et de fleurs. Ces quadrilobes sont séparés l'un de l'autre par une composition à base de pampres et d'épis de blé. La table d'autel est soutenue par des colonnes baguées au fût recouvert de fleurs de lys.

    Les scènes du retable sont soulignées par une frise de dragons. Elles sont surmontées de gables, de pinacles et de panneaux décoratifs composés de rinceaux et d'arums. La porte du tabernacle, qui évoque une porte d'église, est dominée par un tympan trilobé et entourée de fleurs et de feuilles.

    Il a été donné à l'exposition la forme d'un clocher ajouré de quadrilobes et trilobes, accosté de dais à clocheton, et orné d'églantines. Les deux groupes sculptés qui encadrent l'autel sont également placés dans une sorte d'exposition en forme de clocher.

  • Inscriptions & marques
    • signature, gravé, sur l'oeuvre
    • date, gravé, sur l'oeuvre, latin
    • inscription concernant le lieu d'exécution, gravé, sur l'oeuvre
    • inscription concernant l'iconographie, peint, sur l'oeuvre, latin
  • Précision inscriptions

    Une inscription est gravée au revers de l'ensemble, approximativement au niveau du tabernacle :

    Adolphe. Lance. architecte. /

    Villeminot. scvlptevr. /

    Paris. MDCCCLXVII.

    Le phylactère que tient l'ange de l'Annonciation porte l'inscription peinte : AVE MARIA.

  • État de conservation
    • oeuvre restaurée
    • manque
  • Précision état de conservation

    L'autel a été restauré après la Première Guerre mondiale. De l'ensemble d'origine, il manque les deux grands luminaires qui encadraient l'autel, installés sur des socles de pierre toujours en place. Ces luminaires sont actuellement remisés dans une annexe de la cathédrale.

  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat

Documents d'archives

  • AN. Série F ; Sous-série F 19 (Cultes) : F 19, carton 7888 (Travaux exécutés dans la cathédrale de Soissons au cours de la période concordataire ; 1854-1883).

    Rapport de l'architecte diocésain Adolphe Lance (15 octobre 1866), approbation du compte de Louis Villeminot (29 février 1868), approbation des comptes des derniers travaux complétant la restauration du chœur (29 août 1871).
  • A. Évêché Soissons. Série L (temporel) ; Sous-série 6 L : 6 L Soissons 1823-1903 (Entretien de la cathédrale de Soissons).

    Lettres du ministre des Cultes à l'évêque (5 juillet 1865, 12 mars 1866).
  • A Évêché Soissons. Série P (paroisses) : P Soissons-Cathédrale, 3 D. Travaux, aménagements liturgiques, mobilier de la cathédrale de Soissons.

    Rapport de l'abbé Poquet (décembre 1863), échange de lettres entre le conseil de fabrique et la maison Buisine-Rigot (30 janvier, 7 février, 5 avril, 12 avril, 15 avril, 15 mai 1864, 1er avril 1865).
  • A Évêché Soissons. Série P (paroisses) : P Soissons-Cathédrale, 1 E 6. Délibérations de la Fabrique (1846-1876).

    Séances des 27 novembre 1863, 18 juin 1864, 28 juillet 1865, 23 mai 1868.

Bibliographie

  • Consécration de l'autel Notre-Dame du Très-Saint-Rosaire à la cathédrale de Soissons. La Foi Picarde. Semaine religieuse des trois diocèses de Beauvais, Soissons & Amiens. 1868, 4e année, n° 26, samedi 6 juin 1868, p. 540 -545.

Documents figurés

  • Soissons. - Cathédrale. Autel du Rozaire, carte postale, Vergnol, photographe, G. Laguerre, éditeur à Soissons, [vers 1900] (coll. part).

Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2012
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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