Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.
- mobilier et objets religieux, la cathédrale de Soissons
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Lefébure ThierryLefébure Thierry
Photographe du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Grand Soissons Agglomération - Soissons-Sud
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Commune
Soissons
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Adresse
Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais
,
place Cardinal-Binet
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Lieu de dépôt
Commune : Soissons
Lieu-dit :
Adresse :
Musée municipal
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Dénominationsreliquaire
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Titres
- modèle réduit de la ville de Soissons
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Appellationsplan-reliquaire de la ville de Soissons
À la différence de la maquette en argent de la ville de Bourges (ex-voto ciselé vers 1628 par l’orfèvre parisien Nicolas Loir à l’occasion d’une épidémie de peste), ou du “Vœu” de Rennes (maquette en argent de la ville, créée en 1634 dans les mêmes circonstances), le plan en relief de Soissons n’est pas un ex-voto. Il s’agit d’un reliquaire destiné à abriter dans chacune des petites églises une ou deux parcelles de corps saints, sauvées du pillage de la cathédrale par les Huguenots en 1567-1568. Sa création est donc postérieure à cette date. Certains, comme Bernard Ancien, l’estiment même postérieure à la fin du 16e siècle, se fiant à la représentation intégrale de l’église abbatiale Saint-Léger dont la nef, détruite par les protestants, ne fut rebâtie qu’après 1596. Ceci toutefois ne peut constituer une preuve incontestable, dans la mesure où les édifices représentés ont été parfois idéalisés, telle la cathédrale dotée ici d'une seconde tour qu'elle n'a jamais possédée.
Pourtant, à quelques rares exceptions près - comme la relique de la vraie Croix et son reliquaire offerts par l'évêque Charles de Roucy (1557-1585) -, la reconstitution du trésor des reliques de la cathédrale est presque exclusivement l’œuvre du clergé du 17e siècle, ce dont témoignent divers documents émanant du chapitre. En outre, la "Gallia christiana" attribue au doyen du chapitre Jean Herlin (vers 1617-vers 1627) le mérite d'avoir recueilli puis déposé dans une châsse, le 2 octobre 1624, les reliques que la fureur des hérétiques avait dispersées et qu'on put retrouver. Cette mention ne se rapporte pas obligatoirement au plan-reliquaire, car un inventaire de la fin du 17e siècle révèle que d'autres fragments avaient été également rassemblés dans une châsse de bois doré. Néanmoins, elle fournit une indication sur l'époque vers laquelle ces reliques profanées ont retrouvé une présentation décente. L'objet peut donc dater tout autant de la fin du 16e siècle que du début du règne personnel de Louis XIII.
L’auteur du plan-reliquaire - assurément un orfèvre -, reste inconnu. L'inscription gravée sur le socle de la figurine (disparue) de la Vierge et considérée par certains comme la signature de l'artiste ("Renavia"), doit en réalité être lue "Reliquiae 15" et se rapporte donc au nombre de fragments placés dans les petites églises. Cet objet est mentionné pour la première fois dans l'inventaire de la fin du 17e siècle déjà cité, époque à laquelle il est conservé dans le chœur, probablement dans une armoire à reliquaires : « Item la figure de la ville de Soissons ou sont enchassees plusieurs reliques des restes des (sic) celles qui avoient este enlevees par les huguenots ».
La maquette de la ville échappe aux saisies révolutionnaires, peut-être à cause de la modestie de ses matériaux - le bois et le cuivre -, l’argent n’entrant que pour une part infime dans la constitution de ce chef d’œuvre. Vers 1860, le reliquaire est prêté à l’orfèvre parisien Charles Trioullier, alors chargé de réaliser un nouvel ex-voto pour la ville de Rennes, et lui sert de source d’inspiration. Rendu en 1863, l’objet repart en 1867 à Paris où il est présenté à l’Exposition universelle. À partir de cette date et jusqu’à une époque récente, le reliquaire a participé à diverses expositions. C’est après l’une d’elles, dans le courant des années 1960, qu’a disparu la figurine de la Vierge qui veillait sur la cité. Présenté depuis quelques décennies au musée municipal de Soissons, le plan en relief de la ville est actuellement le seul élément du Trésor de la cathédrale qui ait survécu aux spoliations et aux conflits survenus depuis le 17e siècle.
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Période(s)
- Principale : limite 16e siècle 17e siècle
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Stade de création
- pièce unique d'orfèvrerie
Le reliquaire repose sur une base en bois sculpté, peinte en vert foncé, dont le plan complexe reproduit celui des fortifications de Soissons au 16e siècle
La partie supérieure, qui représente les murailles, les tours, les portes et huit édifices religieux de la ville, est réalisée en cuivre doré, fondu, découpé, ajouré et ciselé pour restituer les détails du sol, de la maçonnerie et des toitures. Elle est ornée d'éléments décoratifs en relief, fondus ou ciselés dans la masse. Mais une partie du décor, traitée en fort relief ou en ronde-bosse (par exemple les termes engainés et les balustres ornementaux de la muraille, la figurine du portail central de la cathédrale, etc.) a été fondue à part, rapportée, et est rivetée à la structure.
L'argent, fondu, découpé et ciselé, n'est présent que sur la représentation de la cathédrale et désigne sans doute l'emplacement des reliques les plus importantes.
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Catégoriesorfèvrerie
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Structures
- plan, forme complexe
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Matériaux
- cuivre, en plusieurs éléments fondu, découpé, ciselé, ajouré, doré, décor en relief, décor rapporté, décor en ronde-bosse
- bois, support taillé, peint, monochrome
- argent, fondu, découpé, ciselé
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Précision dimensions
Mesures du plan-reliquaire, socle compris : h = 34 ; la = 75 ; pr = 44.
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Précision représentations
Sur une base qui simule l’escarpe urbaine à l’ouest de l’Aisne (rive gauche), se développe une enceinte crénelée, épaulée de tours en saillie et percée de portes fortifiées. Son tracé correspond à celui de la seconde enceinte médiévale de Soissons, étendue autour de Saint-Jean-des-Vignes vers 1552. Cette muraille, ornée de termes engainés masculins et féminins fantaisistes, renferme les nombreuses églises de la ville, paroissiales comme abbatiales, distribuées, orientées et représentées avec assez d'exactitude, exception faite de la cathédrale dotée de deux tours. On y reconnaît, au nord de la cathédrale, l'église des Cordeliers, puis Notre-Dame des Vignes et l'église abbatiale Saint-Léger. À l'est de la cathédrale, se dressent l'église Saint-Quentin et l'église abbatiale Notre-Dame. Enfin, l'extension de la muraille au sud englobe l'église Saint-Martin et celle de l'abbaye Saint-Jean-des-Vignes.
La présence exclusive des édifices religieux fait ici de Soissons une cité de Dieu, placée sous la protection de la Vierge-Mère, dont la figurine (disparue) dominait l’ensemble et dont une minuscule effigie se distingue encore au-dessus de la porte du Pont.
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Inscriptions & marques
- inscription, gravé, sur partie rapportée, latin, lecture incertaine, disparu
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Précision inscriptions
Le socle sur lequel se dressait la figurine de la Vierge portait une inscription gravée ou ciselée, qui a été considérée comme la signature de l'orfèvre et a été lue : "Renavia". Une photographie de la figurine, conservée à la Médiathèque du Patrimoine, permet de déchiffrer en réalité l'inscription : RELIQVIAE 15 (15 reliques), la lecture du nombre restant cependant incertaine.
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État de conservation
- bon état
- manque
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Précision état de conservation
L'objet est en bon état général, mais il y manque la statue de la Vierge, qui a disparu dans les années 1960, après une exposition.
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Statut de la propriétépropriété de l'Etat
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Intérêt de l'œuvreÀ signaler
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Protectionsclassé au titre objet, 1901/06/17
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Référence MH
- (c) Ministère de la culture - Inventaire général
- (c) Département de l'Aisne
- (c) AGIR-Pic
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
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Documents d'archives
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AD Aisne. Sous-série 4 J : 4 J 2 (copie des "Mémoires pour servir à l'histoire de Soissons et du Soissonnais" d'Antoine-Pierre Cabaret, seconde partie).
p. 342. -
A Évêché Soissons. Série P (paroisses) : P Soissons-Cathédrale, 2 D. Inventaires.
Inventaire des ornements, vases sacrés, linge, or, argenterie [...] en l'année 1672, p. 8. -
A Évêché Soissons. Série P (paroisses) : P Soissons-Cathédrale, 1 E 6. Délibérations de la Fabrique (1846-1876).
Séances des 23 janvier 1863, 14 mars 1867.
Bibliographie
-
ANCIEN, Bernard. Le plan reliquaire de la Cathédrale de Soissons. Mémoires de la Fédération des Sociétés d'Histoire et d'Archéologie de l'Aisne, t. XV, 1969, p. 102-105.
-
BANÉAT, Paul. Le vieux Rennes. Rennes : J. Plihon et L. Hommay, 1911.
p. 176-178. -
BRUNET, Émile. La restauration de la cathédrale de Soissons. Bulletin monumental, 87e volume, 1928.
p. 90. -
CONGRÉGATION DE SAINT-MAUR. Gallia christiana, in provincias ecclesiasticas distributa, in qua series et historia archiepiscoporum, episcoporum et abbatum regionum omnium quas vetus Gallia completebatur, ab origine Ecclesiarum ad nostra tempora deducitur, & probatur ex authenticis Instrumentis ad calcem appositis. 16 vol., 1715-1865.
T. 9 : De provincia remensi, Ejusque Metropoli ac suffraganeis Suessionensi, Laudunensi, Bellovacensi, Catalaunensi ac Noviomensi ecclesiis. Paris : Imprimerie royale, 1751, col. 389. -
DUCREST DE VILLENEUVE, Émile, MAILLET, Dominique. Histoire de Rennes. Rennes : chez Édouard Moreau, libraire, 1845.
p. 312-313. -
[Exposition. Reims, Palais du Tau. 2001]. 20 siècles en cathédrales : exposition présentée à Reims, Palais du Tau, 29 juin-2 décembre 2001. Dir. Catherine Arminjon, Denis Lavalle. Paris : Monum, Éditions du Patrimoine, 2001.
p. 465. -
LECER, Charles-Adolphe. Les fortifications de Soissons en 1814, d'après un devis dressé par le service du Génie de la Place en 1817. Bulletin de la Société archéologique, historique et scientifique de Soissons, 1908, 3e série, t. 15, 3e séance, 2 mars 1908, p. 39-60.
-
LECER, Charles-Adolphe. Suite à l'étude des fortifications de Soissons, d'après un dessin dressé par le service du Génie en 1817 (intérieur de la ville). Bulletin de la Société archéologique, historique et scientifique de Soissons, 1908, 3e série, t. 15, 7e séance, 6 juillet 1908, p. 176-183.
-
PÉCHENARD, Monseigneur Pierre-Louis. La grande guerre. Le Martyre de Soissons (Août 1914-Juillet 1918). Paris : Gabriel Beauchesne, 1918.
p. 191. -
SANDRON, Dany. La cathédrale de Soissons, architecture du pouvoir. Paris : Picard éditeur, 1998.
p. 45. -
[Exposition. Paris, Musée des Arts Décoratifs, 1965]. Trésor des églises de France. Paris : Caisse Nationale des Monuments Historiques et des sites, 1965.
p. 44-45.
Documents figurés
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Reliquaire de la Cathédrale de Soissons représentant la Cité Soissonnaise avec ses fortifications et ses églises principales, carte postale, P. D., photographe, Nougarède, éditeur à Soissons, [vers 1900] (coll. part).
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Soissons. - Cathédrale. Plan de Soissons à la fin du XVIe siècle, impr. photoméc., par Étienne Moreau-Nélaton, photographe, vers 1914. In : MOREAU-NÉLATON, Étienne. Les Églises de chez nous. Arrondissement de Soissons. Paris : H. Laurens, 1914, fig. 786.
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France ; Picardie ; Aisne ; Soissons. Vierge à l'Enfant en bronze, photographie au gélatino-bromure d'argent, par Jean Gourbeix, photographe, vers 1970 (Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine : n° 70P00528).
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.
Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.