Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.
- mobilier et objets religieux, la cathédrale de Soissons
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Lefébure ThierryLefébure Thierry
Photographe du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Grand Soissons Agglomération - Soissons-Sud
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Commune
Soissons
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Adresse
Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais
,
place Cardinal-Binet
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Emplacement dans l'édifice
troisième chapelle sud du chœur, transformée en vestibule
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Dénominationsporte
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Appellationsde la grande sacristie
Le réaménagement complet du chœur et des espaces environnants, dont les plans avaient été conçus par Michel-Ange Slodtz (1705-1764), ingénieur du roi et décorateur, commence le 8 avril 1767. Cette entreprise, dirigée par le sculpteur soissonnais Forest ou Forêt, comprend plusieurs travaux accessoires, dont la construction d'une grande sacristie, entièrement financée par le chapitre. Les fondations en sont établies en 1768 et la construction du gros-œuvre est sans doute achevée en 1769 comme le laisse entendre l'inscription latine gravée au-dessus de la porte. Les boiseries intérieures sont posées en 1770 et enfin, cet ouvrage s'achève par l'édification de la porte en 1771. Le chanoine Cabaret, qui rapporte la chronologie de ces travaux (réalisés de son vivant), précise que les deux fûts de colonne en marbre noir qui cantonnent cette porte proviennent du deuxième jubé de la cathédrale, construit de 1663 à 1666 et détruit un siècle plus tard en faveur d'un troisième jubé, plus adapté au style du nouveau chœur.
Si Slodtz est incontestablement l'auteur de la modernisation du chœur, il n'est pas assuré qu'il soit l'architecte de la grande sacristie. Le placement de cette construction parmi une liste de travaux accessoires, comme la réparation ou le nettoyage des voûtes et le blanchiment intérieur de l'édifice, laisse planer un doute sur l'auteur de ce projet, même si aucun autre nom d'architecte ou d'ingénieur n'est mentionné pour cette période dans les documents du chapitre.
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Période(s)
- Secondaire : 3e quart 17e siècle
- Principale : 3e quart 18e siècle
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Dates
- 1663, daté par source
- 1769, porte la date
- 1771, daté par source
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Lieu d'exécutionCommune : Soissons
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Auteur(s)
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Auteur :
Forest , dit(e) ou Forêtsculpteur, conducteur de travaux attribution par source
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Auteur :
La porte et son décor sont réalisés, pour l'essentiel, en calcaire blanc. De forme rectangulaire et verticale, la porte est encadrée d'un chambranle mouluré. Elle est cantonnée par deux colonnes, dont le fût monolithe en marbre noir se dresse sur une base et un haut socle en calcaire blanc. Le fût porte un chapiteau, également sculpté dans le calcaire blanc. Immédiatement au-dessus du chambranle, s'allonge un cadre de calcaire dans lequel est encastrée une plaque de marbre noir porteuse d'une inscription commémorative gravée. Un entablement, richement orné d'un décor en relief, repose sur les chapiteaux des colonnes. Il est surmonté d'un amortissement décoratif, traité en reliefs plus ou moins profonds et placé entre deux cassolettes, sculptées en ronde-bosse.
La porte est fermée par deux vantaux de chêne, chaque vantail étant constitué de quatre panneaux superposés. Ces panneaux sont moulurés grand cadre, les moulures étant soulignées de frises décoratives très fines et sobres, sculptées dans la masse. Seul le panneau supérieur de chaque vantail est occupé par un décor en bas-relief, qui semble lui-aussi taillé dans la masse.
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Catégoriesmaçonnerie, sculpture, taille de pierre, menuiserie
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Structures
- élévation, rectangulaire vertical
- colonne, 2
- battant, 2
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Matériaux
- calcaire, blanc, en plusieurs éléments taillé, décor en relief, décor dans la masse, décor en ronde-bosse, décor rapporté
- marbre uni, noir, monolithe taillé, poli, gravé, doré
- chêne, en plusieurs éléments taillé, ciré, mouluré grand cadre, décor en bas-relief, décor dans la masse
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Précision dimensions
Dimensions totales : h = 650 ; la = 380 ; pr = 75 (la hauteur est approximative).
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Précision représentations
Le chambranle mouluré de la porte est encadré par deux colonnes corinthiennes. L'entablement est orné d'une frise de fusaroles et de perles, d'une haute tresse à entrelacs où alternent des fleurs et des rosaces, d'une frise de feuilles, puis d'une autre de rais de cœur. L'ensemble est dominé par un médaillon ovale qui pend à un nœud de ruban plissé. Ce médaillon, occupé par un buste de la Vierge représenté de trois-quarts, est agrémenté d'une chute de bouquets de feuilles de chêne et repose sur deux palmes nouées. Il est encadré par deux cassolettes fumantes.
Les panneaux des vantaux de la porte sont bordés de discrètes frises de perles et fusaroles, de rais de cœur et autres moulures ornementales. Seul le panneau supérieur arbore une couronne de branches de laurier.
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Inscriptions & marques
- inscription concernant le donateur, gravé, peint, sur partie rapportée, latin
- date, gravé, peint, sur partie rapportée, latin
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Précision inscriptions
Une plaque de marbre noir, encastrée et scellée au-dessus de la porte, porte une inscription latine en lettres gravées et peintes en doré : GRANDE SACRISTIE. / Ædificabat Sumptibus suis Capitulum hujus Ecclesiæ / anno. incarñ. dom. M. DCC. LXIX. L'inscription signifie que le chapitre de cette église a édifié la grande sacristie à ses frais, en 1769.
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État de conservation
- oeuvre restaurée
- mauvais état
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Précision état de conservation
Plusieurs pierres ont été remplacées. Le calcaire d'origine est rongé par l'humidité, dans la partie inférieure de la porte.
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Statut de la propriétépropriété de l'Etat
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Intérêt de l'œuvreÀ signaler
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Protectionsclassé au titre immeuble, 1862
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Référence MH
La cathédrale figurant sur la liste des édifices classés de 1862, la porte de la grande sacristie et son décor, qui sont intégrés à l'architecture du monument, bénéficient de la même protection.
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Documents d'archives
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AD Aisne. Sous-série 4 J : 4 J 2 (copie des "Mémoires pour servir à l'histoire de Soissons et du Soissonnais" d'Antoine-Pierre Cabaret, seconde partie).
p. 318, 324, 326, 328. -
BnF (Cabinet des Manuscrits) : naf 6109 (collection Guilhermy, 16). Description des localités de la France (Soissons).
folio 258 r°.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.
Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.