Dossier d’œuvre objet IM02005318 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Plouvier Martine
Plouvier Martine

Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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  • mobilier et objets religieux, la cathédrale de Soissons
Verrière légendaire : scènes de la vie du Christ (baie 3)
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Ministère de la culture - Inventaire général
  • (c) Département de l'Aisne
  • (c) AGIR-Pic

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Soissons Agglomération - Soissons-Sud
  • Commune Soissons
  • Adresse Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais , place Cardinal-Binet
  • Emplacement dans l'édifice deuxième chapelle nord du déambulatoire, dite chapelle Saint-Pierre (baie 3)
  • Dénominations
    verrière
  • Titres
    • Scènes de la vie du Christ
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante

Dans la première moitié du 19e siècle, la chapelle axiale et les deux chapelles qui l'encadrent sont les seules chapelles à être ornées de verrières de couleur. D'après la description du baron de Guilhermy, les fenêtres de la chapelle Saint-Pierre sont alors occupées par des scènes de la vie de saint Gilles, par d'autres en relation avec la vie et le martyre de saint Nicaise et de sainte Eutropie, et par plusieurs éléments d'un grand personnage. La cathédrale profite d'une restauration complète dans la seconde moitié du même siècle, et le projet de rétablir les verrières des chapelles absidales prend corps au début des années 1880. Les vitraux sont déposés en 1882, mis en caisses et remisés dans une tour de la cathédrale, tandis que les baies sont bouchées par une maçonnerie de brique. Pour les fêtes de Pâques 1892, la chapelle Saint-Pierre reçoit un ensemble homogène de verrières, consacré à la vie de saint Gervais et de saint Protais, ainsi qu'à leurs parents saint Vital et sainte Valérie. Les trois vitraux sont réalisés par le peintre-verrier Félix Gaudin, d'après des dessins de son cartonnier Émile Delalande. Menacées par les tirs d'artillerie de la Première Guerre mondiale, les verrières sont déposées en 1915. Mais après la fin du conflit, seuls quelques médaillons figurés de la verrière 5 peuvent être retrouvés. Les trois baies de la chapelle restent donc obturées pendant de nombreuses années.

Dès 1950, le service des Monuments historiques se préoccupe de la réfection de ces trois fenêtres, qui sont encore fermées par des carreaux de plâtre. Il faut néanmoins attendre la fin des années 1960, pour que le projet soit concrétisé. Le service des Monuments historiques commande alors un ensemble de trois verrières au peintre-verrier Jacques Le Chevallier, installé 6 rue Joseph Leguay à Fontenay-aux-Roses. Un premier ensemble de maquettes est présenté par Le Chevallier en 1969. Le peintre-verrier y propose un parti consistant à disposer des scènes à personnages sur un fond coloré abstrait. Mais, les fers anciens ayant été retrouvés en démolissant le bouchement de la baie, l'artiste doit proposer une nouvelle maquette tenant compte du cadre imposé par ces fers. Les vitraux sont réalisés sous la direction de l'Architecte en chef Maurice Berry, achevés en octobre 1970, et posés vers la fin de la même année (d'après la correspondance du peintre-verrier, conservée aux archives diocésaines).

La verrière prend place dans une baie en forme de lancette, qui s'achève en arc brisé à sa partie supérieure. Elle est composée de neuf registres superposés de panneaux, intégrant sept médaillons superposés. Elle est formée d'un assemblage de pièces de "verre antique" recouvertes d'une abondante application de grisaille, peu délayée et retravaillée avant cuisson. Les couleurs dominantes sont le bleu, le rouge, le jaune. Cet assemblage comprend quelques verres clairs, qui semblent blancs par contraste, mais qui pourraient également être légèrement teintés dans la masse.

  • Catégories
    vitrail
  • Structures
    • baie libre, rectangulaire vertical, en arc brisé
  • Matériaux
    • verre transparent, coloré soufflé, taillé, peint, grisaille sur verre
    • plomb, réseau
  • Précision dimensions

    Mesures approximatives : h = 780 ; la = 150.

  • Précision représentations

    La verrière, composée à l'imitation du vitrail qui la précédait, présente une superposition de scènes empruntées au Nouveau Testament, mais qui se succèdent de haut en bas, contrairement au sens de lecture le plus fréquent d'un vitrail. Les quadrilobes qui accueillent les scènes, se détachent sur un fond de cercles, losanges et croix.

    Dans le premier quadrilobe, consacré à la Nativité, l'Enfant Jésus occupe le centre, surmonté par l'étoile. Il est encadré à gauche par la Vierge en adoration, et à droite par saint Joseph, à l'arrière de qui on distingue l'âne.

    Sur le deuxième, une table est entourée de plusieurs personnages, dont le Christ et la Vierge au premier plan. Au fond et dans l'axe, se trouve le couple de mariés des Noces de Cana. À l'avant, un serviteur remplit une des jarres.

    Le sermon sur la montagne est juste composé de la représentation de Jésus, debout et de trois-quarts, s'adressant à une foule qui l'entoure.

    Sur le quatrième quadrilobe, Jésus est assis de trois-quarts. Il converse avec la Samaritaine, debout et de trois-quarts, en train de maintenir un récipient sur sa tête.

    Le cinquième quadrilobe est réservé à l'Agonie au jardin des oliviers. Jésus, agenouillé de trois-quarts, est assisté par un ange qui lui tend un calice, tandis que les apôtres dorment au premier plan et que des hommes s'approchent à l'arrière-plan.

    Au centre du sixième, Jésus, qui porte le manteau rouge, la couronne d'épines et le roseau, se détache devant une colonne. Il est encadré par un soldat romain, debout et à gauche, et par Ponce Pilate, debout et à droite.

    Sur le dernier quadrilobe, Jésus est assis de trois-quarts devant une table sur laquelle est posée une coupe. Les pèlerins d'Emmaüs, l'un debout et l'autre assis, adoptent une attitude respectueuse et émerveillée.

  • Inscriptions & marques
  • État de conservation
    • grillage de protection
  • Précision état de conservation

    On distingue un petit trou près de la scène de la Nativité.

  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat

Documents d'archives

  • AN. Série F ; Sous-série F 19 (Cultes) : F 19, carton 7888 (Travaux exécutés dans la cathédrale de Soissons au cours de la période concordataire ; 1854-1883).

    Rapport d'avril 1882.
  • AN. Série F ; Sous-série F 19 (Cultes) : F 19, carton 7890 (Travaux exécutés dans la cathédrale de Soissons au cours de la période concordataire ; 1887-1893).

    Lettre de l'architecte Gout (9 mai 1891), soumission de Félix Gaudin (11 mai 1891).
  • AMH (Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine). Série 81 : 81/02, carton 205. Soissons, cathédrale Saint-Gervais et Saint-Protais, dommages de guerre (1945-1950) ; travaux (1953-1979).

    dossier 18, sous-dossier "Restauration des vitraux".
  • A. Évêché Soissons. Série L (temporel) ; Sous-série 6 L : 6 L Soissons 1823-1903 (Entretien de la cathédrale de Soissons).

    sous-dossier 1967-1975 (correspondance Jacques Le Chevallier).
  • BnF (Cabinet des Manuscrits) : naf 6109 (collection Guilhermy, 16). Description des localités de la France (Soissons).

    folio 257 r°.

Bibliographie

  • ANCIEN, Jean. Vitraux de la cathédrale de Soissons. Réédition du livre du 24 juillet 1980. Neuilly-Saint-Front : imprimerie Lévêque, 2006.

    p. 132-135.
  • C. L. Soissons. - Carême de 1892. - Travaux à la Cathédrale. La Semaine religieuse du Diocèse de Soissons et Laon, 1892, n° 14, samedi 2 avril 1892.

    p. 219.
Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Riboulleau Christiane
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