Les informations qui nous sont parvenues sur les stalles sont rares et dues pour l'essentiel au chanoine de La Fons. Depuis l'époque médiévale, des ensembles de stalles longeaient les côtés du choeur. On ne peut préciser la date de leur réalisation, qui remonte au moins au début du 14e siècle, période de construction de la clôture du choeur liturgique, et qui doit même être antérieure. Ces stalles formaient deux rangées superposées de chaque côté du choeur, et se poursuivaient à l'ouest, au revers du jubé. Parmi ces dernières se trouvait la stalle du doyen. L'ensemble ne disposait alors ni de dorsal, ni de couronnement ou dais, puisque les murs du choeur ont reçu au 15e siècle un décor de peintures murales, dont des éléments sont encore visibles. Vers 1530, le chapitre projette de réparer ces sièges, détériorés par la vétusté, et décide pour cela de faire couper les arbres nécessaires. En août 1533, les chanoines sont autorisés à faire réparer les stalles. De La Fons date de cette campagne de travaux la réalisation du "dossier" et des "chapiteaux", termes par lesquels il désigne un dorsal et un couronnement (peut-être un dais ou baldaquin de menuiserie, à moins qu'il ne s'agisse d'une corniche en saillie). En 1572, une tempête fait tomber dans le choeur une fenêtre dont les pierres brisent, au moins en partie, le dorsal et le couronnement des stalles, ainsi qu'une grande partie de ces dernières. Malheureusement, les archives ne renferment aucune précision sur la restauration qui a suivi. En revanche, l'incendie de 1669 ne semble pas avoir endommagé ces sièges. Par précaution, lors de la restauration de la voûte du choeur, les chanoines font retirer le dais de la chaire décanale en février 1679, pour le protéger de quelque dommage. Il reprend sa place en septembre de la même année, une fois les travaux achevés. Au 18e siècle, le remplacement du jubé par un simple mur entraîne vraisemblablement un recul et une adaptation des stalles occidentales, projet évoqué en 1736 et repoussé dans l'attente d'une autorisation de l'administration royale. La destinée de ces stalles pendant la Révolution n'est pas connue. En mai 1805, le desservant signale que des stalles sont présentes dans le choeur. Il s'agit vraisemblablement de stalles anciennes (de la collégiale ou d'une église supprimée), les faibles revenus de la fabrique étant alors destinés à des travaux ou des acquisitions indispensables. Des lambris du 18e siècle, provenant de l'abbaye de Nogent-sous-Coucy, les rejoignent en 1808, offerts par un paroissien, M. Vielle. Cet ensemble est complété en 1871 par seize stalles néogothiques avec baldaquin, qui prennent place à la suite des précédentes, vers le sanctuaire. Durant la Première Guerre mondiale, l'incendie du 15 août 1917 atteint les stalles et les lambris du choeur. L´effondrement de la voûte au cours des mois suivants écrase le mobilier encore présent, exposant en outre l´intérieur de l´église aux intempéries. De cet ensemble, il subsiste deux stalles (fort réparées et complétées au 20e siècle) et de nombreux fragments dans un dépôt. Les deux stalles encore visibles sont un assemblage hétérogène d'éléments, datables du 15e siècle (la partie supérieure), probablement du 17e siècle (les parcloses) et du 20e siècle (panneau central des dossiers, assises, miséricordes).