Mesures prises à l'ouverture du cadre : h = 120 ; la = 93.

Le tableau représente la circoncision de l'Enfant Jésus. C'est au cours de cette cérémonie qui se déroule huit jours après la naissance d'un garçon et rappelle l'alliance conclue entre Dieu et Abraham, que l'enfant reçoit son nom. La scène se déroule dans une entrée ou dans une pièce liée à un édifice religieux. Au fond, une porte ouverte laisse voir l'intérieur d'un choeur ou d'un temple circulaire, orné de colonnes monumentales et de niches à statues. Un évêque barbu, portant une chape et une mitre, est assis, de face. Il tient l'Enfant Jésus entièrement nu, au-dessus d'un bassin de métal godronné. A droite, un pape (?) est assis de profil, sur une sorte de chaise curule. Il porte un vêtement blanc, un manteau à capuchon rouge doublé d'hermine, et des chaussures rouges aux pieds. Cet homme, atteint de calvitie, tient un couteau et s'apprête à circoncire l'Enfant. A gauche, un autre homme, debout et de profil (sans doute un serviteur, tient un pied de l'Enfant. A l'avant et à l'arrière du groupe, deux beaux jeunes hommes debout, l'un de profil, l'autre de face, vêtus d'une tunique et d'un manteau, portent un chandelier avec un cierge allumé. A droite du groupe principal, la Vierge, debout et de face, regarde la scène, les bras croisés sur la poitrine. Le fond est occupé par un groupe d'hommes, incluant peut-être une femme dans l'ombre, L'homme barbu et moustachu, de trois-quarts dos, qui regarde la Vierge, est probablement saint Joseph. Comme souvent, sur les tableaux de la même époque, l'Enfant se débat. Le geste de la Vierge semble un geste de respect et d'adoration. Mais il est empreint d'anxiété comme l'indique le mouvement de la main droite qui appuie un pan du manteau sur le coeur. Cette impression est d'ailleurs renforcée par l'attitude du jeune homme portant le chandelier, qui penche la tête vers la Vierge comme pour lui parler, et par la position de saint Joseph (?) qui ne regarde pas la scène principale, mais a la tête tournée en direction de Marie. L'iconographie est tout-à-fait originale, puisque le peintre a remplacé l'un des prêtres par un évêque, et le prêtre sacrificateur par un pape, aucune information historique ne permettant d'en connaître la raison. La composition de la scène est très simple et axiale. Les personnages principaux du premier plan forment un triangle et se détachent sur un arrière-plan plus sombre, formé par les assistants à la cérémonie, dont les têtes sont alignées au même niveau. La profondeur est introduite par le jeune homme du premier plan, par la ligne diagonale qui relie sa tête à celle de son compagnon et à celle de la Vierge, et par la porte centrale ouverte qui attire le regard vers la clarté du temple à l'arrière.

Le tableau a déjà été restauré, puisque des parties manquantes du support ont été remplacées. Des fentes apparaissent. La peinture est écaillée et la surface picturale, usée.