Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.
- mobilier et objets religieux, la cathédrale de Soissons
- patrimoine funéraire
- (c) Ministère de la culture - Inventaire général
- (c) Département de l'Aisne
- (c) AGIR-Pic
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Grand Soissons Agglomération - Soissons-Sud
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Commune
Soissons
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Adresse
Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais
,
place Cardinal-Binet
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Emplacement dans l'édifice
mur occidental de la nef, au nord de la porte centrale
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Dénominationsmonument funéraire
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Appellationsde Madeleine de Crèvecœur (?), dit à tort de l'abbesse Henriette de Lorraine
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Dossier dont ce dossier est partie constituante
Pendant la Révolution, trois statues, provenant de deux monuments funéraires de l'abbaye Notre-Dame de Soissons, sont acquises, avec d'autres objets de même origine, par M. Brayer propriétaire à Soissons. Il s'agit des statues de l'abbesse Catherine de Bourbon, de sa sœur la princesse Marie de Bourbon (fiancée au roi d'Écosse) et de l'abbesse Louise de Lorraine. M. Brayer propose l'ensemble en 1812 à Alexandre Lenoir, administrateur du musée impérial des Monuments français à Paris, contre le simple remboursement des frais supportés pour conserver ces œuvres. Après accord du ministre de l'Intérieur, les trois statues rejoignent les collections du musée parisien. Après la fermeture du musée en 1816, la statue de la princesse Marie de Bourbon gagne l'église abbatiale de Saint-Denis où elle se trouve toujours. Pourtant, trois statues féminines, dont celle qui fait l'objet de ce dossier, et quelques éléments de monuments funéraires, sont rendus par décision du 24 décembre 1819 à la ville de Soissons qui les abandonne à la cathédrale. Deux des statues sont restaurées (l'abbesse Louise de Lorraine et cette femme non identifiée), puis installées en 1821 à l'emplacement qu'elles occupent encore aujourd'hui. La troisième, représentant l'abbesse Catherine de Bourbon (+ 1594), après avoir été reléguée dans une resserre de la cathédrale, finit par rejoindre les collections du musée de la ville à la fin de 1866 ou dans les premiers mois de 1867.
Après 1821, les archives de la fabrique ne mentionnent plus les deux statues installées à la cathédrale, sauf à l'occasion de la restauration des deux piédestaux, effectuée en 1877. Les deux priants n'ont pas quitté le monument au cours de la Première Guerre mondiale, mais ont très peu souffert du conflit, protégés sous un empilement de sacs de plâtre ou de ciment à partir de juin 1915.
Quoi qu'en dise l'inscription encastrée dans le socle, le personnage ne saurait représenter l'abbesse Henriette de Lorraine, morte en 1669. Dom Michel Germain, qui publie l'histoire de l'abbaye Notre-Dame de Soissons en 1675, n'accorde aucun tombeau remarquable à cette abbesse. En outre, la coiffe de veuve et le costume civil du personnage statufié font référence à la mode du règne précédent et, par dessus tout, n'entretiennent aucun rapport avec l'habit bénédictin. Il a été récemment proposé d'y voir la statue funéraire de Madeleine de Crèvecœur, sculptée vers 1634 pour l'église parisienne Saint-Germain l'Auxerrois et attribuée à Philippe de Buyster. Après la fermeture du musée des monuments français où ces œuvres étaient réunies, cette effigie aurait pu être attribuée à la ville de Soissons, en compensation de la perte de la statue de Marie de Bourbon envoyée à l'abbaye de saint-Denis. Quoi qu'il en soit, le pupitre en marbre blanc qui accompagne ce priant ne fait pas partie du monument. Il provient du monument funéraire de Louise de Lorraine et devrait donc se trouver devant la statue qui fait pendant à celle-ci, de l'autre côté de la porte.
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Période(s)
- Principale : 2e quart 17e siècle
- Secondaire : 1er quart 19e siècle
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Dates
- 1821, porte la date
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Lieu de provenanceÉdifice ou site : Ile-de-France, 75, Paris, église paroissiale Saint-Germain l'Auxerrois
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Auteur(s)
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Auteur :
Buyster Philippe desculpteur (incertitude)Buyster Philippe deCliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
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Auteur :
Actuellement, l'œuvre est composée d'un priant, réalisé dans deux blocs de marbre blanc veiné de gris, dans lesquels ont été sculptés la majeure partie de la statue et les plis de l'arrière de la robe qui sont rapportés. Devant le personnage se dresse un pupitre, sculpté dans deux pièces de marbre blanc (le pupitre et sa base). L'ensemble est posé sur un haut socle, de section rectangulaire, formé de l'assemblage de plusieurs pierres en calcaire blanc.
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Catégoriestaille de pierre, sculpture
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Structures
- plan, rectangulaire
- revers sculpté
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Matériaux
- marbre veiné, blanc, en plusieurs éléments taillé, poli
- calcaire, blanc, en plusieurs éléments taillé
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Précision dimensions
Dimensions de la statue : h = 125 ; la = 65 ; pr = 138. Le socle seul mesure 164 cm de hauteur, 103 cm de largeur et 170 cm de profondeur.
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Précision représentations
La femme, plutôt âgée, est représentée en prière, agenouillée sur un coussin. Elle est vêtue d'une robe, à la ceinture de laquelle pend un chapelet, et porte sur la tête la coiffe des veuves. Devant elle, un pupitre orné d'une grande feuille, porte un livre ouvert. Sur un côté du pupitre est sculpté un écu armorié, surmonté d'une couronne et d'une crosse et entouré d'un chapelet.
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Inscriptions & marques
- armoiries, sculpté, sur l'oeuvre
- inscription donnant l'identité du modèle, gravé, peint, sur partie rapportée, récent, faux
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Précision inscriptions
Sur le côté du pupitre, sont sculptées en relief les armoiries de l'abbesse Louise de Lorraine d'Aumale : écartelé, en 1 et 4, de Lorraine-Guise, et en 2 et 3, de Bourbon. Une plaque de calcaire ou de marbre noir, encastrée à l'avant du socle en calcaire, porte l'inscription suivante, gravée et peinte en doré : HENRIETTE / de LORRAINE d'ELBOEUF / ABBESSE DE NOTRE-DAME. / 1660-1669. / Statue transférée / à la Cathédrale / en 1821. Cette inscription date de l'époque de l'installation de la statue à la cathédrale et perpétue une identité erronée pour ce personnage.
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État de conservation
- élément
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Précision état de conservation
Ce priant est le seul élément subsistant d'un monument funéraire. Un pan de la coiffe manque, sur la gauche du personnage. Les plis du vêtement ont perdu quelques fragments de marbre.
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Statut de la propriétépropriété de l'Etat
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Intérêt de l'œuvreÀ signaler
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Protectionsclassé au titre objet, 1903/07/04
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Référence MH
- (c) Ministère de la culture - Inventaire général
- (c) Département de l'Aisne
- (c) AGIR-Pic
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
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- (c) Département de l'Aisne
- (c) AGIR-Pic
Documents d'archives
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A Évêché Soissons. Série P (paroisses) : P Soissons-Cathédrale, 1 E 6. Délibérations de la Fabrique (1846-1876).
séance du 26 décembre 1876. -
BnF (Cabinet des Manuscrits) : naf 6109 (collection Guilhermy, 16). Description des localités de la France (Soissons).
folios 265 r°-v°.
Bibliographie
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ANCIEN, Jean. Cathédrale de Soissons. Les statues des abbesses de Notre-Dame. Texte dactylographié, Soissons, sd [ca 1980].
-
BRUNET, Émile. La restauration de la cathédrale de Soissons. Bulletin monumental, 87e volume, 1928.
p. 89. -
MINISTERE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE ET DES BEAUX-ARTS. Inventaire général des richesses d'art de la France. Archives du musée des monuments français. Première partie. Papiers de M. Albert Lenoir, membre de l'Institut, et documents tirés des archives de l'administration des Beaux-Arts. Paris : E. Plon, Nourrit et Cie, imprimeurs-éditeurs, 1883.
p. 416-419. -
MINISTERE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE ET DES BEAUX-ARTS. Inventaire général des richesses d'art de la France. Archives du musée des Monuments français. Troisième partie. Inventaires, correspondance, pièces administratives, etc., tirés des archives du musée et déposés aux archives nationales (suite et fin). Paris : E. Plon, Nourrit et Cie, imprimeurs-éditeurs, 1897.
p. 311. -
PÉCHENARD, Monseigneur Pierre-Louis. La grande guerre. Le Martyre de Soissons (Août 1914-Juillet 1918). Paris : Gabriel Beauchesne, 1918.
p. 263. -
POQUET, abbé Alexandre, DARAS, abbé Louis-Nicolas. Notice historique et archéologique de la cathédrale de Soissons, avec la biographie de ses évêques. Soissons : Voyeux-Solin, 1848.
p. 69-70. -
POQUET, abbé Alexandre. Notice historique sur l'ancienne abbaye de Notre-Dame de Soissons. Bulletin de la Société archéologique, historique et scientifique de Soissons, 1854, t. 8, onzième séance, lundi 4 décembre 1854, p. 191-278.
p. 249.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.
Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.