Ce tableau porte, outre la date de 1950, le nom de l'auteur présumé de la composition, Mink-Bory et l'auteur de l’œuvre A. Grançon. On possède peu de renseignements sur cet artiste. C'est lui qui réalise vers 1927 pour le compte de la mairie de Guise la copie, d'après les gravures et les photographies existantes, du tableau de François Flamang, Camille Desmoulins en famille, déposé en 1881 et détruit durant la Première Guerre mondiale. L'église Saint Martin de Puisieux-et-Clanlieu (canton de Sains-Richaumont) conserve un Ecce Homo daté de 1952 d'après un modèle de Guido Reni. Le cadre du Christ au lac de Tibériade est contemporain de la toile. Grançon paraît être un peintre actif localement, peut-être est-il originaire ou vivant alors à Guise. Pareillement, il n'a pas été possible d'identifier Mink-Bory dont Grançon semble reprendre une gravure ou un tableau. De même, on ignore les circonstances de sa création, tout comme de sa présence à l'église de Guise, peut-être l’œuvre a été réalisée et donnée dans le cadre d'une commande privée d'un des paroissiens. L’œuvre est d'une très grande originalité, et saisissante dans son cadrage, sa force narrative relevant d'une esthétique expressionniste. Au plus fort de la tempête, les vagues emplissent tout l'arrière-plan, alors que le bateau est sur le point de sombrer, les apôtres aux traits vigoureux, quasi-caricaturaux, pris de panique, semblent se précipiter sur la figure endormie du Christ. Le mouvement pyramidal ainsi formé, rompant brutalement avec toutes les conventions iconographiques traditionnelles, l'emploi de couleurs volontairement crues, l'étrangeté même des figures, font de ce tableau une oeuvre particulièrement originale de la peinture religieuse au tournant du 3e quart du 20e siècle.