Ce tableau porte la date 1698, sous le degré de l'autel. Son iconographie ne représente pas le saint abbé clunisien Odilon, à l'origine du développement de la dévotion des morts, mais saint Benoît de Nursie en extase devant la vision du globe lumineux. L’œuvre de Guise est savoureuse par son archaïsme et sa rusticité non dénués de naïveté ; elle s'apparente à ces nombreux tableaux de dévotion exécutés pour les établissements religieux, dont l'intérêt iconographique l'emporte souvent sur les qualités plastiques. Relevant de l'école française, la composition reprend une gravure dont l'auteur n'a pu être identifié. Cette gravure est présente en particulier dans le Missale Romanum de Jean Billaine, édité à Paris en 1655. Le tableau a vraisemblablement été exécuté par un peintre provincial, au talent assez modeste, ce qui n'exclut pas, par ailleurs, un sens certain du coloris. Le crâne, le sablier, les ouvrages et la croix, sur l'autel, forment une nature morte ou Memento Mori qui s'inspire de tout un courant de la peinture française du 17e siècle, où s'illustrèrent des peintres comme Lubin Baugin ou Philippe de Champaigne. Cette œuvre provient probablement d'une abbaye ou d'un prieuré bénédictin. Le tableau a été restauré en 1997. Le cadre date vraisemblablement du 19e siècle.