Ces deux statuettes, en chêne peint polychrome, sont stylistiquement datables de la 2e moitié du 16e siècle. Elles comportent, tout particulièrement celle de la Vierge à l'Enfant, des traits stylistiques qui permettent de les rattacher aux ateliers de sculpture du Nord de la France de cette période : traitement accusé des plis des vêtements aux reliefs nettement creusés, verticalité des figures, traitement anguleux des visages aux traits individualisés, type féminin caractéristique aux petits yeux en amande et au front dégagé. La statuette de la Vierge est particulièrement remarquable avec son léger déhanchement, l'attention portée au traitement délicat des longs cheveux déliés tombant droit dans le dos, évoquant la statuaire flamande ou allemande du 16e siècle. Ces deux œuvres, qui proviennent vraisemblablement du même ensemble décoratif, ornaient peut-être des niches de tabernacle. Le saint apôtre, qui est peut-être identifiable avec un saint Pierre, paraît avoir été un élément d'applique. La tête de la Vierge était sans doute dotée d'une couronne ou d'un autre élément décoratif, disparu, qui venait s'emboîter ou s'encastrer sur le tenon situé sur son crâne. La polychromie n'est probablement pas celle d'origine et date sans doute du 19e siècle. Malgré les quelques mutilations et manques qui affectent ces deux statuettes, ces deux œuvres témoignent de la présence d'ateliers de sculpture en Thiérache au cours du 16e siècle. La Vierge à l'Enfant porte le numéro d'inventaire 988-4-1, le saint apôtre le numéro 988-5-1, ils sont mentionnés comme des statuettes provenant peut-être d'un tabernacle. Ces deux œuvres doivent être rapprochées d'une autre statuette similaire (IM02001889).