Dossier d’œuvre objet IM02001808 | Réalisé par
  • inventaire topographique, ville de Vervins
Tableau : Ixion dans le Tartare, Hôtel de ville de Vervins
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Ministère de la culture - Inventaire général
  • (c) Département de l'Aisne
  • (c) AGIR-Pic

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vervins
  • Commune Vervins
  • Adresse Hôtel de ville , 4 place du Général-de-Gaulle
  • Emplacement dans l'édifice au 1er étage ; dans la salle dite du conseil municipal

L’œuvre de Vervins est l'un des plus remarquables tableaux d'histoire du peintre valenciennois Alexandre-Denis Abel de Pujol (1787-1861). Ce brillant élève de David, 1er Prix de Rome en 1811, expose dès 1814 de nombreux tableaux d'histoire aux salons parisiens. En 1817, il commence aussi une carrière fructueuse de peintre religieux, décorant de nombreuses églises à Paris. Ce tableau, exécuté en 1823, figure au Salon de 1824, peu de temps après il est acquis par l’État pour la Maison du Roi. Selon la tradition, il aurait été un élément de décor de la chambre de Louis XVIII puis de Charles X à Versailles. Le musée de Valenciennes possédait un croquis préparatoire de la composition, dessin à deux crayons appartenant à la collection Stanislas Dubois et détruit en 1914-18. Ce tableau allie à un métier hérité du néo-classicisme, visible dans le traitement de la nudité du jeune Ixion, des traits propres au romantisme, en particulier le choix d'une gamme chromatique assourdie où dominent les rouges et la blancheur verdâtre des corps, le parti-pris d'accentuer le côté étrange et morbide de la scène. Il est un parfait exemple de ces nombreux tableaux qui participent tant des canons esthétiques du néo-classicisme que du romantisme. Particulièrement sensible est la fascination de l'artiste pour la figure du jeune et cruel roi théssalien, condamné à expier ses fautes pour l'éternité, figure proche de Sisyphe ou du Satan qui ont captivé les peintres et poètes romantiques, car pathétiques reflets de la condition humaine. La composition montre une influence probable du tableau de Prud'hon, La Justice et la Vengeance poursuivant le Crime, pour la figure de l’Érinye. Abel de Pujol a remplacé deux de ces déesses vengeresses par des serpents, rappel de la terrifiante coiffure de la porteuse de flambeau, s'enroulant autour de la roue et du corps dénudé et terrifié d'Ixion. Ce tableau semble avoir inspiré celui de Jules-Elie Delaunay en 1876 (musée de Nantes). L’œuvre fait l'objet d'un dépôt à Vervins en 1872, il figure sous dans les inventaires du musée du Louvre sous le numéro INV 2195. La base Arcade laisse entendre que le tableau d'Abel de Pujol qui devait être déposé à Vervins fut d'abord son autre tableau Sisyphe aux Enfers, exposé au Salon de 1819, et qui finalement devait faire l'objet d'un dépôt en 1872 au musée de Cahors. Les collections de la Société archéologique de Vervins et de la Thiérache conservent par ailleurs une autre œuvre relative au peintre valenciennois, une copie (?) partielle de la figure du jeune Joseph du tableau du Palais des Beaux-Arts de Lille, Joseph expliquant les songes de l'échanson et du panetier de Pharaon, exposé à Lille en 1822.

L’œuvre est une huile sur toile, constituée d'un seul lé. Le cadre, en bois, est mouluré et peint faux or.

  • Catégories
    peinture
  • Structures
    • plan, rectangulaire vertical
  • Matériaux
    • matériau textile, en un seul lé, support peinture à l'huile
    • bois, en plusieurs éléments taillé, mouluré, peint faux or
  • Précision dimensions

    h = 127 ; la = 157 ; Dimensions de la toile à l’'ouverture du cadre. Dimensions avec le cadre : h = 152.5, la = 183. Dimensions du cadre : la = 13, pr = 8.

  • Iconographies
    • scène mythologique, Ixion, nudité, supplice, Tartare, feu, serpent
  • Précision représentations

    Le jeune et cruel roi de Thessalie, Ixion est condamné par Jupiter, pour avoir séduit Junon, à être attaché à une roue tournant éternellement dans le Tartare, l'enfer dont les flammes rougeoient à l'arrière-plan. Il est torturé par les déesses de la vengeance, les Érinyes, dont l'une est représentée sous les traits d'une jeune femme, la poitrine dénudée, les cheveux déliés grouillant de serpents et tenant une torche. Les deux autres sont symbolisées par deux serpents s'enroulant autour du corps dénudé d'Ixion.

  • Inscriptions & marques
    • date, peint, sur l'oeuvre
    • signature, peint, sur l'oeuvre, sur cartel
    • numéro d'inventaire, peint, sur l'oeuvre
    • numéro d'inventaire, manuscrit, sur cartel
    • numéro d'inventaire, manuscrit, sur étiquette
  • Précision inscriptions

    Date (peinte, en bas à gauche, sur la roue du supplice) : 1823. Signature (peinte, en bas à gauche, sur la roue du supplice) : Abel de Pujol 1823. Le cadre possède par ailleurs deux cartels avec les inscriptions peintes suivantes : Ixion dans le Tartare/Abel de Pujol. L’œuvre possède plusieurs numéros d'inventaire : l'un est peint, sur la toile, en bas à gauche, à l'extrémité de la roue : MB n°3905. Le cartel en carton porte aussi, manuscrit : 3641 1 Abel de Pujol. Le cadre porte au revers des inscriptions à la craie : U 18-48 3948. Au revers deux autres étiquettes portent des numéros d'inventaire, l'une porte : Musées impériaux 36 Abel de Pujol, l'autre porte N°131 CP.

  • Précision état de conservation

    L’œuvre paraît connaître par endroits des problèmes de goudron.

  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
Date(s) d'enquête : 1999; Date(s) de rédaction : 2000
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Édifice
Hôtel de ville de Vervins

Hôtel de ville de Vervins

Commune : Vervins
Adresse : 4 place Général-de-Gaulle