Le tableau de Vervins, de dimensions monumentales, était probablement originellement un tableau d'autel. Ses caractères stylistiques et sa gamme chromatique l'apparentent aux productions françaises influencées par la peinture flamande. Datant de la 1ère moitié du 17e siècle, il peut être rapproché de nombreux tableaux (en particulier en Lorraine ou Franche-Comté), similaires par la forme et l'iconographie mystique témoignant de la diffusion de la dévotion des confréries du Rosaire qui connaît un profond renouvellement à la suite du Concile de Trente. Le groupe central, monumental dans ses formes et la plénitude de son modelé, la Vierge à l'Enfant donnant le rosaire aux deux fondateurs et propagateurs de cette nouvelle dévotion, est encadré par une série de quinze médaillons circulaires illustrant les mystères du Rosaire, c'est-à-dire les épisodes joyeux, douloureux et glorieux de la vie du Christ et de la Vierge. Constituant des petits tableaux, ces médaillons ont peut-être été peints par une autre main que les figures monumentales, selon une pratique picturale alors répandue dans les ateliers franco-flamands du 17e siècle où existait une répartition des tâches entre les peintres de figures, de vues architecturales ou encore ceux spécialisés dans les représentations animales ou florales. L’œuvre, sous le titre de Vierge du Rosaire et les mystères, a fait l'objet d'une estimation pour une valeur de 30 francs lors de l'inventaire du 22 janvier 1906 à la suite de la loi de 1905. Le tableau a été restaurée en 1996.