Ce tableau est caractéristique des œuvres appartenant à l'aire nordique ou flamande mais relevant d'une forte influence italianisante. Il pourrait être le fait d'un artiste flamand travaillant en Italie. Il date vraisemblablement de la 1ère moitié du 17e siècle et assez tôt dans ses premières décennies. L'influence maniériste est nettement perceptible dans le traitement et le mouvement des figures, n'excluant pas la caricature, particulièrement visible dans les visages des hommes entourant la femme adultère. L'artiste fait preuve d'un sens formel et spatial certain, en plaçant devant la figure de la femme adultère le Christ agenouillé traçant de sa main droite sa sentence rédemptrice, type iconographique assez rare, propre d'ailleurs à l'esthétique maniériste. Se rattache aussi à ce courant le parti pris d'une scène se déroulant sur deux plans, au mépris du réalisme, puisque la scène biblique s'ouvre sur la gauche sur un paysage italianisant aux élévations architecturales antiquisantes. L'élégance précieuse des personnages, aux costumes issus de la peinture flamande ou allemande, le présumé bourreau se tenant derrière la femme adultère, tout de rouge vêtu dans son habit de lansquenet, s'inspirant d'une gravure de Lucas de Leyde, est renforcée par une gamme chromatique dans les tons ocres, rouges, verts et marrons. L’œuvre a été repeinte par endroits. Son cadre rapporté n'est pas celui d'origine et date du 19e siècle. Lors de l'inventaire du 22 janvier 1906, à la suite de la loi de 1905, l’œuvre fait l'objet d'une estimation pour une valeur de 20 francs. L'ensemble a fait l'objet d'une restauration en 1996-1997.