Cette statue, dite Notre-Dame d'Aubenton, est la sainte patronne de la ville, aussi connue sous l'appellation locale de Vierge Bleue, probablement en raison de la couleur de sa robe. Elle est à l'origine d'un culte spécifique lié à ses prétendues qualités thaumaturges, dévotion qui continue encore aujourd'hui. Les premières mentions de l'oeuvre n'apparaissent qu'au moment de la Révolution. Le type féminin caractéristique, avec un visage allongé, anguleux et aux traits sereins, ses longs cheveux déliés, la coiffure au bol et les cheveux bouclés de l'Enfant Jésus, le traitement des cheveux et des plis des vêtements accentués et cassants, le caractère civil de son costume non ceinturé, enfin la légère torsion du buste de la Vierge replacent cette statue dans la production du 15e siècle du Nord de la France. La statue connaît un destin mouvementé au cours de la Révolution : menacée de destruction iconoclaste elle est cachée en 1793 par Mr Legrand, trésorier et marguillier de la fabrique paroissiale, dans la cave de sa maison à Aubenton. Elle n'aurait été replacée à l'église qu'en 1796. Elle est installée au cours du 4e quart du 19e siècle à son emplacement actuel, sur un piédestal en pierre reconstituée, de style néo-gothique, formant pendant avec celui dit de saint Antoine. L'oeuvre a fait l'objet d'une restauration sommaire au niveau du l'avant-bras et de la main droite de la Vierge, peut-être au cours du 20e siècle. La statue est dotée de plusieurs couches successives de polychromie datant des 19e et 20e siècle, qui ont empâté les reliefs et en particulier le modelé des visages. La Vierge et l'Enfant ont reçu au cours de la 2e moitié du 19e siècle leurs couronnes de dévotion.