Photographe du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.
- inventaire topographique, canton de Villers-Cotterêts
- mobilier et objets religieux
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
-
Aire d'étude et canton
Soissonnais - Villers-Cotterêts
-
Commune
Corcy
-
Adresse
Église paroissiale Saint-Alban
,
rue de l' Étang
,
rue des Prés-à-Regain
-
Emplacement dans l'édifice
chapelle des fonts baptismaux, mur sud de la nef et transept
-
Dénominationschemin de croix
-
Appellationsstyle Art déco
En 1923 deux artistes et techniciens installés à Antony (Hauts-de-Seine) - Spéranza Calo-Séailles et son mari, l'ingénieur Jean-Charles Séailles - inventent et déposent le brevet d'un nouveau matériau : le "Lap" (du latin "lapis" : pierre), également nommé "émaux lapidaires". Il s'agit d'un ciment alumineux spécial, à prise rapide, de teinte claire et à surface translucide. Ce matériau, d'abord utilisé dans la décoration architecturale (revêtements de murs et de sols) est révélé au grand public à l'exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925. Dans le même temps, les deux concepteurs demandent des cartons et modèles à des peintres, sculpteurs et verriers, pour utiliser le nouveau matériau à des fins artistiques. Les œuvres sont ensuite réalisées par les deux techniciens, en collaboration avec l'artiste, auteur du modèle. C'est ainsi que le peintre-verrier parisien Jacques Gruber leur propose le dessin d'un chemin de croix, qui est interprété en Lap vers 1927 pour orner les murs de l'église Notre-Dame de Bethléem de Clamecy (Nièvre), construite en 1926-1927.
Quatre églises du département de l'Aisne (Augy, Paars, Corcy, Morsain), toutes situées dans le Soissonnais, sont ornées de ce même chemin de croix. Rien ne permet de connaître les raisons du choix de cette œuvre. Mais il faut peut-être en attribuer la décision à l'architecte en chef des Monuments historiques Émile Brunet, ces quatre églises, ruinées par le premier conflit mondial, ayant été classées entre 1919 et 1921 pour pouvoir être restaurées et partiellement reconstruites sous l'égide de ce service de l’État.
La date précise de commande du chemin de croix de Corcy n'est pas connue. Néanmoins, sa réalisation est à placer vers 1932, comme en témoigne un devis du 13 juin 1932 (conservé à la médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine) qui concerne la pose et le scellement des stations. Ce chemin de croix, béni par l'évêque de Soissons le 27 août 1933, a succédé à un ensemble formé de quatorze estampes et détruit au cours de la Première Guerre mondiale. L'actuel chemin de croix a été inscrit au titre des Monuments historiques le 28 avril 2003.
-
Période(s)
- Principale : 2e quart 20e siècle
-
Dates
- 1932, daté par source
-
Lieu d'exécutionCommune : Antony
-
Auteur(s)
-
Auteur :
Gruber Jacquesauteur du modèle attribution par source, attribution par analyse stylistiqueGruber Jacques
Peintre-verrier dont l'atelier situé à Paris, 10 villa d'Alésia est attesté en 1930.
-
Auteur :
Séailles Elpis , dit(e) dite : Spéranza Calo-Séaillescréateur attribution par travaux historiquesSéailles ElpisCliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
-
Auteur :
Le chemin de croix est formé de quatorze tableaux rectangulaires horizontaux, encastrés dans le mur.
Ces tableaux sont réalisés en "Lap", ciment alumineux spécial (à base d'aluminates de calcium) très pauvre en fer, qui a été coulé en couche mince au fond de moules, puis doublé par du ciment ordinaire. Les couleurs de la surface sont obtenues en mêlant au Lap des pigments colorés, ainsi que des poudres ou des feuilles métalliques.
-
Structures
- rectangulaire horizontal
- encastré
-
Matériaux
- ciment, coloré moulé coulé
-
Précision dimensions
Mesures de chaque tableau avec son cadre : h = 60,5 ; la = 70. Mesures de la scène centrale en légère saillie : h = 49,5 ; la = 60.
-
Précision représentations
Les tableaux représentent les quatorze scènes traditionnelles de la Passion, depuis la condamnation à mort du Christ, jusqu'à sa mise au tombeau.
-
Inscriptions & marques
- inscription concernant l'iconographie, chiffre, en creux, sur l'oeuvre, latin
-
Précision inscriptions
Les chiffres latins qui donnent la succession des quatorze stations sont réalisés en creux et ressortent en doré sur le bord inférieur du cadre.
-
Précision état de conservation
Plusieurs tableaux ont perdu quelques petits éclats de matériau.
-
Statut de la propriétépropriété de la commune
-
Intérêt de l'œuvreÀ signaler
-
Protectionsinscrit au titre objet, 2003/04/28
-
Référence MH
Ce chemin de croix, dont quatre exemplaires ont été dénombrés dans l'Aisne, est une œuvre de style Art déco, d'une très belle qualité de dessin. Il est particulièrement remarquable, tant par l'auteur du modèle - le peintre-verrier Jacques Gruber - que par son rare matériau - le Lap - (ciment alumineux spécial à surface translucide).
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Documents d'archives
-
AMH (Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine). Série 81 : 81/02, carton 45. Corcy, église ; dossier travaux. Reconstruction de la façade (1929) ; restauration de la nef (1929), divers (1932-1933), transept et autel (1933) ; projet de vitraux (1933).
Devis du 13 juin 1932, concernant la pose du chemin de croix.
Bibliographie
-
GRUBER, Jean-Jacques. Le lap, ses artistes et ses techniciens. Les Échos d'Art, n° 43, février 1929, p. 33-36.
-
La Vie Diocésaine ou l'activité catholique dans le diocèse de Soissons, Laon & Saint-Quentin.
1933, 4e année, n° 36, samedi 9 septembre 1933, p. 453.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.