Le couvent de cordeliers de Péronne figure à cet emplacement sur un plan de la ville de 1783. D'après Dournel (1879), les cordeliers occupent initialement un couvent situé hors les murs, à l'extrémité du faubourg de Bretagne. Après la destruction de leur couvent lors du siège de 1536, ils sont autorisés à s'installer dans la ville de Péronne, dans la rue Constantine, qui prendra le nom de rue des Cordeliers. En 1728, le couvent est détruit par un incendie.
Après la Révolution, la propriété acquise par l'Etat est utilisée pour y installer la sous-préfecture et y construire une caserne pour 1200 hommes.
La sous-préfecture est installée dans les bâtiments accessibles depuis la rue des Cordeliers (actuelle rue Béranger), représentés sur le cadastre napoléonien levé vers 1839 (B 445 à 447). Le bâtiment principal de plan allongé est implanté entre cour et jardin. En 1863, la sous-préfecture est transférée dans un hôtel situé sur la Grande Place et les bâtiments sont démolis pour agrandir la caserne, dite caserne Foy.
La caserne (B 411 à 414), qui apparaît également sur le cadastre napoléonien, est un bâtiment de plan allongé, en coeur de parcelle, auquel on accède initialement depuis la rue Beaubois. Les cartes postales du début du 20e siècle en donnent des représentations. Construite en briques et couvert d'ardoises, la caserne compte deux étages carrés avec rez-de-chaussée et premier étage voûté.
Démolie durant la Première Guerre mondiale, la caserne n'est pas reconstruite. Les terrains sont acquis par Antoine Wattel, industriel lillois, pour aménager un lotissement. Le plan dressé en 1927 prévoit 48 lots desservis par les rues Beaubois et Béranger et par trois nouvelles rues. La vue aérienne (IGN) de 1939 montre le projet partiellement réalisé (la rue Branly et la partie sud de la rue Richelieu sont ouvertes) et le plan du ministère de la Construction (1941) montre que le projet est achevé suivant d'autres dispositions (la rue Richelieu est prolongée jusqu'à la rue Beaubois) qui modifient le découpage parcellaire des terrains.
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.