L'usine de vis Hurtel est créée dans les années 1850. Selon les matrices cadastrales conservées aux archives départementales (série P), Narcisse Irénée Hurtel fait construire un atelier important de 70 ouvertures situé Grande-Rue pour fabriquer des vis. il fait également construire, de 1885 à 1887, 26 maisons sur la parcelle A 238 qui portent encore le nom de "cité Hurtel". L'usine est reprise vers 1893 par Arcade et Léon Hurtel, fils de Narcisse Irénée Hurtel. La mention d'une machine à vapeur est faite en 1898 et un important incendie est déclaré à l'usine en 1906. Une nouvelle usine est reconstruite en 1909 sur la parcelle A 258 et agrandie durant les années 1920 à la suite des dommages de guerre. Elle est notamment rattachée à la ligne de chemin de fer qui passe à l'arrière de celle-ci. En 1937, Léon Hurtel devient le seul propriétaire, l'usine porte alors le nom de Visserie de Picardie.
Selon un en-tête d'entreprise datant du début du 20e siècle, le logement patronal est situé à l'ouest de l'usine et possède son propre accès depuis la rue Jean-Catelas (ancienne Grande-Rue sur le cadastre napoléonien). La série de deux bâtiments parallèles à la rue Jean-Catelas semble être des dépendances (écuries). A l'est de ceux-ci se trouve un bâtiment rectangulaire à un étage qui devait correspondre aux anciens bureaux de l'établissement. Les bâtiments de fabrication semblent être situés en fond de parcelle, en témoigne la présence de toitures en sheds et la cheminée de l'usine.
Une carte postale ancienne datant probablement du début du 20e siècle, présente le logement patronal de M. Hurtel ainsi que l'une des deux dépendances parallèles à la rue. Des bâtiments annexes à l'arrière de l'ensemble sont édifiés en briques polychromes mais n'ont pas pu être identifiés.
Les bâtiments de l'usine ont totalement disparu aujourd'hui si ce n'est qu'il reste encore le logement patronal et la cité Hurtel.
Enquêteur externe, chargé de l'inventaire du patrimoine du Vimeu industriel de 2014 à 2016.