L'édifice est représenté sur le plan par masse de cultures de 1807 et sur le cadastre napoléonien de 1834.
Sur le plan par masse de culture, on distingue le logis du manoir, de plan en L, précédé d'une vaste cour à l'est et disposant d'un jardin à l'ouest. Au sud, la ferme, dont le logis est construit sur le même alignement que le manoir, à l'ouest une cour rectangulaire délimitée par des dépendances agricoles.
Le cadastre napoléonien donne une représentation plus précise. Le logis du manoir, de plan en L, possède une aile nord plus profonde (environ 10 m.) que l'aile sud (environ 7 m.), en retour.
Au centre de la cour de la ferme, est représenté un pigeonnier octogonal. Les différents bâtiments composant la ferme sont tous représentés de la même couleur, sans distinction d'un logis.
Au sud de la ferme, on distingue un plan d'eau et un jardin aménagé en carrés de culture, bordé au sud par un canal. Une fontaine est également représentée dans ce jardin.
Les photographies du début du 20e siècle en donnent plusieurs représentations.
Le logis du manoir présente des traitements différents entre les façades extérieures (ouest et nord) et intérieures (est et sud). Côté cour, le logis présente un étage de comble à la Mansart et une façade à 9 travées (aile sud) et 2 travées (aile nord). Sur les façades ouest et nord, l'édifice présente une façade à étage carré.
On distingue également la présence de deux étages de comble.
La position des souches de cheminée et la profondeur de l'aile sud indiquent la présence de 4 ou 5 pièces par niveau et un plan simple en profondeur. On distingue également deux portes dans l'aile sud et une porte dans l'aile nord, qui se signale par la présence d'une tourelle d'angle, au nord-est. La date 1813 est visible sur le pignon est de l'aile nord.
Le logis est construit en calcaire, appareillé en pierre de taille, et couvert d'ardoises.
Les baies de l'aile sud (côté cour) sont très caractéristiques du début du 18e siècle.
Les cartes postales représentant les dépendances agricoles composant la ferme montrent des bâtiments en pan de bois hourdés en torchis. L'ancien colombier comportait un niveau de soubassement en calcaire, appareillé en pierre de taille, et des murs de briques. La date 1784 était sculptée sur un linteau de porte.
Au nord et à l'est, le long de l'ancienne rue d'Amiens et de la rue Saint-Martin, la propriété était close par un mur de calcaire et de briques.
Les travaux historiques menés par Ghislain Lancel indiquent que la ferme et le colombier sont attestés en 1592, date du contrat de mariage d'Antoine III Leblond, qui en fait mention. Un acte notarié de 1668 nous apprend que les bâtiments de la ferme étaient couverts en chaume. Enfin, en 1763, le château seigneurial était couvert, partie en ardoises et partie en tuiles, bâti de pierres de tailles, en dépendaient : bâtiments, cours, basses-cours, pigeonnier, jardins légumiers et plants fruitiers, renfermés de murailles en pierres de tailles [B 206, f° 69 v°].
Ghislain Lancel retranscrit également un inventaire de 1675 (ADS, 3 E 29798), qui signale la présence d'une salle basse et d'un cabinet attenant, d'une cuisine et fournil, de deux chambres hautes, d'une tourelle et de quatre escaliers, enfin de plusieurs dépendances : écurie, attenant à la cuisine, ferme, granges et d'étables, remises, mais également un bac et un moulin. Cet inventaire ne mentionne aucun colombier.
Au début du 20e siècle, le château est aménagé en appartements. Il sera détruit par un incendie en août 1950.
Il ne subiste que le mur de clôture.
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.