Le village de Frémontiers, visible sur la carte de Cassini, s'est développé aux abords du prieuré, sur un site de carrefour. Deux axes principaux traversent le village, un axe nord-sud (ancienne route de grande communication représenté sur la carte de Cassini) et un axe est-ouest reliant Conty à Poix-de-Picardie. C'est le long de ce deuxième axe que les terres ont été progressivement loties, principalement en direction de Poix, comme le montre le cadastre napoléonien de 1825.
Une maladrerie est attestée par la toponymie (les Maladris), à l'est du village en direction de Conty.
De l'ancienne route, ne subsiste qu'une implantation rue du Moulin (actuellement en impasse), aboutissant au point de franchissement de la rivière. La modification du tracé routier et le déplacement du point de franchissement, à l'ouest de l'église, sont des aménagements de 1840. Comme le montre le tableau d'assemblage de 1825, qui constitue le plan le plus précis, le chemin a été dévié. La position du manoir, au sud de l'église et de la rivière, et son implantation dans les marais, témoignent des modifications des 17e et 18e siècles.
Le village réunit la majeure partie de la population de la commune. En 1846, il compte 63 maisons et 233 habitants. Le nombre des maisons reste stable, jusqu'en 1881 (61 maisons pour 77 ménages) et décroit en 1906 (51 maisons pour 50 ménages), comme la population du village, qui passe de 248 en 1851 à 134 en 1911.
L'activité textile très présente en 1836 (70 fileuses, 8 ouvriers en bas, 4 passementiers, 2 tisseur) disparaît presque totalement en 1846. C'est ensuite l'activité agricole (cultivateurs et ménagers), qui est dominante jusqu'à la Première guerre mondiale.
Comme l'indique la monographie communale (1897-1899), "Frémontiers s'est transformé au 19e siècle par la création de deux grandes routes et le perfectionnement de l'agriculture. Plus de chaumières, partout des habitations très confortables". La baisse de la population y est surtout attribuée à la faible natalité.
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.