Au milieu du 19e siècle (état de sections), deux propriétés se trouvaient à l'emplacement de l'actuelle demeure : une maison appartenant à Cyprien Sallé, ménager (B1 181), ainsi qu'une maison, un jardin et un bâtiment rural appartenant à Louis Martin, marchand de toile (B1 182 à 184). Les deux maisons, appartenant alors à Delhomel-Sallé et à la veuve de Louis Martin et à son fils, sont mentionnées comme détruites en 1869 (matrice des propriétés foncières).
En 1876, une construction neuve appartenant à Berthe Carpentier est mentionnée sur la parcelle B1 182. En 1885 elle appartient en indivision à la famille Carpentier, puis en 1887 à Arthurine Delièvre. L'ensemble formant les parcelles D 181 à 185, composé de maison, cour, jardin, bâtiment rural et verger, est mentionné en 1888 comme acquis par Emma Duvette, veuve de Charles de Berny (matrice des propriétés bâties).
Ainsi, bien que construite en 1876 pour Berthe Carpentier, l'actuelle maison a continué de porter le nom de Martin, l'ancien propriétaire. Le style classique de la demeure en brique et pierre est caractéristique de la seconde moitié du 19e siècle. Elle est comme un écho plus modeste au château voisin dont elle borde le parc, et dont elle forme une dépendance à partir de 1888.
La propriété a été léguée en 1958 par Gérard de Berny à la commune pour en faire une mairie ou une école. Celle-ci, disposant déjà d'un édifice nouvellement bâti pour cet usage, a renoncé à ce legs, et la maison est restée la propriété de l'héritier de Gérard de Berny, Alain de Mieulle d'Estornez d'Angosse (registre des délibérations du conseil municipal). L'actuel occupant, Guy Cattaux, qui a longtemps été régisseur du château, a créé à partir 1995 un remarquable jardin à la française pour accompagner la demeure classique, qu'il nomme "le pavillon de fantaisie". Ce jardin s'est étendu par la suite au nord sur une bande de terrain du parc du château (parcelle B392).
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.