Jusqu´au milieu du 20e siècle, les villages possédaient de nombreux cafés. Ils constituaient le point de rassemblement et le lieu de vie de tous les habitants, particulièrement ceux en attente de travail. En effet, les exploitants y recrutaient les saisonniers (qui logeaient parfois dans les combles pour ceux qui venaient de loin) ou les journaliers.
Le café servait également de salle de bal, de billard, d´épicerie et de mercerie. On y trouvait de tout en raison de la médiocrité des voies de communication.
Cette fonction de mercerie, qui s'ajoute quasi-systématiquement à la fonction d'épicerie, témoigne de l´importance des travaux de couture dans les sociétés rurales. Se fournir en tissus, fils, aiguilles et boutons étaient relativement problématique.
Généralement situés au coeur du village (Ponthoile), près des lieux stratégiques comme la gare (Romaine), les cafés (au nombre de 18) se doublent le plus souvent d´une ferme (fonction d´origine) ; leur architecture s´apparente donc à celle d´une exploitation classique. Ces lieux remplissent également la fonction d´hôtel dans les villages desservis par une station importante, comme Noyelles. Ils disposent alors d´un étage, où sont rassemblées les chambres et sont le plus souvent construits en brique en raison de leur date d´implantation à la limite des 19e et 20e siècles. Ils prennent le nom de l´exploitant ou propose une appellation significative (café des Voyageurs, café du Nord).
La partie réservée au café dans les fermes occupe une pièce du logis (cf Mayoc ou Ponthoile).
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.