L'édifice (B 238-239) est représenté sur le cadastre napoléonien levé vers 1839. L'état des sections indique qu'il appartient à Jean-Baptiste Bachelot, aubergiste. La partie sud de la propriété (B 239) est acquise par François Constant Vion qui fait démolir et reconstruire deux nouveaux bâtiments (celui sur rue et celui sur cour) vers 1853 (matrices cadastrales). Elle est acquise en 1862 par Henri Caudron, ancien notaire, puis par le négociant Carlier, enfin, en 1910, par Tancrède Clodomir Boulanger, notaire, qui y installe son étude. Il est restauré ou reconstruit après la guerre de 1870 (date portée).

Endommagé durant la Première Guerre mondiale, il est acquis en novembre 1919, partiellement détruit, par Paul Fourrière, qui fait restaurer l'ancien hôtel Boulanger, sur les plans de l'architecte Daniel Roguet, pour y installer l'hôtel Saint-Claude. Les dates portées (1870 - 1914) rappellent les deux guerres qui ont ravagé Péronne. Les travaux sont réalisés en 1922 (imposition en 1925). Le dossier d'évaluation des dommages de guerre en donne les plans et une description en 1920, date à laquelle l'édifice abrite l'étude et le logement du notaire.

Paul Fourrière dépose un deuxième dossier pour une propriété, située rue des Juifs (B 257), qui pourrait avoir été un ancien relais de poste, attesté dans les recensements de population jusqu'en 1872. L'édifice ne sera pas reconstruit à son emplacement pour permettre le prolongement de la rue des Juifs jusqu'à la rue Georges-Clemenceau. Paul Fourrière fait cependant construire de nouvelles écuries, sur un terrain mitoyen.

Originaire de Bouchavesnes, Paul Fourrière est, à la veille de la Première Guerre mondiale, gérant de l'hôtel Saint-Claude, le plus important de la ville, situé cul de sac du Chaudron. Ancienne auberge appartenant à Lardé (état des sections), l'hôtel est attesté dès 1836 (recensement de population). En 1911, Paul Fourrière y emploie et y loge trois garçons d'hôtel, une fille d'hôtel, un cocher, et un plongeur. En 1919, Paul Fourrière s'installe rue des Chanoines, dans l'ancien hôtel Dehaussy, avant de faire reconstruire l'hôtel rue du Gladimont.