Photographe du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.
- inventaire topographique, Amiens métropole
- patrimoine funéraire
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Grand Amiénois - Amiens
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Commune
Amiens
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Lieu-dit
Ville Haute
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Adresse
rue Saint-Germain
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Cadastre
2003
XZ 90, 138
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Dénominationséglise paroissiale, cimetière
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VocablesSaint-Germain-l'Ecossais
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Destinationséglise paroissiale, centre culturel
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Parties constituantes non étudiéespresbytère
Documents figurés :
Le cadastre de 1813 (doc. 1) figure un édifice de plan allongé avec un bas-côté saillant au nord de la nef, des bâtiments occupent la parcelle mitoyenne au nord. L´édifice est également connu par les représentations qu´en donnent le cadastre de 1851 (doc. 2), le plan figurant dans la monographie de G. Durand et les photographies de Martin-Sabon (avant 1896). Sources :
Les sources conservées aux archives départementales (série G) comprennent de nombreux testaments des 17e et 18e siècles, attestant des inhumations dans l´église. Travaux historiques :
Selon H. Dusevel (1825), l´église Saint-Germain est "un assez bel édifice", agrandi en 1477 avec des matériaux provenant des anciennes fortifications de la ville. Selon A. Goze (1854), l´église était bordée par un cimetière créé en 1495, comme ceux de Saint-Rémy et de Saint-Leu.
Pour H. Calland, "ce joli vaisseau de style ogival flamboyant, d´une architecture assez délicate" est "après la cathédrale l'édifice religieux le plus régulier de la ville. [...] L'intérieur, en voie de restauration, plaît à l'oeil par la légèreté de ses voûtes". Construite au début du 15e siècle, elle est agrandie en 1477 avec des matériaux provenant des anciennes fortifications. Les portes en bois sculpté des portails datent du 16e siècle, comme la tour de clocher. L´auteur se réjouit de la disparition des "logettes hideuses, noires et puantes, qui en déshonoraient les murs". Deux sources principales documentent l´église Saint-Germain, les travaux de Guérard (1860) et ceux de Durand (1893). Pour Guérard (1860), l´existence d´une chapelle, dédiée à saint Germain l´Écossais et construite pour Gui d´Amiens, seigneur de Vignacourt et sa femme Mathilde, est attestée par un acte de donation au prieuré Saint-Firmin du Val, en 1131. La paroisse est mentionnée en 1198 par un accord entre l´évêque et l´abbé, ratifié par l´archevêque de Reims, puis par le pape Honorius III (également dans Darsy, 1869). Cette église, qui aurait été détruite par un incendie en 1218 (repris de Daire, 1757), est sans doute reconstruite avant 1280.
Des terrains, situés au nord de l´ancienne église, sont acquis en 1415 et ajoutés à ceux du presbytère, du cimetière et de la portion de rue où ils sont placés, en vue de l´agrandissement de l´édifice, qui dessert une des plus grandes paroisses de la ville. La construction de la nouvelle église débute au milieu du 15e siècle et s´achève en 1560.
La construction de la nef succède à l´acquisition de nouveaux terrains (entre la rue du Four et la Poterie), en 1452. En 1470 et en 1477, trois maisons sont achetées pour permettre de rallonger l´église (construction du chœur) et d´achever la construction. Le chœur commencé en 1478 est achevé vers 1486. Une logette en dur lui est adossée au coin de la rue du Four et de la Poterie. La sacristie (petite salle voûtée en pierre), qui se trouve derrière le sanctuaire, est sans doute construite en même temps que le chœur. Le premier clocher est remplacé par une tour carrée en pierre, en 1484.
En 1559, les marguilliers achètent une maison voisine de celle donnée par Claire Dupont et Marie Delattre pour élargir et augmenter la nef. La fabrique désire également agrandir le cimetière et achète pour cela la maison, dite le Plat d´argent qui appartient à Jean Pingré. Le bas-côté nord vient alors compléter l´édifice ; le presbytère est transféré vers l´abside, avec son entrée rue de la Poterie. Pour G. Durand (1893), l'église Saint-Germain, "sans être un monument de premier ordre, n'en constitue pas moins dans l'exiguïté de ses proportions et la simplicité de son ornementation un joli et curieux édifice du 15e siècle".
Confirmant, en partie, les recherches de M. Guérard, l'auteur retrace l'historique de l'église paroissiale, dont on ne connaît pas les origines mais dont la mention la plus ancienne remonte à 1131. Il met cependant en doute l´hypothèse de la reconstruction de l´église avant 1280, qui ne repose sur aucune source.
En 1470 et 1471, des lettres patentes de Louis XI autorisent l'agrandissement de l'église, attribué au maçon amiénois Robert Lemoustardier par H. Dusevel ; les travaux ne commence qu'en 1478 et se prolongent jusqu'en 1487, date à laquelle la construction de plusieurs échoppes est autorisée le long de l'église. Elles seront supprimées en 1854. En 1582, la couverture en tuiles du clocher est remplacée par des ardoises. Le clocher est alors sommé d'un comble en charpente exécuté par Antoine Cardon de Cottenchy et Robert Durot d´Amiens. Les dessins conservés dans les archives paroissiales figuraient une charpente de trente pieds de haut avec une lucarne sur chaque face. A sa base, une galerie plombée était ornée de quatre statues réalisées par Guérart de Françières, entailleur d'images à Amiens. Celle-ci sera supprimée en 1782.
Les travaux de restauration de l´église, endommagée lors du siège de 1597, sont réalisés par le maître maçon Pierre Legaucher et s´achèvent en 1604. En mai 1855, le Conseil municipal adopte le projet de restauration de l´église. Les travaux sont conduits de 1855 à 1877 par l´architecte communal Henry Antoine et l´exécution est confiée à M. Vast-Gaillet puis, après son décès, à M. Guénard, entrepreneurs formés par Viollet-le-Duc. La dépense totale de la restauration, financée aux 2/3 par la ville et au 1/3 par les dons recueillis par MM. Solente et Daveluy, curés de l´église, est de 270.000 francs. Les voûtes déformées sont presque entièrement refaites, en réemployant les clefs et les nervures d´origine à chaque fois que c´est possible ; quelques clefs sont refaites ; l´humidité ayant rongés les piliers du chœur derrière les boiseries, il faut remplacer la pierre à plusieurs endroits ; des piliers notamment dans la nef, sont repris en sous-œuvre ; l´église est entièrement ravalée à l´intérieur pour faire disparaître les raccords entre l´ancien et le nouvel ouvrage et pour faire disparaître les traces de badigeons et avaries. A l´extérieur, les pinacles qui ornent les contreforts et les balustrades sont remplacés ; plusieurs arcs-boutants sont consolidés et d´autres presque entièrement refaits ; des tirants de fer sont installés pour éviter l´écartement des voûtes ; les remplages sont refaits sur plusieurs fenêtres ; la déchirure qui s´est produite entre le clocher et l´église en raison de son inclinaison vers le nord est bouchée ; la maçonnerie de la partie haute de la tour, les ouïes et la flèche en charpente sont refaites ; les combles des bas-côtés sont supprimés et remplacés par des terrasses zinguées pour éviter les noues (d´après les renseignements fournis par M. Antoine). La peinture murale de saint Nicolas est déplacée de la 1e travée du bas-côté nord du chœur, sous l´appui d´une fenêtre, à la chapelle où se trouvait la Mort de Marie ; elle est alors restaurée par Désiré Le Tellier. Vers 1878, on sculpte les armes de Pie IX et Léon XIII sur les ventaux du portail occidental. Selon le Dictionnaire historique et archéologique de Picardie (1909), l'église Saint-Germain, construite aux 15e et 16e siècles, est le sanctuaire le plus remarquable de la ville. La fiche rédigée par le service d´animation du patrimoine indique que l´église Saint-Germain-l´Écossais est construite en plusieurs campagnes de travaux : le clocher hors-œuvre (début 15e siècle), la nef (1440-1450) et le chœur (1470-1480), correspondant à un agrandissement de l´église. Le bas-côté nord est agrandi vers 1550. L´édifice fait l´objet de nombreuses campagnes de restauration, après le siège des Espagnols (1597), puis au milieu du 19e siècle (de 1855 à 1877). L´édifice est endommagé en 1918, puis en 1940, date à laquelle un incendie détruit le pignon sud et une bonne partie du mobilier. Il est à nouveau restauré de 1957 à 1965 (chaînage des murs en béton armé et réfection des arcs-boutants, de la couverture et des fenestrages), puis de 1972 à 1974 (dallage), enfin en 1992 (clocher).
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Période(s)
- Principale : 15e siècle
- Secondaire : limite 16e siècle 17e siècle, 3e quart 19e siècle, 4e quart 19e siècle
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Dates
- 1478, daté par travaux historiques
- 1855, daté par travaux historiques
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Auteur(s)
- Auteur : charpentier attribution par travaux historiques
- Auteur : charpentier attribution par travaux historiques
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Auteur :
Francières Guérart desculpteur attribution par travaux historiquesFrancières Guérart deCliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
- Auteur : entrepreneur attribution par travaux historiques
- Auteur : entrepreneur attribution par travaux historiques
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Auteur :
Antoine Louis Henryarchitecte attribution par travaux historiquesAntoine Louis Henry
Architecte, président de la société régionale des architectes du nord de la France, président d'honneur de la société des Antiquaires de Picardie, membre du conseil départemental des constructions et bâtiments publics.
Arrive à Amiens en 1846 pour construire la gare.
Architecte de la ville jusqu'en 1856 (démission).
Architecte de l'arrondissement de Doullens (Somme).
Père de Georges Antoine et de Joseph Antoine. Grand-père d'Henry Antoine.
1862 : domicilié 21 rue des Saintes-Maries (annuaire).
1881 : domicilié 10 rue des Saintes-Maries à Amiens avec son fils Joseph (19 ans) élève architecte.
chevalier de la légion d'honneur, capitaine commandant honoraire de la compagnie des sapeurs-pompiers, membre du conseil municipal,
Voir le site http://www.purl.org/inha/agorha/002/75226.
L'édifice comprend actuellement une église, implantée en parcelle d'angle et un espace libre au nord, qui se caractérise par une forte pente descendant vers le canal. L´église, construite en calcaire appareillé en pierre de taille et couverte d´ardoises, présente un plan allongé à trois vaisseaux et chevet à pans coupés, à transept non saillant. La tour de clocher s´élève dans l´angle nord-ouest. L´église dispose de deux accès principaux, l´un à l´ouest, l´autre au sud. Une petite porte, au nord du choeur donne accès à la sacristie. La forme des contreforts est différente au nord et au sud. Les baies en arcs brisés (à 3 ou 4 lancettes) présentent un remplage flamboyant très restauré ; celles des extrémités sont moins hautes et plus étroites que les autres. La lecture de l´espace intérieur est fortement altérée par les aménagements nécessaires au centre culturel. Le collatéral sud est moins profond que le collatéral nord Deux chapelles ont été accolés au nord (armoiries Le Cat et Le Coutellier), des portes en anse de panier y donnent accès. Choeur est aussi profond que la nef (quatre travées de part et d´autre du transept), le bas-côté sud continu est plus étroit que le bas-côté nord, dont la largeur est différente dans la nef et dans le choeur. Un raccord est visible entre la tour et bas-côté nord. Les murs est des bas-côtés conservent des traces de décor mural en relief (19e) à l´emplacement d´anciens autels.
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Murs
- calcaire
- pierre de taille
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Toitsardoise
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Étages3 vaisseaux
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Typologiesclocher décentré ; transept non saillant ; cimetière d'enclos paroissial (churchyard)
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État de conservationmenacé
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Statut de la propriétépropriété publique
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Intérêt de l'œuvreà signaler
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Protectionsclassé MH, 1906/10/16
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Référence MH
Construite dans la 2e moitié du 15e siècle, l´église Saint-Germain-l´Ecossais, aujourd´hui désaffectée, constitue un témoin majeur de l´architecture religieuse d´Amiens reconnu par les érudits du 19e siècle (H. Dusevel, H. Calland). Malgré les nombreuses restaurations réalisées aux 17e, 19e et 20e siècles, elle présente une unité architecturale remarquable.
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- (c) Département de la Somme
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Ministère des finances
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Documents d'archives
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BM Amiens. MS E 1357. Fonds Pinsard. PINSARD, Charles. Rues, places et monuments d'Amiens. Recueil de notes, tome 30.
p. 237-332 -
BM Amiens. MS E 1362. Fonds Pinsard. PINSARD, Charles. Rues, places et monuments d'Amiens. Recueil de notes, tome 35.
p. 74 -
BM Amiens. MS E 1377. Fonds Pinsard. PINSARD, Charles. Rues, places et monuments d'Amiens. Recueil de notes, tome 49.
p. 159-162
Bibliographie
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DUSEVEL, H., MACHART, R. Notice sur la ville d'Amiens ou description sommaire des rues, places, édifices et monumens les plus remarquables de cette ville ..., par MM. H. D*** et R. M***. Amiens : Allo-Poiré libraire, 1825.
p. 72-73 -
GUERARD, François. "Signalement des baraques disgracieuses adossées à l´église Saint-Germain d´Amiens". Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie, tome I, 1841-1843.
p. 92 -
GUERARD, François. "Compte-rendu sur l´église Saint-Germain à Amiens et sur le cimetière qui l´entourait". Mémoires de la Société des Antiquaires de Picardie, t. XI, 1851.
p. 23-24 -
CORBLET, Jules. L´église Saint-Germain d'Amiens. Amiens : Yvert, 1854.
-
GOZE, Antoine. Histoire des rues d'Amiens. Amiens : Alfred Caron imprimeur éditeur, 1854-1861.
tome 1, p. 3-8 -
GUERARD, François. "Histoire de l'église St Germain d'Amiens". Mémoires de la Société des Antiquaires de Picardie, t. XVII, 1860.
p. 429-470 -
CALLAND, H. Guide de l'étranger à Amiens. Description de ses monuments anciens et modernes suivie d'une biographie des hommes remarquables qui sont nés dans cette ville, augmenté par A. Dubois. Amiens : typographie Lambert-Caron.
p. 70-71 -
DURAND, G. Amiens. Eglise Saint-Germain-l'Ecossais. La Picardie historique et monumentale. Amiens : Yvert et Tellier, 1893.
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SOCIETE DES ANTIQUAIRES DE PICARDIE. Dictionnaire historique et archéologique de la Picardie. Tome I : Arrondissement d'Amiens, cantons d'Amiens, Boves et Conty. Amiens : Société des antiquaires de Picardie, 1919. Réed. Bruxelles : Editions culture et civilisation, 1979.
p. 77-78
Documents figurés
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Amiens. Plan cadastral. Section LL, dite de la ville, dessin, Grevin géomètre, 1813 (AD Somme ; 3 P 1162).
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Section G, dite de la ville intra-muros, 4e feuille, dessin par Desroches géomètre, 1851 (DGI).
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Amiens : églises paroissiales- Église St-Germain-l'Ecossais, dessin, vers 1870 (BM Abbeville ; coll. O. Macqueron. Carton 73)
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Amiens. Eglise Saint-Germain-l'Ecossais. Plan relevé par M. Henry Antoine architecte, imprimé, extrait de Durand, G., "L'église Saint-Germain". In Picardie historique et monumentale, t. I, arrondissement d'Amiens, Amiens : Société des Antiquaires de Picardie, 1893.
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Eglise Saint-Germain. Vue intérieure, photographie, par Félix Martin-Sabon, avant 1896. (Archives photographiques de la médiathèque du patrimoine ; MH 0045461)
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.