Selon F. Guérard (1837), le couvent d´Augustins est entièrement détruit en 1358. Charles V, duc de Normandie leur concède alors une maison dite Hospitale Leonardi-le-Sec. Une charte de 1359 atteste également l´existence d'un autre hôpital cédé aux Augustins, l'hôpital Saint-Jacques-de-Lynard, qui fait partie de leur enclos, vis à vis de l'Intendance. L'église conventuelle avait été construite en 1309. Malgré l'opposition du corps de ville, la communauté reconstruit le couvent avec des matériaux provenant en partie de l'ancienne fortification de la ville : le cloître, commencé en 1386, est achevé en 1475, l'église est achevée en 1417. Sa façade est alors en bois mais une autorisation est accordée pour la construction d'un pignon en maçonnerie et de deux contreforts, suivant un alignement en retrait par rapport au précédent. La communauté de ville accepte ensuite que l'église soit agrandie d'un chapitre, en 1486, sur une rue, dite de l'Auditoire, concédée aux religieux. L'église est alors consacrée sous l'invocation de Saint-Julien-Martyr, puis en 1618 de Notre-Dame-de-la-Foye. Le clocher, détruit par la foudre en 1737 est reconstruit et réparé plusieurs fois. Un devis pour la construction d'un nouveau clocher et d'une flèche est établi en 1789 par Bruno Vasseur ; il ne sera pas mis à exécution. La bibliothèque du monastère comptait près de 9500 volumes à la fin du 18e siècle.

Vendu comme bien national en 1791, le couvent est transformé en manufacture de draps. Soutenue par le premier Consul, la manufacture Gensse l'aîné périclite sous la Restauration. Acquise par M. Dupont-Bacqueville, les métiers et les bâtiments seront vendus ; l'église et le cloître deviennent la propriété de l'entrepreneur amiénois Tattegrain. Les différentes illustrations réalisées par les frères Duthoit, ainsi que celle reproduites dans l'article de F. Guérard donnent des représentations assez précises. Le couvent est construit en parcelle traversante, bordée au nord par un canal. Les bâtiments conventuels, de plan en T, ceinturant le cloître au nord et à l'est, divisent les terrains suivant une disposition entre cour et jardin. A l'ouest, la cour plantée est accessible depuis la rue par un portail, à l'est s'étendent les jardins du couvent. Un corps de passage, à l'extrémité nord, relie la cour et le jardin. Le cloître et l'église conventuelle, au sud, ouvrent sur la rue. L'édifice présente une façade à deux pignons accolés. La nef à chevet polygonal est flanquée d'un collatéral plus étroit et plus court, au sud. Le clocher de milieu est sommé d'une flèche en charpente.

Selon l'ouvrage d'Aimé et Paul Duthoit (1874), le couvent d´Augustins est pillé et incendié lors du siège d'Amiens par les troupes du roi de Navarre, en 1358. Les religieux ne réintègrent les lieux qu'en 1386. L'église Saint-Julien, commencée en 1417, est consacrée en 1427. Suivant l'usage adopté par les ordres mendiants, elle se composait de deux vaisseaux, comme le montre le dessin réalisé en 1825. Saisi en 1790, le couvent est vendu l'année suivante aux Gensse-Duminy, qui y établissent une fabrique de draps et casimirs ; il sera démoli en 1837 pour permettre l'ouverture de la rue Constantine (actuelle rue Jean-XXIII).

Selon le manuscrit Pinsart, les augustins s´établissent en 1309 dans une maison donnée par Jean de Fallevy en 1303. Le couvent détruit en 1358 est reconstruit. L´église commencée en 1386 est achevée en 1417 et consacrée en 1426, sous le vocable de Saint-Julien-Martyr et de Notre-Dame de Foye, au 17e siècle. Vendu comme bien national et transformé en manufacture de draps, visitée en 1803 par le premier consul ; une annonce de 1823 en fait une description (cf. annexe). Les terrains sont ensuite lotis, en 1835.

Selon le Dictionnaire historique et archéologique de Picardie (1919), le couvent d'Augustins est fondé en 1301 par Jean de Nesles, chevalier et seigneur de Falvy, dans le faubourg Saint-Michel.