Le cadastre napoléonien de 1836 donne une représentation de la vaste ferme, située à l'angle de la rue de Roisel et de la Grande-rue (rue d'Hervilly). On y distingue un logis, établi au nord, perpendiculairement à la rue, et un petit bâtiment de plan carré, à l'angle sud-est, également connus par des cartes postales du début du 20e siècle.
La liste électorale de 1900 signale la présence à Bernes d'Alfred Geneste, agriculteur originaire de Saint-Quentin (1871). Le recensement de 1911 indique qu'il emploie et loge dans sa ferme, un cocher et une bonne d'enfant.
La propriété, détruite durant la première guerre mondiale, fait l'objet d'un état des dommages (Lebègue et Bernard en 1920) illustré par un plan qui donne les dispositions de la ferme (légende du plan en annexe). Le plan atteste de l'agrandissement de la ferme, au nord permettant l'extension du logis et l'aménagement d'un parc.
Les propriétaires de la ferme possèdent également une maison et des maisons ouvrières rue Cardon, une ferme rue de l'Eglise, deux maisons ouvrières rue Jean-Frison et deux maisons ouvrières rue de Roisel.
Au lendemain de la première guerre mondiale, la ferme est reconstruite pour Pierre Florin, originaire de Roubaix, qui réside à Bernes dès 1921 et jusqu'en 1939. En 1936, il emploie et loge deux domestiques, un valet de ferme et une cuisinière. Le logis de la ferme est reconstruit au nord, au coeur du parc aménagé vers 1900.
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.