L'hôtel de ville de Chaulnes s'est trouvé entièrement détruit à la suite des opérations militaires de la Grande Guerre. Un descriptif et estimatif des dommages de guerre, établi en 1920 par les architectes Marcel Lebègue et Henri Bénard, architectes à Péronne, décrit l'édifice antérieur : un bâtiment en briques comportant une cave, un rez-de-chaussée, un étage et un grenier ; on accédait par un passage à travers la mairie à la salle des fêtes logée, sur l'arrière, dans une cour couverte d'une charpente et verrière reposant sur 2 colonnes en fonte, au sol pavé de brique, dotée d'une scène.
Une carte postale du début du 20e siècle en donne une représentation : le bâtiment à étage carré construit en briques et couvert d'ardoises. Façade sur rue à 5 travées avec travée axiale marquée par un appareillage en pierre calcaire et un campanile. Baies du rez-de-chaussée en plein cintre : 4 portes et passage cocher au centre.
Le projet de reconstruction de l'hôtel de ville, œuvre de J. Jupin et A. Pilet, architectes à Roye, date de 1924. Il comprend, outre les locaux de la mairie, une salle de musique, la justice de paix, un campanile. Une salle des fêtes est couverte d'une voûte parabolique en béton renforcée par un quadrillage de nervures en plafond.
Le projet présente un bâtiment principal à cinq travées. Un campanile à horloge surmonte la travée centrale. Au rez-de-chaussée, trois portes donnent accès à une salle de musique et une salle de spectacle, un passage traversant (signalé par des grilles) situé dans la deuxième travée à droite donne accès à l'escalier desservant le cabinet du maire et les salles de la justice de paix à l'étage, au secrétariat de la mairie et son logement, ainsi qu'à une petite cour accueillant des communs. Une carte postale des années 1920 montre une réalisation de la façade sur rue conforme à ce projet, à l'exception de l'horloge (absente) et de la présence d'un balcon au centre à l'étage.
La décoration de la mairie s'achève en 1932 (réception définitive des travaux).
Les cartes postales des années 1920 montrent également la demeure mitoyenne, au sud, aujourd'hui réunie à la mairie. Après sa reconstruction, elle présente une façade sur rue à 3 travées à léger avant-corps central, avec passage cocher latéral au sud et baies à linteau en béton à l'étage. Une boutique semblait occuper le rez-de-chaussée.
D'après les cartes postales du milieu du 20e siècle (vues aériennes), l'acquisition et la transformation de la demeure mitoyenne sont postérieures.
Les locaux sont aujourd'hui complètement réaménagés intérieurement.
Ingénieur E. C. P.