Ce monument funéraire est celui de la comtesse de Montbrun, née Adéline-Joséphine Briansiaux (1811-1883) et de l'un de ses deux fils (probablement Louis-Henri-Émile). Elle est fille du richissime François-Charles (1769-1825), d'une famille de gens de mer de Dunkerque, fondateur en 1792 d’une maison de commerce, bientôt la plus prospère de Lille. Son père lui a sans doute légué à Clarques, au hameau de Saint-Augustin, le domaine agricole de l’ancienne abbaye des prémontrés à Thérouanne (Pas-de-Calais), bien national dont il a fait l'acquisition.

Adeline-Joséphine Briansiaux avait épousé en 1831 en premières noces à Lille un négociant, Léopold Frédéric Heegman. En secondes noces, elle devient la comtesse Louis-Anatole-Napoléon de Montbrun (1810-1897), fils du fameux général de division, réputé meilleur cavalier de Napoléon et mort à la bataille de la Moskowa. Elle lui donne trois enfants : Marie-Louise (1838-1920), Louis-Henri-Émile (1839-1894), Maurice (1841-1861). Elle semble vivre séparément de son époux, rentier, installé à Paris.

La comtesse de Montbrun meurt à Clarques en novembre 1883, "en son château de St-Augustin", est-il inscrit sur le monument funéraire. Le recensement de 1881 y constate un concierge, trois domestiques et une servante. L’industriel Jules-Émile Scrive qui assiste à son enterrement écrit dans ses carnets :

« Jeudi 29. Départ à 7h13 pour l’enterrement de la comtesse de Montbrun à Clarques (10 km d’Aire). Ma tante Sophie m’accompagne ; étrange voyage chez des gens à moitié fous mais très originaux. Le château de Saint-Augustin est en ruines, sans avoir été jamais habité et la comtesse faisait bâtir quand elle est morte une maison pour y habiter. Charmante femme que madame de Laprade et la jeune madame de Montbrun. La cousine a légué à maman un beau bijou venant de Jean Bart. Vendredi 30. Je vais chez maman Jules chercher le bijou de madame de Montbrun pour le faire expertiser par Watier, le bijoutier, qui ne l’estime pas plus de 355 francs mais le souvenir historique, bien entendu, ne figure pas dans cette évaluation. » (WALLART et TERRIER, 2009)