Né à Lens d'un père tchéquoslovaque (né en 1919 et décédé de la silicose en 1968) arrivé en 1923 pour travailler dans les mines de Lens où il effectue toute sa carrière, François Golebiowski passe sa jeunesse à Lens, à la cité Jeanne d'Arc puis à la cité 9-9bis jusqu'en 1980. A l'âge de 11ans il entre au collège Michelet de Lens puis au lycée Béhal où Il apprend la soudure alors qu'il voulait être électricien. Il habite désormais à la cité 2 de Mazingarbe et ce depuis 30 ans. Il est salarié d'Electricité de France depuis 1987. Auparavant il bénéficiait d'un logement de fonction car il travaillait à la centrale électrique des Houillères du Bassin du Nord-Pas-de-Calais à Violaines (62). Il se souvient très bien du jour de la catastrophe de Liévin, en 1974, qui fit 43 mineurs victimes et c'est à partir de ce jour que lui vint l'idée des chevalements miniatures. Il avait alors 17 ans. Dès l'année suivante il photographie systématiquement les chevalements environnants qui subsistent près de chez lui, sous toutes les coutures, d'abord à Lens puis à Liévin (le 1 de Liévin est aujourd'hui protégé et toujours en place au centre d'un rond-point de la zone commerciale) et à Avion (le 7 d'Avion aujourd'hui détruit). Petit à petit, il se passionne pour le sujet et assiste à la destruction de certains de ces symboles miniers. Les photographies de vieux chevalements parues dans "Notre mine" ainsi qu'un hors-série de la revue "Relais" qui montre "l'album des chevalements", présenté sous forme de planches contact, reparties dans les numéros 38 de mai 1972 à 67 de janvier 1975, vont également, dès 1972, inspirer F. Golebiowski.
A partir de ses clichés, en amateur de dessin industriel, il réalise des plans à l'échelle 1/24e. Malheureusement aucun plan sur papier quadrillé n'a été conservé. Puis il se procure le matériel nécessaire à la réalisation de ses miniatures de taille humaine, constitué majoritairement de ferrailles récupérées (fer carré rond, tôle de 2mm d'épaisseur) et des baguettes à souder, complétées de quelques achats comme la peinture.
Les étapes de fabrication sont la constitution d'un gabarit, le découpage et la mise en forme, le cintrage au marteau et enfin la soudure. Les chevalements constitués de métaux mélangés, fondus et soudés, sont peints de couleurs différentes pour une restitution au plus près de la réalité. Les œuvres ne sont ni signées ni datées.
Ces chevalements sont le fruit d’un travail de presque 25 ans qu’il a dédié à tous les mineurs et à son père mort de la silicose à l’âge de 49 ans. Monsieur Golebiowski tenait à rendre cet hommage aux mines de Lens et Liévin, et à la corporation minière en général, lui qui a toujours « travaillé au jour » (à la lumière du jour, à l’opposé du travail de fond ,souterrain) et qui, grâce à son père, n'est jamais descendu au fond. Un de ses plus grands souhaits était que ses œuvres rejoignent le Centre Historique Minier de Lewarde. Monsieur Golebiowski est malheureusement décédé en mars 2013 (avant de voir aboutir ce projet). Mais des reproductions de ses œuvres ont été présentées lors de l’exposition Mini Mine Maxi Passion au CHM en 2013.
Photographe au service régional de l'Inventaire général du patrimoine culturel.