Dossier d’œuvre architecture IA60005436 | Réalisé par
Chamignon Lucile (Rédacteur)
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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  • inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
Ancien manoir, aujourd'hui demeure
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
  • Commune Vendeuil-Caply
  • Lieu-dit Vendeuil
  • Adresse 3 Grande Rue de Vendeuil
  • Cadastre 1828 D 138 à 148 ; 153, 154  ; 2017 B 1098 à 1100 ; 143, 146
  • Dénominations
    manoir, demeure
  • Destinations
    demeure
  • Parties constituantes non étudiées
    écurie, logis, parc

Cette demeure se trouve probablement à l’emplacement de l'ancien manoir des seigneurs de Vendeuil. Un château est mentionné à Vendeuil en 1714 à la mort de Claude de Mesnil décédé "en son château de Vendeuil" (Seydoux, 2010). La demeure est représentée sur l’Atlas de Trudaine au milieu du XVIIIe siècle : les bâtiments ferment presque entièrement une large cour rectangulaire, ouverte sur la rue dans l’angle nord-ouest et sur le parc dans l’angle nord-est. Alimentés directement par les sources de la Noye qui jaillissent à cet endroit, plusieurs bassins sont aménagés dans le parc à l’arrière et une rigole achemine de l’eau jusqu’au niveau de bâtiments qui ont pu faire partie d’une ancienne ferme attenante.

La propriété a été mise en vente en 1790 et acquise par Maximilienne de Béthune-Sully. Son mari Armand de Béthune, garde du corps du roi, a émigré, a combattu en Belgique, a été fait prisonnier puis guillotiné en 1794 une fois revenu en France. Ses biens - dont le domaine de Vendeuil -, sont alors mis sous séquestre et sa femme emprisonnée. À sa libération cette dernière obtient la levée du séquestre de ses biens et mène différents travaux dans le premier quart du XIXe siècle, avec la construction de deux ailes en retour d’équerre à droite et à gauche du logis. Le cadastre dit napoléonien levé en 1828 figure un plan du domaine à cette date.

C’est à cette même période que les communs implantés sur les côtés est, sud et nord sont détruits et que deux petits pavillons sont édifiés côté rue. Les bâtiments à vocation agricole sont reconstruits plus au sud : écuries, étables, logis du régisseur.

Maximilienne de Béthune épouse en secondes noces Eugène de Montmorency-Laval qui recueille sa succession à sa mort puis se remarie avec Constance de Maistre en 1833. Le domaine appartient aujourd’hui à la famille de Jorna, héritière des de Maistre.

Les écuries et la maison du régisseur au sud du logis ont été reconstruits dans la seconde moitié du XIXe siècle d'après la date de 1876, gravée à l’intérieur de l’une des constructions. Les remises agricoles en brique et pierre juste au nord semblent avoir été reconstruites sur les fondations des bâtiments issus de la campagne de construction du premier quart du XIXe siècle.

À la fin du XIXe ou au début du XXe siècle, une partie de l’aile gauche du logis est amputée. Une porte est toujours visible au premier étage.

Au cours de la Première Guerre mondiale le domaine est réquisitionné pour être transformé en hôpital militaire. Les soldats blessés sur le front étaient pris en charge dans les bâtiments de la ferme en premier lieu, puis transportés jusque dans l’ancien logis où les opérations étaient pratiquées. Un cimetière militaire est temporairement implanté dans le parc de la propriété avant d’être déplacé dans le champ derrière l’église. Les corps sont ensuite peu à peu rendus aux familles et le cimetière disparaît.

L’aile en retour d’équerre à droite du logis a été détruite dans les bombardements survenus en 1940.

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : 1er quart 19e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : 2e moitié 19e siècle
  • Dates
    • 1876, porte la date

Le domaine se situe à Vendeuil, juste au sud de l’église au lieu-dit "Clos de Vendeuil". Il comprend un premier ensemble domestique avec le logis et le parc ; et au sud les dépendances agricoles avec écuries, remises, logement des ouvriers et maison du régisseur.

 

La demeure

 

Elle est composée d’un logis orienté parallèlement à la rue et disposé au fond d’une cour close de murs en brique et pierre. Deux pavillons en pierre couverts d’un toit en pavillon en ardoise sont alignés sur la rue. L’accès à la cour se fait par un portail en fer soutenu par deux piliers en pierre.

Le logis entièrement en pierre de taille comprend un corps principal de cinq travées et trois niveaux d’élévation (rez-de-chaussée, étage carré, comble aménagé). Sur le côté gauche, il est prolongé par une aile en retour d’équerre constituée également de cinq travées et de trois niveaux d’élévation. Les toitures, toutes en ardoise, sont à longs pans et croupe pour l’aile et longs pans avec pignon découvert pour le corps principal.

Le parc aménagé à l’arrière est agrémenté d’un grand bassin de forme ovoïdale alimenté par les sources de la Noye qui jaillissent d’une petite grotte artificielle aménagée à l’entrée du plan d’eau. Une allée plantée d’arbres menant au fond du parc longe le bassin.

 

Les dépendances agricoles

 

Juste au sud de ce premier ensemble est installé un complexe agricole comprenant des écuries et des remises à matériel alignées sur la rue, ainsi que la maison du régisseur en retour.

Les écuries sont construites en brique et sont constituées de 5 travées ordonnancées de manière régulière et séparées par des contreforts en légère saillie côté rue. Le premier niveau éclairé par des oculi côté rue, des baies en demi-cercle côté cour, abrite les écuries avec enclos à chevaux et des logements d’ouvriers dont celui du charretier. Le fenil aménagé au niveau des combles est percé de trois portes côté rue. Les deux niveaux sont séparés par un bandeau de brique en saillie. Les couvertures en ardoise sont à longs pans avec des pignons couverts. Un imposant auvent en charpente couvert d’un toit en ardoise abrite les sorties des écuries.

L’intérieur des écuries est orné de carreaux de ciment et le logement du charretier qui leur est accolé dispose d’une petite fente permettant de surveiller les chevaux.

Le logement du régisseur de la ferme, également construit en brique, consiste en un corps principal de trois travées (fenêtre, porte d’entrée, fenêtre) et deux niveaux d’élévation (rez-de-chaussée, comble aménagé) auquel est accolé un pavillon côté ouest constitué de trois niveaux (rez-de-chaussée, étage carré, comble aménagé). Les toitures, en ardoise, sont à longs pans et croupe avec brisis pour le corps principal et deux pans et croupe avec brisis pour le pavillon.

  • Murs
    • pierre pierre de taille
    • brique
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    étage de comble, 1 étage carré
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
    • pignon découvert
    • pignon couvert
    • toit en pavillon
    • toit à deux pans croupe
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Bibliographie

  • SEYDOUX, Philippe. Châteaux et gentilhommières en pays de l'Oise. Tome 1 : Beauvaisis, Vexin, pays de Bray, Plateau picard et pays de Clermont. Paris : La Morande, 2010.

    p. 159.

Documents figurés

  • Vendeuil-Caply. Plan de la route de Flandre, [vers 1747] [en ligne] (AD Oise ; plan 1336/1).

  • Vendeuil-Caply (Oise). Cadastre dit napoléonien, reproduction, 1828 (coll. part.).

Date(s) d'enquête : 2024; Date(s) de rédaction : 2024
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Chamignon Lucile
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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