Dossier d’œuvre architecture IA60005389 | Réalisé par
Chamignon Lucile (Rédacteur)
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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  • inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
Ancien atelier de peinture sur verre Bazin-Latteux, aujourd'hui maison
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
  • Commune Le Mesnil-Saint-Firmin
  • Cadastre 2020 AB 94, 95
  • Dénominations
    atelier, maison
  • Précision dénomination
    atelier de peinture sur verre

La production de vitraux peints issus de la fabrique du Mesnil-Saint-Firmin (Oise) a été abondante dans la seconde moitié du XIXe siècle et se retrouve principalement dans le nord de la France, en Normandie et en Champagne. Si les verrières conservées se retrouvent principalement dans des églises, elles garnissent également des édifices civils, demeures privées ou équipements publics (beffroi de Boulogne-sur-Mer). Des commandes ont été réalisées à l'étranger, par exemple à l'Acadèmia Mariana de Lérida en Espagne ou encore à la cathédrale de Pékin (G. Ledoux, 2019).

Les recherches réalisées par Gilbert Ledoux et Jean-Marc Meaux permettent de renseigner l’histoire de ce site. La fabrique de vitraux est en réalité un atelier de peinture sur verre construit vers 1846 par Gabriel Boniface Bazin. En effet, le verre n’est pas fabriqué sur place, c’est uniquement la mise en peinture des panneaux qui est réalisée. Dès son ouverture, l’établissement est sous la direction de Jules Leclercq, peintre originaire de Broyes formé auprès de Jean-Dominique Ingres et inhumé dans le cimetière du Mesnil-Saint-Firmin. Après la mort de ce dernier en 1855, Gabriel Bazin assure lui-même la direction de la fabrique. C’est ensuite son fils Stéphane Bazin puis le gendre de ce dernier Ludovic Latteux qui la reprend.

D'après les recherches de Gilbert Ledoux (2019), d'autres peintres participent à la création de verrières comme Nicolas Lorin qui s'installe ensuite à Chartres et fonde les ateliers de maitres-verriers Lorin ou encore Henri Carot qui travaille au Mesnil-Saint-Firmin de 1879 à 1888 et a collaboré avec le peintre Maurice Denis. De 1850 à 1905, 174 cartonniers ont travaillé avec l'atelier. Les "artistes dessinateurs" Alexandre Tallon et Gaston Ledoux sont cités dans le recensement de population de 1872. L'atelier employait également des travailleurs à domicile et des pensionnaires de la colonie agricole. En 1878, les ateliers auraient employé jusqu’à 60 personnes. Le nombre d’ouvriers diminue ensuite. La Notice statistique du département de l’Oise mentionne 25 ouvriers en 1902.

Le site possédait deux entrées : l’une côté ouest et l’autre côté est. Elles étaient toutes les deux fermées par un portail (toujours en place). L’atelier d’origine, implanté au bord de la départementale 930, existe toujours. Il est figuré sur un plan dressant les possessions de la famille Bazin en 1848 (LEDOUX, 2019). C’est un vaste bâtiment en brique du Mesnil-Saint-Firmin (reconnaissable à sa teinte claire) pourvu de larges ouvertures et d’une grande hauteur sous plafond afin de faciliter la manipulation des verrières.

D’après le propriétaire actuel, les bâtiments qui sont installés juste au sud de l’atelier, de taille plus modeste, ont surtout été utilisés au début du XXe siècle lorsque l’activité de l’entreprise a ralenti. À cette époque, le directeur loge dans l’atelier d’origine, dans les parties en entrant à droite qui ont été aménagées en habitation, tandis que les quelques ouvriers logent à l’étage, dans la partie ouest du bâtiment.

Les ateliers ferment en 1906 faute de commande des églises à la suite de la séparation de l’Église et de l’État en 1905.

Les cartons de l’atelier sont récupérés par Claude Barre, ancien peintre-verrier à Amiens, qui les a toujours en possession.

Un café s’est ensuite installé sur le site. Au cours de la Première Guerre mondiale, les bâtiments sont occupés par des soldats américains. Le propriétaire actuel a retrouvé des munitions ainsi que les noms de soldats.

Le site est ensuite investi par divers artisans spécialisés dans le secteur du bâtiment. L’ancien atelier semble avoir été agrandi vers l’est à cette époque. Installé depuis plus de quarante ans, le propriétaire actuel est un ancien brocanteur. Son habitation se trouve dans l’atelier d’origine. 

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 19e siècle
    • Principale : 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1846, daté par travaux historiques
    • 1906, daté par travaux historiques
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Bazin-Latteux (1846 - 1906)
      Bazin-Latteux

      Atelier et fabrique de verrières peintes.

      Le négociant et philanthrope Gabriel-Boniface Bazin (1791-1862), entrepreneur et agronome, propriétaire d'un domaine et château au Mesnil-Saint-Firmin (Oise), y a créé une ferme-école, une maison d'enfants, une briqueterie, une distillerie. Il fonde en 1846 dans sa commune du Mesnil-Saint-Firmin (Oise) une fabrique de verrières peintes dont la direction est confiée au peintre Jules Leclerc et à ses fils Charles Bazin et Julien-Stéphane Bazin. Après la mort du fondateur, les frères s'associent à leur cousin Ludovic Latteux (société Bazin et Latteux). Après quelques années, et le retrait de Charles, Ludovic Latteux s'associe à son cousin Léon Gros en 1876 ; il se retire en 1877 ce qui amène à la direction Stéphane Bazin et Léon Gros avec un nouveau changement de nom (1877-1878). Ludovic Latteux revient à la direction en 1878, ce qui provoque un nouveau changement de raison sociale. Finalement en 1882 Ludovic Latteux devient le seul dirigeant après le décès de Julien-Stéphane Bazin. Il restera à la tête de l'entreprise de vitraux, dont la production est très prolifique, et qui fermera en 1906.

      D'après Le Vitrail en Picardie et dans le Nord de la France aux XIXe et XXe siècles. Actes du colloque d'Amiens (25 mars 1994). Dir. Nadine-Josette CHALINE. Amiens : Encrage, 1995, pp. 34-35.

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      peintre-verrier attribution par source

Le site est implanté à l’entrée nord du village au bord de la Départementale 930. Il comprend deux entrées : une première côté ouest et une seconde côté est. Deux ensembles de bâtiments parallèles se distinguent : un premier le long de la route comprenant l’ancien atelier, et un second juste au sud du premier.

L’ancien atelier en brique comprend cinq travées percées de larges ouvertures en plein cintre. Le toit en ardoise est à deux longs pans ; il a ses pignons largement couverts. À l’intérieur, un imposant mur porteur en torchis sépare l’espace. Un bâtiment annexe s’inscrit dans son prolongement côté est. En brique, il forme un appentis à deux niveaux : rez-de-chaussée et comble aménagé en grenier. Son toit en ardoise est en appentis.

Au sud de ces deux constructions se trouve un alignement de cinq bâtiments construits en brique. Le second (depuis l’est) est essenté de clins de bois et le troisième est à pans de bois et brique. Ils ne comptent qu’un niveau en rez-de-chaussée et seul le troisième bâtiment (depuis l’est) a un comble aménagé (un chien assis est visible depuis la cour). Leurs toits à longs pans et pignons couverts sont en tuiles pannes (dites flamandes).

  • Murs
    • brique
    • pan de bois
    • essentage de planches
  • Toits
    ardoise, tuile flamande
  • Étages
    en rez-de-chaussée, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AD Oise. Série M ; sous-série 6 M : 6 Mp 409. Le Mesnil-Saint-Firmin. Recensements de population (1820 à 1936).

Bibliographie

  • Notice descriptive et statistique sur le département de l'Oise. Paris : Imprimerie du service géographique, 1902.

  • ROLLAND, Denis. Les manoirs de Largny-sur-Automne. Quadrilobe, 2009, n° 3.

Périodiques

  • LEDOUX, Gilbert. La ferme-école des Bazin au Mesnil-Saint-Firmin (Oise). De la colonie agricole d’orphelins à la Maison d’enfants Anne-Marie Javouhey. Quadrilobe, 2019, n°6.

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Chamignon Lucile
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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